Se déroulant parallèlement à la quête de Six au sein de l'aventure principale, ce deuxième chapitre nous permet d'incarner de nouveau le Fugueur, ce garçon sans nom et sans voix, et dont l'unique objectif est de s'échapper de l'enfer de The Maw. Finies les caves humides et froides du précédent chapitre, notre bonhomme se retrouve ici dans un univers confiné et très sombre, peuplé par d'étranges petits êtres encapuchonnés déjà rencontrés par le passé : les Nomes.

Trouver son Nome

Ces derniers revêtent ici une importance capitale. En effet, le Fugueur devra parcourir les différents tableaux de ce chapitre afin de dénicher tous les Nomes qui se dissimulent et les gagner à sa cause. Si certains se laissent attraper plutôt facilement, d'autres en revanche se montrent bien plus rétifs. Une fois capturés, les Nomes sont amenés à suivre le joueur afin qu'ils l'assistent dans sa progression, pour ouvrir une porte ou pour tirer sur un levier en hauteur par exemple. Toutefois, il est regrettable de noter que bien souvent, ces petites créatures se trouvent empêchées dans leur marche par un simple mur, contraignant le joueur à constamment retourner sur ses pas afin de retrouver le retardataire et le remettre sur le droit chemin. Enrageant.

L'objectif de cet enrôlement se dévoile assez rapidement dans la partie : tels les susuwatari du Voyage de Chihiro, les Nomes embrigadés doivent donner du leur afin d'alimenter en charbon une immense chaudière qui, une fois suffisamment approvisionnée, enclenche un mécanisme permettant au Fugueur de prendre la poudre d'escampette. La douzaine de Nomes de ce chapitre peuvent d'ailleurs être retrouvés dans n'importe quel ordre, ce qui ne prendra au joueur qu'une heure trente de son temps à tout casser. C'est plus que le chapitre précédent, mais c'est encore un peu court pour un DLC facturé 3.99 € (9.99€ pour le Season Pass). D'autant que les différentes énigmes qui parsèment le jeu ne conduisent pas le joueur à se creuser les méninges bien longtemps.

Sur des charbons ardents

L'exploitation de tiers utiles à la progression rappelle bien évidemment le modèle récent du genre, Inside, à quoi Little Nightmares a beaucoup été comparé lors de sa sortie. Et c'est dans ce chapitre que cette filiation se montre la plus manifeste, à travers la direction artistique principalement : de nombreux tableaux traversés dans ce DLC demeurent dans des tons monochromatiques, jouant sur la lumière et surtout sur son absence afin de susciter l'effroi chez le joueur. Néanmoins, là où le style épuré d'Inside servait le propos autour de l'aliénation du titre de Playdead, ce chapitre de Little Nigthmares donne davantage une impression de dénuement, à l'image de ses décors, souvent austères et vides. C'est d'autant plus préjudiciable que le jeu principal disposait lui d'une bonne variété de cadres et de tons.

Heureusement, l'ambiance sonore s'avère toujours autant propice à glacer le sang du joueur, grâce à une palette de sons et de bruitages très réussis, notamment lorsque le danger guette. Cette qualité trouve écho dans la progression même du titre puisque le Fugueur devra faire montre de discrétion et de roublardise pour se soustraire à la surveillance aveugle d'un antagoniste bien connu des joueurs...

Si ce chapitre dispose d'une ambiance sonore aussi soignée que les précédents, on constate que le visuel se montre moins diversifié que par le passé (c'était déjà le cas avec le premier DLC). À cela s'ajoute la courte durée de vie du titre, qui ne permet pas au joueur de s'y immerger suffisamment pour pouvoir le marquer durablement.