Suite à ma rechute dans l'Univers Mass Effect après le DLC Leviathan, j'ai décidé de dévorer les comics Mass Effect que je n'avais pas encore lu, et que j'avais un peu laissé tomber.

J'ai donc jeté mon dévolu sur Mass Effect Invasion, sans trop y croire, les comics issu de la série s'étant révélé la plupart du temps très décevants. En effet, les dessins sont parfois baclés, souvent dans la moyenne basse, et les scénarios, s'ils partent souvent d'une idée intéressante, sont expédiés trop rapidement et sont au final sans saveurs.

C'est donc avec un peu d'appréhension que je commence Invasion...

 

Scénario/Univers

Le comics s'intéresse à un trou scénaristique de Mass Effect 3 et se concentre sur la personne d'Aria, cette belle et dangereuse Asari (MODE ULTRA GEEK ON : Elle a la voix de Starbucks dans Battlestar Galactica en VF !) qui dirige le crime organisé sur la station Omega. En effet dans Mass Effect 3, on retrouve Aria dans la boite de nuit de la Citadelle ou elle nous apprend avoir été délogé d'Omega par Cerberus et contrainte de fuir. Mass Effect Invasion nous raconte comment Aria a perdu Omega. Bon ok, au début, comme pour les autres, je me dis que l'idée est sympa, mais que ça va encore être chiant à lire.

 

Aria va devoir défendre Omega contre les moissonneurs...et Cerberus

Et ben non ! Au contraire c'est même pas trop mal écrit. Bon ok, c'est pas du James Ellroy, mais ça se lit bien. On a même droit à des personnages plutôt intéressant comme le Général de Cerberus Oleg Petrovski, feru de stratégie militaire et de litterature. Aria ne change pas et est telle qu'on la connaît, dangereuse, intelligente, et pragmatique. 

Ici, et même si encore une fois, la division en 4 chapitres est trop courte pour pleinement développer l'intrigue et les personnages, l'auteur Mark Walters a eu l'intelligence de ne pas trop étaler l'histoire dans le temps et l'espace. Je m'explique : Dans les autres comics Mass Effect, le rythme est bien trop rapide. On passe par l'espace, plusieurs planètes, on avance dans le temps, et ceci en 4 issues de 20 pages chacunes. Impossible d'écrire quelque chose d'un peu approfondi avec si peu de place. Dans Mass Effect Invasion, les 4 issues se focalisent sur un événement précis, et court dans le temps : la prise d'Omega par Cerberus. ça nous laisse le temps de souffler, mais surtout, ça laisse à l'auteur le temps d'approfondir un minimum ce qu'il raconte. Ici j'ai eu l'impression que les dialogues étaient plus travaillés, plus intéressants à suivre que dans les autres comics de la série. Et c'est là que Invasion m'a accroché : Une meilleure gestion de son scénario ainsi que de l'espace et du temps qui lui sont impartis.

 

L'histoire est n'est certes pas digne d'un Walking Dead, mais elle a le mérite d'être cohérente avec la structure en 4 issues

Après le scénario n'est pas révolutionnaire non plus, et sert juste à combler ce vide dans l'histoire autour de Shepard. Ne vous attendez donc pas à des révélations, vous n'en aurez pas. Il n'y a pas de surprise : Ici dès le début on sait comment ça va finir.

Dessin

C'est l'autre bonne surprise de la mini-série ! Comme ceux qui me suivent ont pu le voir dans mes précédents articles, les dessins des comics Mass Effect, c'est pas le pied. On oscille généralement entre le pas mauvais et le franchement dégueux. Mais cette fois Bioware semble avoir mis la main sur un bon dessinateur : Omar Francia.

 

Aria dans "Redemption" puis dans "Invasion" : Clairement on a affaire au meilleur dessin des comics Mass Effect

Pour une fois, le dessin a un style propre, et pas une touche générique qui donne l'impression de sortir d'une usine. Aria est superbe, bien dessinée et à aucun moment je n'ai eu la sensation qu'elle ne ressemblait pas au personnage que je connaissais du jeu (comme ça a par exemple été le cas pour Liara). Chose assez rare pour être notée, les visages sont soignés, donc absolument pas ridicules ou disproportionnés. De même les combats sont plutôts bien dessinés, mais c'était déjà le cas dans les autres comics. Bon on a peu de prise de risque, le style étant totalement calqué sur ce qu'on connaît du jeu, seul les monstres issus de technologies moissoneurs sortent (un peu) des sentiers battus.

 

Bioware tient son meilleur dessinateur pour ses futurs comics : Omar Francia

Au final, le dessin m'a plus, et ne m'a a aucun moment rebuté, ce que je n'attendais pas.  Certes, il y a peu d'innovation en terme de design de la part de Omar Francia, mais ce qu'il fait, il le fait bien. On a un dessin travaillé, fin et précis, qui dénote des autres comics Mass Effect, possèdant un trait plus grossier.

Verdict

Lisez-le ! L'histoire est plaisante à lire, même si elle n'apporte pas de révélations tonitruantes sur l'Univers. On a la un rythme plus adapté à la "mini-série" et donc une histoire plus intéressante, plus cohérente. Et surtout le style graphique est bon. Bon c'est pas le comics de l'année, mais pour une fois, on a pas totalement l'impression de lire un pur produit marketing accompagnant la sortie du jeu... même si c'est le cas !