Avant que vous commenciez à vous poser des questions concernant la version du jeu sur laquelle ce TEST a été réalisé, sachez qu'il s'agit de celle bénéficiant du patch 1.02 paru le 14 août dernier. Une mise à jour qui semblait nécessaire et procure au jeu de Dino Dini la sensation d'un projet un poil plus fini qu'à sa commercialisation. Néanmoins, si les cartons, les ralentis, les réglages de la difficulté de l'I.A. des joueurs et du gardien offline sont là, au même titre qu'un tutoriel des plus utiles et l'application des changements tactiques sur le stick droit, ils figurent comme des éléments qui n'auraient pas dû arriver en retard. Mais sortir durant l'Euro, cela devait entraîner quelques sacrifices... Erreur en partie réparée. Passons maintenant au jeu.

Joga mochito

On peut le dire, ce Kick Off Revival part avec un handicap certain : sa réalisation. Conservant la vue aérienne qui a fait la réputation de la série, il affiche des footballeurs presque tous identiques, comme au Subbuteo, ne brillant pas par des modélisations très engageantes. Même chose pour les terrains et leurs tribunes. Autant dans les représentations que les choix des couleurs, c'est limite. Quant aux réactions des supporters et diverses mélodies, on ne peut pas vraiment dire qu'elles mettent le feu. Mais Dino Dini étant censé être l'homme le plus classe, il va nous présenter ses excuses avec un gameplay fignolé... n'est-ce pas ? Plutôt, oui.

Un seul bouton suffit

Comme prévu, c'est une expérience old school et non une resucée de ce que peuvent proposer des FIFA ou PES depuis des années, à laquelle le titre édité par The Digital Lounge permet de nous adonner. Aussi épurée que la partition visuelle, la prise en mains n'exige aucunement des pognes poulpesques pour que l'on puisse enchaîner les différentes actions. Comme dans les Kick Off (et Player Manager) d'antan, vous pouvez tenter d'appuyer sur n'importe quel bouton, il aura les mêmes assignations que les autres. Dit ainsi, ça semble simple. Mais de nombreuses subtilités sont à saisir.

À commencer par le fait que le ballon ne colle absolument pas au pied lorsque l'on se met à courir. Puis qu'il faille sans cesse penser à doser avec le stick gauche, se maintenir à proximité du ballon pour le récupérer, poser le pied dessus ou partir en dribble serré, partir à contre-sens pour lober, appliquer des effets... Sans connaissance des manipulations exactes pour que les rencontres ne tournent pas à des ballets de ruées vers les lignes de touche et de tacles dégueulasses, on est sacrément déboussolé. D'autant plus que l'aspect tactique (que des formations prédéfinies), le placement et les réactions (parfois incongrues) de chaque footballeur ne vous appartiennent pas. C'est qu'il faut pratiquer. Beaucoup. S'adapter. Réussir à marquer, enfin. Réaliser des sauvetages de grande classe. Construire avec minutie. Pour cela, il faut du temps. Et de l'envie. Eu égard à son esthétique, c'est sûr qu'en dehors des acharnés et fans de longue date... Néanmoins, il est bon de savoir qu'on peut ne pas juger le livre à sa couverture, que le challenge peut motiver et que les sensations peuvent s'avérer des plus plaisantes à un niveau de maîtrise raisonnable.

"Les fessées, ça me plaît pas trop"

Si l'on conviendra que le principal intérêt réside dans les affrontements multijoueur, avec du 1 contre 1 sur canapé ou en ligne (lorsqu'on trouve un adversaire), il n'aurait pas été vain d'imaginer un contenu un peu plus fourni et des modes autres que le simple (mais pas facile) tutoriel rempli d'ateliers pour se faire à la maniabilité et la coupe européenne calquée sur le dernier Euro en solo. Tout comme on n'aurait pas craché sur davantage d'équipes. Une vingtaine de nations du vieux continent, avec des effectifs aux noms remaniés (de Paulo Potba à Blasé Matoudy en passant par Zletan Ibrihimivic et Christian Renalto...), c'est peu pour vraiment se sortir d'un aspect volontairement générique et envisager un minimum d'engagement de la part des mordus de football en 2016.