En 1998 votre serviteur était encore à l'école primaire et pour autant j'en garde un excellent souvenir vidéo-ludique. À cette époque une partie des copains s'affrontait sur Mario kart 64 et l'autre moitié avait une PlayStation, notamment avec toute la saga Crash Bandicoot et ce fameux épisode Crash Team Racing. Nous y jouions en boucle au point d'en connaitre chaque circuit par coeur, tout comme le moindre raccourci et nous profitions des moindres faiblesses de chacun des personnages. Vingt ans après, force est de constater qu'une partie de notre mémoire nous fait défaut et qu'il est bien difficile de se rappeler des nombreux raccourcis pourtant salvateurs quand notre kart est en mauvaise posture.

Madeleine de Proust

Quoi qu'il en soit, dès le lancement du jeu, on sent que le plaisir est resté intact au fil du temps et que les automatismes et le plaisir de l'époque reviennent à la vitesse grand "V". On pourrait se dire naïvement qu'avec l'age, les expériences d'enfance perdent de leur attrait, mais il n'en est rien. Après quelques heures à peine, nos souvenirs remontent un par un à la surface comme si cette période de notre vie était ancrée quelque part derrière une petite porte de notre cerveau. Oui Crash Team Racing Nitro Fueled fait partie de ces titres qui ont bercé une enfance ou une adolescence, et qu'on retrouve des années après, avec un plaisir non dissimulé. Et quand ce projet "remake" est à ce point réussi, on se dit que les développeurs ont bien fait de se lancer dans cette aventure. Ce qui n'est pas forcément un gage de réussite, surtout avec des jeux qui ont tant marqué dans une vie de joueur.

Avalanche de contenus et nouveautés

Comme à l'époque c'est par le mode Aventure que nous avons commencé et dans lequel l'effroyable Nitros Oxyde tente d'asservir le monde. En effet l'extraterrestre propose un défi aux habitants de la planète : remporter un concours de vitesse contre lui. En cas de défaite, Oxyde se jure de transformer la planète en parking géant. Celui-ci est jouable dans deux configurations : Mode Classique ou Mode Nitro Fueled. Ce dernier est un moyen de rajouter du contenu et de prendre en compte Crash Bandicoot : La Vengeance de Cortex, sorti notamment en 2001 sur PS2. Rien que là on comprend que les développeurs du studio Beenox ne se moquent pas de nous.

Car c'est véritablement une avalanche de contenus qui vous attend, comme rarement on en a vu dans un jeu. Déjà pour l'époque le titre était plutôt bien fourni mais là on retrouve quasiment une dizaine de personnages supplémentaires (Dont Nitros Oxyde directement jouable alors qu'à époque il fallait un pas très illégal Action Replay pour le déloquer). On y trouve également de nouveaux circuits, une customisation poussée des karts (châssis, roues et peintures...), sachant qu'en plus en juillet prochain du contenu gratuit débarquera avec notamment l'arrivée de Spyro en personnage jouable ! Bref, c'est l'avalanche de ce côté-ci, et le nombre d'heures que vous passerez à tout débloquer durant les chaudes nuits de l'été, sera forcément conséquent !

Un pied dans la modernité

Outre le fait d'être une madeleine de Proust de chaque instant, le jeu est aussi très bien ancré dans la modernité avec une refonte visuelle particulièrement bluffante. C'est chatoyant, c'est lumineux, c'est beau et ça respire la joie de vivre et l'amour du travail bien fait. Et mine de rien la diversité des niveaux est tout simplement énorme. Aucun ne se ressemble et chacun possède sa propre atmosphère. En réalité, le jeu n'a rien à envier au travail de Nintendo sur sa série Mario Kart, toujours tirée au cordeau. Les sensations de vitesses sont excellentes et bien présentes, et très vite on retrouvera nos habitudes en prenant de la vitesse lors des virages, avec le fameux mode "Turbo" des dérapages.

Pour les bonus que l'on récupère via les caisses aléatoires, tout est question de timing pour prendre le dessus sur les adversaires. Notons enfin l'obligation sur le long terme de récupérer 10 fruits Wumpa pour espérer avoir assez d'avantages et prendre la première place (pour certains boss comme N. Tropy c'est OBLIGATOIRE). Au passage le vaincre est une calamité et aura de quoi vous faire pester... Mais c'est le jeu ma pauvre Lucette

Un remake qui en jette

Que ceux qui ont peur de "bâcler" le jeu du fait du manque de difficulté se rassurent, l'IA ne vous fait pas de cadeau et il n'y a pas (ou plus ?) de syndrome Mario Kart avec les premiers qui attendent ou ralentissent pour vous laisser une chance. Non, l'IA est impitoyable et il arrive que l'on râle car au dernier moment parfois un kart vous prend littéralement de vitesse, sans que vous l'ayez vu venir. C'est même en fait l'inverse et certains personnages comme les Boss bénéficient de quelque avantage de vitesse hallucinant. Si l'on rajoute à cela Komodo Joe capable de propulser de la TNT et placer des nitros sur son passage...

Le challenge est donc plus que présent et le jeu pourra vous tenir en haleine pendant très longtemps car la rejouabilité est clairement au rendez-vous. Le temps d'apprendre les raccourcis, bien connaitre vos personnages, les circuits et être une bête en multijoueur... De l'eau aura coulé sous les ponts.

Un Multi qui se met en place

Si nous avons eu l'occasion de jouer un peu en Multi en ligne (la chose était encore très peu fréquentée, forcément), nous n'avons pas eu de souci particulier en termes de fluidité et de frame rate. Il n'en reste pas moins que cela se vérifiera sur le long terme, et notamment dès ce jour de lancement du jeu partout sur Terre.