Alors que je garde au chaud le New Game + de Nioh 2 en attendant patiemment la sortie de ses extensions, voici que Plume m'envoie un code d'Hellpoint pour PS4. Ni une ni deux, je me suis jeté à corps perdu dans celui qui pourrait bien tenir occupés les soulistes du monde entier durant les semaines à venir...

HellSpawn

Dans Hellpoint, vous êtes un Spawn. Un clone vomi par une machine sur ordre du Créateur. L'action prend place sur Irid Novo, une station spatiale construite sur un astéroïde qui gravite autour d'un gigantesque, inquiétant et maléfique trou noir. Le Spawn débarque après la bataille, bien après, et les lieux sont en piteux état. Des monstres et des zombies arpentent les couloirs, et bien rares sont les âmes qui possèdent encore un peu de lueur et peuvent encore parler ce genre d'ersatz de russe utilisé sur Irid Novo. Que s'est il passé ? Ce sera à vous de le découvrir, via des descriptions d'objets qui en apprennent plus sur l'univers, ainsi que quelques logs ou conversations à choix multiples limités. Secte ? Portail vers l'enfer ? Dead Space, Event Horizon ou encore Doom ne sont pas très loin.

Commençons par ce qui fâche : un aspect technique pas super flamboyant. Sur PS4 Pro, le frame rate toussote en permanence. On s'y fait et ce n'est pas préjudiciable, mais quand même dommage, et ce d'autant plus que ce n'est pas le jeu le plus fin qui soit. Le ragdoll fait indéniablement penser à celui de Dead Space, et le pathfinding des ennemis se montre parfois chaotique. En revanche, l'atmosphère sonore est au poil, bruits de bottes en cuir inclus, et la musique sait se faire discrète la plupart du temps, pour laisser parler les râles et le froissement du métal de la station. Les décors se révèlent plutôt variés avec des quartiers résidentiels, quelques extérieurs, des tours qui s'élèvent dans l'espace telle Rapture dans l'océan, des parcs, et même un coin "Égypte antique". Chaque zone est facilement identifiable et parfois, rarement, on nous offre un point de vue depuis les hauteurs. Un luxe à la Bloodborne. Les jeux de lumières sont réussis et l'ambiance est au rendez-vous. Clairement, Hellpoint propose un univers atypique et séduisant.

Irid Nuevo

Un très bon (hell)point donc, et ce d'autant plus que l'exploration sait elle aussi rester captivante. Irid Novo regorge de secrets, de raccourcis, de détours et de pièges. Les zones, indépendantes et séparées par des temps de chargements, sont plutôt vastes, verticales, et parfois interconnectées de façon plus que surprenante. On pourra même, en touchant une tablette à la 2001, L'odyssée de l'espace, explorer une partie de ces zones dans un univers parallèle en mode miroir, tout noir, avec moult secrets, sans avoir à rentrer dans une jarre comme dans Super Mario Bros. 2. La progression est bien alambiquée, implique pas mal de détours, déblocages de raccourcis et on en redemande. Surtout que les mécaniques du monde sont un peu originales : la fiole de vie se recharge en tapant, pas en visitant un point de repos. Ces derniers ne font d'ailleurs pas réapparaître les ennemis quand on les active, il faudra attendre le moment dédié sur le cadran de l'horloge qui s'affiche sur l'écran, ou mourir, ce qui est bien moins réjouissant. Cela rend les longues sessions de découverte très tendues.

Niveau jouabilité action, par contre, Hellpoint rentre un peu plus dans le rang. On reste sur une formule très classique, avec une jauge de vie, une autre de magie et une dernière d'endurance. On doit jouer avec stratégie pour ne pas épuiser trop vite cette dernière sous peine de voir arriver le game over fatal, qui nous fera perdre l'expérience accumulée, avec une chance de la récupérer, mais qui déclenchera aussi l'apparition d'un fantôme de soi-même. Un péril supplémentaire. Si les mobs de base sont assez peu dangereux, même en groupe, les mid boss et les boss sont un peu plus redoutables. Avec un peu de patience et d'observation, on parvient tout de même à les vaincre eux aussi, et ils deviennent même très rapidement, pour certains, de simples mobs. Quelques gaps de difficulté sont de la partie, mais le Spawn s'améliore lui aussi et peut se rendre la vie plus facile. Malgré tout, les combats restent plutôt binaires, sans trop de subtilités, et pas super techniques ni tactiques. Même contre ces boss.

Souls-mate

Hellpoint possède une autre petite spécifié : un bouton de saut. De facto, le jeu intègre une dimension "plateforme", ou les chutes sont mortelles, et avec pas mal de pièges. On pense notamment aux trous dans les zones non éclairées : on apprend rapidement à regarder deux fois avant de sauter. La physique n'en reste pas moins plutôt capricieuse et rigide, et l'on enrage souvent, notamment à cause des temps de chargements, longs dans les zones les plus étendues. Côté RPG, la recette est plutôt complète, mais aussi plutôt simple. Le leveling se fait sur une petite dizaine de caractéristiques au choix, et si les premières servent à améliorer nos jauges, les suivantes vont surtout servir à pouvoir utiliser et exploiter correctement notre équipement. Corps-à-corps ou à distance, il faudra choisir ! L'arsenal mis à disposition reste classique mais assez varié, avec quelques petites subtilités, et il sera possible de l'améliorer, ou encore d'équiper des modules divers et variés à l'intérieur du petit cube compagnon qui vous suit partout.

Un autre être qui pourrait lui aussi vous suivre à la trace, c'est un camarade de jeu en ligne, ou un voisin de canapé grâce au mode écran splitté disponible. Et franchement, c'est plutôt pas mal. Il suffit que les deux joueurs aient fini le tutoriel chacun de leur côté, et d'une simple pression sur Options, le joueur numéro deux rejoint la partie du premier. L'hôte ne doit pas mourir sous peine de game over, mais il peut sacrifier ses PV pour ressusciter son compagnon. Une fonctionnalité très agréable, qui pourrait bien vous simplifier la vie, mais qui est (pour l'instant?) parfois mal calibrée, avec quelques petits bugs dans le placement de la marque de résurrection du partenaire, qui reste parfois au fond du trou dans lequel il vient de tomber... Un plaisir malgré tout.