Call of Duty
PC / Mac - 7 novembre 2003

L'épisode fondateur de la série est né sous la houlette d'Infinity Ward.

À l'époque, l'une des séries phares du First Person Shooter (Jeu de tir en vue subjective) se nommait Medal of Honor, et avait déjà fort bien nourri la ferveur qu'ont développé les joueurs pour la Seconde Guerre Mondiale. Les deux séries pouvaient d'ailleurs sembler similaires (pourtant, de notables différences d'approche existent), et ont lutté côte à côte pour le cœur des joueurs, Call of Duty sous la bannière d'Activision, et Medal of Honor sous celle d'Electronic Arts. Et ce n'est pas un hasard. Car les développeurs d'Infinity Ward ne sont autres que des anciens du studio 2015, qui a développé... Medal of Honor : Débarquement Allié, le troisième volet de la série MoH.

Pour Call of Duty, leur optique était d'offrir au joueur une immersion qui sache prendre en compte l'aspect global des affrontements. C'est-à-dire qu'à la différence des Medal of Honor, qui tout en usant de techniques similaires (scripts incessants de mise en scène dynamique) proposaient avant tout aux joueurs d'incarner un héros plutôt solitaire qui renverserait presque à lui seul l'issue des batailles dépeintes par le jeu, Call of Duty jouait la carte de l'escouade, avec des niveaux dans lesquels le joueur était presque toujours accompagné de personnages secondaires gérés par le jeu. Pour faire simple : il s'agissait de proposer l'équivalent de Band of Brothers en jeu, plutôt que de Il faut sauver le soldat Ryan.


La mission d'entraînement ouvrant le jeu se déroule à Toccoa, tout comme le premier épisode de Band of Brothers.

D'autres différences entre les deux séries ont été marquées dès ce premier opus, bien entendu. En termes de jouabilité, par exemple, la palette d'actions de Call of Duty était plus large que dans Medal of Honor ; se coucher à terre, donner au corps à corps un coup de crosse, et surtout, épauler pour mieux viser, un élément encore aujourd'hui central dans la jouabilité des tous derniers épisodes de la série.

C'est aussi dès ce premier opus que le jeu en réseau marque un des grands axes de la formule. Jouable à 64 en ligne, sur 16 cartes de qualité, dans une variété de modes plus ou moins classiques, le multi ne marque pas encore les joueurs de l'époque, même si des petites idées agrémentent agréablement l'expérience et préfigurent de développements futurs, comme un petit effet de caméra après une mort.

Enfin, la volonté de travailler avec des professionnels d'Hollywood est déjà très présente. La musique est composée par Michael Giacchino (la série Lost, notamment), tandis que les doublages sont assurés par des acteurs comme Jason Statham ou Giovanni Ribisi.

Call of Duty : La Grande Offensive
PC / Mac - 8 Octobre 2004

Cet add-on marque le début de l'exploitation de la licence par d'autres studios que ses créateurs Infinity Ward. Le succès de Call of Duty aidant, Activision demande en effet à Gray Matter Studios (Return to Castle Wolfenstein) de livrer une nouvelle campagne, et cet add-on sortira ainsi en octobre 2004 en France, un peu moins d'un an après Call of Duty, donc. Et, déjà, la qualité de l'ensemble peine à égaler celle de l'original, débutant en quelque sorte le cycle aujourd'hui connu des amateurs de la série, qui veut qu'un épisode sur deux soit finalement dispensable, et qu'Infinity Ward soit finalement seul à faire avancer sa série avec talent.

Influences & anecdotes

• Dans l'une des missions de Call of Duty, le joueur doit aller libérer un certain Capitaine Price (un autre personnage majeur de Modern Warfare 1 & 2) enfermé par les allemands dans un château des Alpes.

• Le tout début de Call of Duty se déroule à Toccoa en Géorgie dans un camp d'instruction, tout comme le premier épisode de Band of Brothers, "Currahee". Le second épisode de la série, "Days of Days", dans lequel les soldats doivent détruire les canons du manoir de Brécourt, semble également avoir directement inspiré une autre mission dans laquelle le joueur doit précisément réussir le même tour de force.

• Plusieurs acteurs ayant prêté leur voix pour les doublages du jeu ont également travaillé avec Spielberg dans la série Band of Brothers. Parmi les doubleurs, on trouve déjà un certain Jason Statham.

• Les premières missions sur le front russe sont particulièrement similaires aux scènes du film Stalingrad de Jean-Jacques Annaud.