Car disons-le d'emblée, même s'il est possible de jouer seul à The Stretchers, et ainsi de contrôler chacun des personnages en même temps, cette configuration est aussi conviviale qu'une fête seul, qu'une raclette en solo, qu'une partie fine avec soi-même et sûrement impérative dans le cahier des charges classique d'un jeu vidéo. C'est faisable mais ce n'est pas l'idéal. L'idéal, c'est de prendre chacun un JoyCon avec votre partenaire, quel que soit le niveau de celle ou celui qui vous accompagne, pour choisir qui conduit l'ambulance, qui allume le gyrophare et le turbo-réacteur et ensuite décider qui déplacera ce trampoline pour éviter ces satanées taupes et faire rebondir la victime jusqu'au tuyau aspirant menant à l'ambulance. Ça vous parait loufoque ? Attendez la suite.

À tombeau ouvert

Si la Switch n'accueille ni Assassin's Creed Odyssey, ni Red Dead Redemption 2, cela ne signifie pas pour autant que la console Nintendo ne propose pas de jeux en monde ouvert. Dans The Stretchers, et cela occasionne au lancement du jeu un temps de chargement un peu longuet, on se déplace librement dans un univers à la patine de Playmobil dans lequel à la manière d'un GTA V (toutes proportions gardées, hein), on trouve des tremplins et un bon nombre de bêtises à faire avec les murs, les barrières qui éclatent au moindre coup de pare-chocs de notre ambulance, les badauds, les cochons ou autres animaux de la ferme fuyant à l'approche du véhicule et de ses paires de jambes des victimes qui dépassent des fenêtres. Déjà amusante en soi, cette conduite hors des sentiers battus permet de rejoindre les différentes missions confiées à notre duo de sauveteurs qui vont s'improviser au gré des péripéties, non plus seulement ambulanciers, mais jardiniers, bûcherons, pêcheurs et que sais-je encore, pour un renouvellement constant et un déroulé amusant et varié très agréable.

À gorge déployée

En effet, la population a été "tournicotée", et nombreux sont les individus, lambdas ou parfois sumos, à avoir besoin d'aide. Le but du jeu en général dans The Stretchers, les possibilités pouvant variées d'une mission à l'autre, c'est de sauver les malheureux allumés, en les portant jusqu'à votre ambulance. Pour ça, vous pouvez saisir les jambes ou les bras de la victime, seul ou à deux, pour la traîner comme un vulgaire sac à patates jusqu'au véhicule. Ou alors, pour plus d'efficacité et de compassion, la ou les transporter sur une civière en coopérant avec votre acolyte. D'ailleurs, si la victime est donc un sumo, l'aide de votre alter-ego sera essentielle, le bonhomme étant trop lourd pour un seul soignant et selon le décor du moment, peut-être coincé dans un tonneau au sommet d'un immeuble accessible seulement par un jeu de trampolines et une tonte de gazon, dans tous les cas de petits énigmes à résoudre à deux. Jouez-y vous comprendrez mieux et vous ne le regretterez pas.

On SAMUse grave !

D'autant que The Stretchers est immédiatement accessible et amusant avec sa mécanique de saisie façon Gang Beasts ou Heave Ho, pour des objectifs différents de ces deux références du jeu multi dans la bonne humeur, mais avec la même faculté pour offrir de vraies poilades, dans des missions aussi variées que stupides pour susciter à chaque fois un intérêt nouveau. De plus, le titre Nintendo a la bonne idée de déterminer la réussite des différents sauvetages selon le score et n'est de ce fait jamais punitif, permettant ensuite de rejouer ces mêmes missions s'il on souhaite simplement améliorer ses performances. Au final, on regrettera simplement la non-interaction des objets à collecter pour étoffer le confort de sa base, à l'instar d'un billard qu'on pourra placer comme on le souhaite dans la chambre mais auquel on ne pourra pas jouer. Un détail au regard de la formule aussi rafraîchissante que bien rythmée et hilarante que propose The Stretchers, une nouvelle référence du jeu en coopération.