Dès le menu principal, on sent que Killing Floor 2 est vraiment d'un genre particulier, qui fait de lui un jeu assez unique et atypique, proposant un mix de musiques metal, rock et industriel en fond sonore. On se dirige naturellement vers l'onglet classe ("perk" si vous jouez en anglais) et équipement quand on a déjà joué au premier opus... l'occasion de découvrir les 9 classes existantes (contre 7 auparavant). Les deux petites nouvelles sont SWAT et Flingueur. Evidemment, chaque classe à ses propres spécificités et propose son lot d'armes. En fait, toutes les armes sont utilisables par toutes les classes, mais jouer une arme réservée à une autre classe que la sienne n'a aucun sens et vous empêchera à la fois de monter en niveau rapidement mais aussi d'utiliser les différentes aptitudes liées. Le prix desdites armes sera bien plus élevé si vous souhaitez en acquérir une qui ne fait pas partie de votre cercle de compétences. Car oui, dans Killing Floor 2, on peut acheter des armes. C'est d'ailleurs l'une des grosses mécaniques de jeu.

Un principe qui a fait ses preuves

Le déroulement d'une partie est simple : vous pouvez jouer seul (ce qui n'a aucun intérêt) ou en coopération et devez survivre à plusieurs vagues de "spécimens" (le nom des monstres dans le jeu). Le nombre de vagues est défini dans les options du serveur, et cela peut aller de 4 à 10. Si les premières vagues sont assez simples à repousser et seront composées de spécimens basiques, les suivantes seront nettement plus difficiles, avec plus de monstres et surtout plus de monstres spécialisés. La dernière vague est elle composée d'un boss à tuer. Evidemment, selon le mode de difficulté, les monstres feront plus ou moins de dégâts et il pourra être parfois un vrai cauchemar de survivre. C'est pour cette raison qu'il est absolument nécessaire de jouer en équipe. Jouer les héros et faire cavalier seul signera votre arrêt de mort. Pire : cela risque même de faire perdre l'équipe toute entière. Les spécimens peuvent très vite vous encercler et vous agripper pour vous empêcher de fuir, et votre barre de vie descendra alors plus rapidement que l'éclair. D'autant que certains types de spécimens sont extrêmement dangereux, comme le Scrake, qui vous poursuivra sans relâche avec une tronçonneuse. Pire encore : le fleshpound, qui devient après quelque balles totalement enragé et se concentrera sur le premier joueur qui passe à sa portée . Dans ses moments là, toute l'équipe doit être réactive pour exterminer la menace, car ce type de monstres peut vite décimer plusieurs membres de l'équipe.

Le team-play avant tout

C'est pour cette raison qu'il faut toujours prendre garde à alterner les classes. Une équipe composée de "clones" est inutile et si vous voyez que plusieurs de vos coéquipiers ont fait les mêmes choix que vous, il est important de changer. Chaque perk a ses propres objectifs. La perk SWAT par exemple utilise des pistolets mitrailleurs et possédera donc une faible puissance de feu, mais une cadence très rapide permettant d'enchaîner les spécimens les plus faibles. Le tireur d'élite possède lui une très grosse puissance de feu et pourra se concentrer sur les monstres plus puissants, comme le fameux Scrake cité précédemment. Bien évidemment, même si le combat est au centre de l'attention, on retrouve aussi la classe médecin, qui possède un rôle majeur dans l'équipe. En effet, même si chaque personnage a la possibilité de se soigner avec une petite seringue, cela ne sera pas suffisant pour vous sauver la mise en plein combat lorsque vous approchez le seuil de la mort. On a entre les mains un FPS coopératif où le mot "coopération" a vraiment du sens. Même dans le nouveau mode de jeu Survie VS (qui reste anecdotique), les joueurs qui incarnent les monstres doivent s'allier pour exterminer les humains.

De vrais objectifs à long terme

Comme dans le premier épisode, à la fin de chaque vague vous devez vous rendre au plus vite dans un magasin (qui change de place aléatoirement, mais toujours dans la même zone de la map). Chaque kill vous rapporte un nombre de dollars précis. Plus vous tuez, plus vous accumulez d'argent et plus vite vous pourrez vous procurer des armes puissantes. Evidemment, comme dans Killing Floor premier du nom, plus on monte de niveau et plus le prix des armes diminue. Au bout d'un certain temps, il devient donc possible d'acquérir des armes puissantes dès les premières vagues de spécimens. Plus vous montez de niveau, plus vous débloquez des bonus de classe et des compétences. Les bonus de classe s'acquièrent à chaque niveau, en général il s'agit de pourcentages de dégâts supplémentaires ou de défense. Les compétences, elles, sont disponibles tous les 5 niveaux et permettent de débloquer des choses un peu plus punchy, comme par exemple un nombre beaucoup plus important de munitions. On n'a donc jamais l'impression de monter de niveau pour rien, et on a sans cesse une carotte devant nous pour nous pousser à jouer sans cesse.

Un arsenal et des sensations excellentes

Niveau armes, on se situe dans un très bon FPS et les sensations de tir sont même presque meilleures que dans des jeux AAA type Call of Duty ou Battlefield. La balistique est réaliste, le recul est quasi-parfait sur la plupart des armes et les sons apportent une touche supplémentaire d'immersion. On notera la possibilité sympathique (et réaliste) de pouvoir vérifier son chargeur, même à vide, via une petite animation. Que dire de la pénétration des balles ? Le jeu est outrageusement gore et Tripwire assume totalement la déferlante de sang et de tripes qui se déverse sur le sol. D'autant que le jeu jouit de la technologie Nvidia Flex, permettant d'avoir une gestion réaliste des fluides... les effets gores sont encore plus impressionnants. Comble du gore : l'hémoglobine reste en permanence et repeint littéralement le sol et les murs des maps. Techniquement, le jeu n'est pas parfait, surtout niveau textures, mais il a le mérite de proposer de très beaux effets d'éclairages qui viennent faire oublier ce souci. Avec une 960, vous faites tourner aisément le jeu à fond (en faisant quelques concessions quand même). C'est optimisé avec soin et il n'y a rien à redire à ce niveau. Les rares bugs rencontrés sont liés à des problèmes d'affichage de sang sur les murs, rien de bien entravant pour la plaisir.

Entre le sordide et l'humour noir

Le jeu et ses environnements sont très sombres. Dans Killing Floor, le noir est d'ailleurs un élément de gameplay à part entière, on se retrouve souvent dans l'obscurité quasi-complète avec la nécessite d'utiliser une lampe torche. Toutes les maps ne sont pas concernées, mais ça reste majoritairement sordide et sinistre, collant parfaitement à l'atmosphère du jeu. L'univers n'est pourtant pas exempt d'humour, et c'est aussi ça qui est bon. Chaque personnage jouable a sa propre personnalité, et on entend souvent des répliques géniales qui pourraient devenir cultes. Entre le révérend à moitié fou et le DJ hollandais imbu de sa personne, il y a vraiment de tout. En plus, le jeu a le mérite de proposer un système de customisation, histoire ne pas ressembler à tout le monde. À ce niveau, sachez qu'il existe un cash-shop pour débloquer moult masques et autres chapeaux pour sortir encore plus du lot. Un chapeau rare peut monter jusqu'à 15 euros, ça fait cher le morceau de tissu virtuel, mais pas de panique : Tripwire a déjà promis l'ajout d'autres personnages dans de futurs DLC (gratuits et payants). Bref, en termes de contenu, on ne s'inquiète pas. Pour l'instant il y a 12 maps, mais on est certain d'en avoir d'autres par la suite, d'autant que le jeu est moddable. Killing Floor 2 a toutes les cartes en main pour avoir un avenir radieux.