ll est des grands classiques, que l'on se plaît à relire ou à revoir de temps en temps. C'est la même chose pour le jeu vidéo. Avoir Burnout à nouveau sur nos machines contemporaines permet aux plus jeunes de découvrir un des pionniers du genre "courses en monde ouvert" et aux plus anciens d'apprécier avec malice les diatribes de DJ Diabolica. Oui, nous sommes bien de retour dans la ville du paradis, comme le confirme Gun's and Roses avec sa chanson éponyme.

Un nettoyage en profondeur

Évidemment, à l'affichage de l'écran d'accueil, la différence ne saute pas aux yeux. Les souvenirs resurgissent tout de même en quelques secondes grâce au riff de Slash et on se surprend à écraser d'entrée le champignon en chantant "Take me Down to the Paradise City".

Heureux hasard, Paradise City, c'est le nom de la ville qu'il faudra arpenter en voiture sur toute votre carrière de joueur. La voix off et très radiophonique de DJ Diabolica (Carima Amarouche) vous guide et vous renseigne si c'est la première fois que vous mettez les roues ici. Déjà très impressionnant graphiquement, Burnout Paradise Remastered a bénéficié d'une révision complète de ses textures. Les contrastes sont saisissants, l'animation tout à fait fluide et les décors de Paradise City sont sublimés. Seuls quelques angles très abrupts trahissent les 10 années de son design original.

Une avancée sensible qui augmente encore plus les sensations de vitesse, de danger et de vertige pendant les courses ou les ballades libres. Un crash est synonyme de ralenti impressionnant qui permet d'admirer la déformation et la destruction de la plupart des véhicules proposés dans le jeu. Ici, on ne se prend pas du tout au sérieux, c'est un exutoire total et un cauchemar pour la sécurité routière. On cherche presque à obtenir les accidents les plus spectaculaires possible pour le plaisir des yeux. Burnout Paradise Remastered propose un nombre de véhicules assez conséquent et amusant, notamment avec les versions Police (toutes sirènes hurlantes) accessibles d'emblée.

Un arrière goût suranné

L'accès à un large panel de véhicules fait partie des rares différences avec la version originale. Tout le reste est identique et c'est à la fois la force et la faiblesse de cette remasterisation. Si l'on attendait évidemment pas une refonte totale, on reste sur le minimum syndical.

La topographie est strictement identique. La taille de la carte ne répond plus aux standards actuels, mais heureusement son design génial (encore aujourd'hui) lui permet de s'en sortir. Paradise City regorge de raccourcis, de sauts délirants, de cascades et autres défis à chaque coin de rue. D'ailleurs chaque carrefour ou presque est le point de départ d'une épreuve. Les temps de chargement sont évidemment plus courts qu'à l'époque, mais il n'y a toujours pas de déplacement rapide sur une course que l'on aurait déjà découverte.

On se console en sachant que cette version inclut évidement tous les DLC et toutes les voitures d'entrée, ainsi que Big Surf Island. On est donc en face d'un "Burnout Paradise Ultimate Box Remastered", pour être tout à fait complet. Vous aurez tiré de vous même la conclusion qu'il faut donner à cette critique et que vous trouverez sans doute partout ailleurs : Burnout Paradise Remastered n'a pas dû nécessiter un investissement démentiel pour être "porté" sur les générations actuelles. Alors si vous l'avez déjà, d'occasion et à très petit prix, c'est oui, si vous n'y avez jamais joué c'est oui aussi. Mais si vous l'avez déjà rincé, passez la seconde et votre chemin.