Les derniers mois de la génération précédente nous ont offert une panoplie de jeux tous plus fabuleux les uns que les autres ; ce chant du cygne apparaît comme la conséquence logique de la maîtrise totale qu'ont acquis les développeurs de la Xbox 360, de la PlayStation 3 et de la Wii.

Le PC, de la même manière, s'est très bien porté au cours de la première décennie, avec un nombre incalculable de productions indépendantes merveilleuses et des titres de grande qualité. C'est ainsi que nous avons entendu à de nombreuses reprises, à l'occasion des bilans de fin d'année, que 2010 avait été la plus grande année depuis la naissance du média. Douze mois plus tard, c'était au tour de 2011 de se voir couronner du titre suprême, avant de céder la place à 2012 et même 2013.

Pour ma part, je pense que le meilleure millésime est plutôt à chercher au terme des années quatre-vingt-dix.

Pour le prouver, je vous propose de monter dans ma DeLorean et de voyager avec moi dans le temps en direction de l'année 1998 !

Le PC : des fondations historiques

Que les amoureux du PC me pardonnent, mais, contrairement à eux, je ne suis pas un grand spécialiste des ordinateurs et des licences propres à ces machines. Les superlatifs vont littéralement pleuvoir en ce lundi, alors, afin de prévenir cette déferlante, je vais tenter d'y aller crescendo.

Je débuterai donc par le sujet avec lequel je suis le moins à l'aise : le PC. Pourtant, c'est injuste et le titre honorifique absolu que je décerne à 1998 récompense notamment des pépites PC qui deviendront par la suite des références. C'est Blizzard qui va frapper le premier en publiant à la fin du mois de mars un jeu intitulé Starcraft. Variante spatiale des deux premiers Warcraft, le petit nouveau du studio californien deviendra tout bonnement le jeu de stratégie en temps réel le plus vendu dans le monde. En mai, c'est au tour d'Epic Games de poser sa pierre, enfin, son rocher gigantesque sur l'édifice du first-person shooter avec Unreal. Son moteur physique révolutionnaire et ses graphismes sublimes le distinguent de ses concurrents, à tel point qu'il s'impose rapidement comme un incontournable et un challenger sérieux pour id Software et son Quake Engine.

Nous le verrons un peu plus tard, les fêtes de Noël de 1998 ont compté parmi les plus belles pour beaucoup de joueurs sur console ; mais cette joie indescriptible fut aussi ressentie par les pécéistes. Comment aurait-il pu en être autrement avec la sortie de Grim Fandango, point-and-click culte de LucasArts, de Half-Life, monument du FPS développé par Valve et de Fallout 2, le chef-d'oeuvre de Black Isle salué par tous comme l'un des plus grands jeux de rôle ? Enfin, mais dans un premier temps seulement sur le territoire américain, le premier Baldur's Gate vit le jour en novembre. Black Isle et BioWare se sont ainsi tenu la main pour enfanter un RPG occidental qui saura se faire une petite réputation et connaîtra quelques suites.

J'ai recensé peu de titres sur PC, mais tous sans exception sont devenus par la suite des mètres étalons dans leurs genres respectifs, des modèles incontournables ayant influencé les générations de créateurs à venir. Alors que je peine déjà à renouveler mon vocabulaire pour évoquer quelques jeux PC d'une telle grandeur, j'espère que vous commencez à prendre la mesure de l'année que nous sommes en train d'explorer. Et ce n'est vraiment que le début !


Arcade : des suites de qualité

Même si les salles de jeux n'ont pas encore été totalement désertées au Japon, la crise de l'arcade commence déjà à faire sentir ses effets en 1998. Rien de grave, néanmoins, quand on fait le point sur les bornes mises à disposition cette année-là : Gradius IV : Fukkatsu, shoot them up de qualité développé par Konami ; The House of the Dead 2, suite du rail shooter de renom de SEGA ; KOF '98, l'un des meilleurs volets de toute la série The King of Fighters ; Metal Slug 2, épisode majeur de la saga de SNK ; et enfin le grand SoulCalibur ! Le titre qui fera se décrocher la mâchoire de tous les amateurs de baston, ce même jeu qui bientôt consacrera la Dreamcast aux yeux de tous !

Les portables : une année colorée

Voilà seize ans, la bataille des consoles portables ressemblait déjà, à quelques détails près, à celle livrée aujourd'hui. Nintendo régnait ainsi en maître incontestable sur le versant nomade du marché.

C'est dans ce contexte monopolistique que deux consoles ont vu le jour pour les fêtes de Noël 1998 au Japon : la Neo Geo Pocket et la Game Boy Color. Pour convaincre le public nippon, chacune de ces machines dégaina des licences maison : Samurai Shodown et The King of Fighters pour la première, Wario Land II, The Legend of Zelda : Link's Awakening DX et Tetris DX pour la seconde. Malgré les efforts de SNK pour accompagner au mieux sa console, la guerre était perdue d'avance. La Game Boy Color a donc carrément roulé sur la petite Neo Geo Pocket. D'autant plus qu'en 1998 sortait aux États-Unis la première génération de jeux Pokémon, qui permit de relancer les ventes de la première Game Boy de façon spectaculaire. La déferlante Pikachu gagnait ainsi petit à petit la planète entière.