Fire Emblem : Shadow Dragon (2008, DS)

Et puis enfin, dernier jeu Fire Emblem sorti en Europe avant Fire Emblem : Awakening sur 3DS, Fire Emblem : Shadow Dragon, en 2008, sur Nintendo DS et déjà critiqué à l'époque par le sémillant TheYann. Shadow Dragon, bien qu'il ne s'appelle pas New Super Fire Emblem, est un remake du tout premier épisode de la série, un titre qui avait déjà connu une version remaniée sur Super Famicom avec Monshô no Nazo.

Grâce à l'écran tactile de la petite DS, on peut désormais diriger ses unités au stylet, même si la bonne vieille croix Nintendo reste bien la plus efficace. En tant que remake, Fire Emblem : Shadow Dragon reprend évidemment l'intrigue de Fire Emblem premier du nom, avec l'emblématique Marth et son épée Falchion, prince d'Altea, dans un conflit face aux terribles légions du belliqueux Medeus. Cependant, en ce qui concerne certaines mécaniques de jeu, ce Fire Emblem sur DS va s'écarter du jeu original, proposant évidemment une partie des nouveautés apportées par les jeux qui l'ont précédé.

Ainsi, le triangle de puissance des armes est pris en compte et surtout, une particularité de cet épisode, on peut passer d'une classe à l'autre comme on le souhaite, sans limite. Il est également possible de sauvegarder au milieu d'une bataille, une nouvelle fonctionnalité qui, on l'imagine, est destiné aux non-initiés pour lesquels Intelligent Systems essaie de simplifier les choses, ce qui reste un peu en travers de la gorge des "puristes", bien que l'on ne soit pas obligé d'utiliser cette nouveauté... Mais peut-être que ce qui gâchera vraiment le plaisir de ces derniers, c'est le caractère impersonnel des personnages lors des affrontements. Cavaliers, mages et guerriers sans visages, sont revisités dans un esthétisme aux contours appuyés qui fait débat, et ils s'animent avec moins d'allure qu'en 2D, sur GBA.

Cependant, au regard du beau succès de Fire Emblem : The Awakening en France, on s'étonne un peu de la grande discrétion dans laquelle est sorti ce Fire Emblem : Shadow Dragon, qui proposait tout de même les qualités inaltérables de la série dans ses grandes lignes, et pour la première fois, la possibilité de jouer en ligne, via Wi-Fi ! On pouvait même s'échanger des trésors de guerre, des unités, discuter avec le micro de la console grâce aux ondes magiques qui vont toutes nous filer un jour un cancer du cerveau. Spéciale dédicace Julo.

Intelligent Systems, le bien nommé

Fire Emblem est la série d'un seul studio de développement : Intelligent Systems. Fondé en 1986 par des membres de Nintendo R&D1 au sein du géant japonais, c'est à ce studio que l'on doit les Paper Mario, les WarioWare, ou plus récemment Pullblox et Fallblox, de formidables jeux et séries dont une en particulier est à l'origine de Fire Emblem : Famicom Wars, sorti en 1988 sur Famicom, la NES nippone. Connue chez nous avec son épisode GBA, Advance Wars, cette série constitue ni plus ni moins que le squelette de Fire Emblem, qu'on a habillé de fantaisie héroïque, puis de règles et de personnages plus épais au fil des années. Des systèmes intelligents et amusants mis au point par un studio au nom on ne peut plus justifié, et qui fut dirigé par le grand Gunpei Yokoi. Le créateur de la Game Boy est d'ailleurs le producteur des quatre premiers Fire Emblem.