Il a fallu à peine un an pour que cet épisode voie le jour. Le développement a en effet débuté juste après le lancement de Final Fantasy V, à la fin de l'année 1992. Une information que Yoshinori Kitase (à gauche), en charge de la franchise aujourd'hui, avait confirmé durant l'été 2013 à nos confrères d'Edge, mais qui n'est pas la plus surprenante.

Si on citera toujours Final Fantasy VII comme la grande rupture de la série, le vrai bouleversement a bel et bien débuté avec le sixième.


Yoshinori Kitase et Hiroyuki Ito.

D'abord parce qu'il s'agit du premier épisode qui n'est pas réalisé par Hironobu Sakaguchi. Le père de la série, promu vice-président de Square et impliqué dans d'autres projets à ce moment, garde un rôle de producteur et propose les bases de l'histoire. Mais il passe le témoin, non sans continuer à valider chacune des étapes du projet, à Hiroyuki Ito (à droite), qui s'affaire sur les combats et le design général, ainsi qu'à Kitase, qui va se concentrer sur la cohérence narrative.

Si leur association fait d'eux les réalisateurs attitrés, Kitase décrit un processus beaucoup plus ample, plus participatif. Parmi les forces vives du jeu, certaines se sont énormément impliquées en proposant quelque chose qui permettra de donner vie aux 14 protagonistes permanents auxquels tout joueur devait s'attacher grâce au travail sur le background et la possibilité de bâtir ses propres groupes.

Locke et Terra ont subi l'influence de Sakaguchi.
Les histoires de Shadow et Setzer ont été proposées par Tetsuya Nomura, et Kaori Tanaka a suggéré celles d'Edgar et Sabin. Pour ma part, je me suis attardé sur Celes et Gau.

Pour rappel, Nomura est chargé d'adapter les esquisses du character designer Yoshitaka Amano à un rendu plus raisonnable pour un jeu 16 bits. Il prendra la place du maître, contributeur historique de la série, grâce à son style plus manga à partir de Final Fantasy VII. Quant à Kaori Tanaka, elle oeuvrera plus tard sur la patte artistique d'un certain Xenogears... Qui présentera subrepticement deux frères dont les prénoms sont Rene et Roni.

Les versions SD signées Tetsuya Nomura.

Profitant du savoir-faire technique de ses équipes, le titre figure comme un des plus beaux d'une Super Nintendo en fin de vie et sortira en temps et en heure. Une fois encore, on retrouve Nobuo Uematsu aux musiques, pour sa partition culte...

Même si le développement s'est bien déroulé, le jeu conserve quelques bugs passés au travers des mailles du filet de la phase de debug. Et non sans s'avérer décevant, pour ses créateurs, quant au rendu de la carte en Mode 7 (créant une sensation de carte du monde en 3D).

Quelques années plus tard, toujours dirigé par Kitase, Final Fantasy VII reprendra les dogmes de son prédécesseur, profitant cette fois des capacités de la PlayStation pour la 3D et d'une exposition mondiale.