La petite histoire ne dit pas si Paladin Studios s'est inspiré de son bon boulot sur la version mobile de Katamari Damacy pour réaliser Good Job, en remplaçant le Roi de Tout le Cosmos et son prince dévoué par un patron qui charge son héritier de gravir les échelons de la compagnie. En tout cas avec son ton décalé, son univers aussi épuré que coloré, et une tendance à la décadence servie par un moteur physique décapant, ce puzzle game partage la même culture d'entreprise résolument chaotique. Chacun des étages correspond à un service, ou plutôt une thématique telle que la compatibilité, la production ou la détente. Et ceux-ci comportent un quatuor de salles pour autant de missions différentes (une trentaine au total), qu'il s'agisse de stocker du matériel, de réunir ses collègues, de générer une substance chimique, de réparer le réseau Wi-Fi, d'agencer la déco, voire simplement d'arroser les fleurs. L'intérêt réside non seulement dans la variété des situations, mais aussi dans leur tournure potentiellement déjantée, grâce aux facétieux outils fournis pour résoudre ces problèmes. Ainsi un fil relié à une prise électrique peut servir de catapulte, tandis qu'un tuyau d'arrosage devient un jet-pack à eau, sans parler du chariot élévateur, une véritable machine de destruction massive ! Ces idées, souvent de récupération (aux allures de clins d'oeil) ne se révèlent pas moins jubilatoires, d'autant qu'elles laissent la porte ouverte à plusieurs méthodes pour remplir les objectifs, l'évaluation prenant en compte la maximisation des dégâts. Du travail idéalement vite fait, bien fait qui s'effectue à merveille, sinon mieux en duo coopératif, malgré quelques accidents de parcours et autres collisions hasardeuses, en raison notamment de la perspective isométrique, par ailleurs assez pratique dans l'objectif de cacher des habits, principale motivation à retourner bosser en sus du score. A défaut de personnalité - les protagonistes restent délibérément dans l'ombre - Good Job ne manque donc décidément pas de caractère.