Call of Duty 3 : En marche vers Paris
PlayStation 2 / Xbox / Xbox 360 - 10 novembre 2006, PlayStation 3 - 23 mars 2007, Wii - 8 décembre 2006

Call of Duty 3 marque le premier épisode "canonique" qui ne sera pas développé par Infinity Ward. C'est Treyarch, déjà responsable du spin-off de Call of Duty 2, "Big Red One", qui s'y colle, et aura la charge du développement des nombreuses versions prévues du jeu, alors qu'Activision envisage désormais la juteuse licence comme un produit qui doit être disponible sur tous les formats, aussi inégaux soient-ils face à une formule de blockbuster à grand spectacle. Si la 360 avait déjà eu le précédent volet, CoD 3 fut aussi un titre de lancement pour la PlayStation 3 et la Wii.

Soyons francs, le résultat sera accueilli de manière mitigée par la critique. D'abord, le sous-titre "En marche vers Paris", spécifique à l'édition française, trompe légèrement puisqu'il ne s'agira point de libérer notre très chère capitale, mais plutôt de revivre la Bataille de la Poche de Falaise suivant les différents points de vue, des américains aux polonais en passant par les anglais et les canadiens. C'est aussi le premier épisode à ne pas voir le jour sur le PC, la plate-forme qui a vu naître la série.

Pendant ce temps, en coulisses, Infinity Ward lutte auprès d'Activision pour imposer un changement de thématique, qui donnera naissance au quatrième volet de la série, Modern Warfare. Mais comme le révèleront plus tard les développeurs du studio, l'éditeur fait une fixette sur la Seconde Guerre Mondiale et si les joueurs commencent, eux, à être sérieusement lassés par les jeux sur le sujet, qui ne se limitent d'ailleurs pas aux FPS, Activision peine à vouloir prendre un tel risque avec une franchise à présent bien installée. Mais le studio, dont la réputation est installée et le succès important aux yeux de son éditeur, en a marre, comme en témoigne son patron, Vince Zampella :

Après Call of Duty 2, nous n'avions vraiment aucune envie de retourner à la Deuxième Guerre Mondiale, mais Activision le voulait vraiment, le compromis étant de nous fournir des kits de développement console en échange d'un titre sur la Deuxième Guerre Mondiale. Nous avions toujours voulu être sur consoles, et Activision nous voyait plus comme un développeur PC.

Le passage de plain-pied à la "next-gen" nécessite bien sûr des ressources et un temps supplémentaire, une refonte des outils de développement et l'apport d'une masse considérable de nouvelles technologies et méthodes de travail, ainsi que la gestion d'équipes de plus en plus grandes. C'est sans aucun doute en grande partie pourquoi les cycles de développement passeront dès lors à une alternance entre Infinity Ward et Treyarch, afin de pouvoir continuer à livrer un épisode chaque année sans compromettre la qualité des jeux, cet épisode ayant eût environ un an pour être développé. C'est peu, d'autant qu'il est aussi un des volets les plus présents sur différentes plates-formes.

Mais avec ce 3e épisode, il est désormais clair pour les joueurs éduqués que les volets qui ne sont pas développés par Infinity Ward sont les moins réussis, et ce CoD 3, globalement bien réalisé, peine plus encore à renouveler la série, malgré une tentative d'apports nouveaux avec une incursion de Quick Time Event peu subtils pendant des scènes de corps à corps. C'est aussi le premier qui joue la carte des classes de personnages différentes pour sa partie multijoueurs.


Un trailer de Call of Duty 3, dans lequel les difficultés du passage à la next-gen sont perceptibles...

Call of Duty : Les chemins de la victoire

PSP - 30 mars 2007

Alternative nomade à l'épisode principal, ce Call of Duty : les Chemins de la Victoire vise à profiter de l'élan du troisième épisode pour que la série connaisse le succès sur la portable de Sony. Malheureusement, ce spin-off reste probablement un des épisode les plus dispensables de la série, notamment à cause d'une réalisation en demie-teinte, d'une maniabilité très perfectible, et d'un manque global d'inspiration qu'on pourra sans doute imputer à Amaze Entertainment, son développeur...