"Emergence Day", c'est le nom, inspiré des événements racontés dans le jeu, que Microsoft avait choisi en novembre 2006 pour son événement de lancement parisien du tout premier Gears of War. Et si votre rédacteur s'y était rendu sans éprouver d'intérêt particulier pour ce genre de titre, une partie a suffi pour lui faire comprendre son intérêt et sa qualité (aussi bien en termes de réalisation que de gameplay). Avec Gears of War, la "Next-Gen" (telle qu'on l'appelait à l'époque de la Xbox 360) commençait vraiment et le genre du jeu de tir à la troisième personne passait la vitesse supérieure. Depuis, nombreux sont les jeux à avoir tenté, avec plus ou moins de succès, de reproduire la formule concoctée par Epic Games.

Lifting mérité et réussi

Vu son impact et son influence sur le jeu vidéo, il est totalement légitime que Gears of War ait le droit à un remake. Car il est bien question d'un remake, et pas d'une simple remasterisation. The Coalition, le studio qui s'occupe désormais de la licence, a totalement refait les graphismes in-game ainsi que les cinématiques de Gears of War, pour un rendu du plus bel effet aux textures nettes et détaillées, habillées à l'aide de magnifiques effets de lumière (rayon de soleil qui passe à travers une vitre, coups de feu, etc.). Et bien évidemment, le tout est accentué par la résolution en 1080p. The Coalition a donné un coup de jeune à Gears of War et cela lui fait le plus grand bien (même si, en tenant compte de l'époque à laquelle elle est sortie, la version originale est loin d'être ridicule aujourd'hui). Mais, parce qu'il faut un mais, l'ensemble n'est pas parfait techniquement. Le jeu souffre parfois d'un clipping assez curieux pour un jeu de ce genre. De plus, il est possible de déceler des animations curieuses, des bugs de collision et une attitude parfois étrange de l'intelligence artificielle (pourquoi tirer de manière ininterrompue sur un poteau ?). Il est également possible de regretter l'impossibilité de profiter de la version originale du jeu... Ces comédiens français qui surjouent depuis le premier Gears of War, ça ne peut plus durer.

Bourrin subtil

Comme dit plus haut, si Gears of War a marqué l'histoire du jeu vidéo, c'est en partie pour la qualité de son gameplay. La création de Cliff Bleszinski et du reste d'Epic Games a montré ce que peut être un jeu de tir à la troisième personne en associant séquences de tir nerveuses et système d'esquive et de couverture efficace et intuitif. En 2015 sur Xbox One, la recette fonctionne toujours aussi bien. Les automatismes reviennent immédiatement et le plaisir de dézinguer des vagues de Locustes est toujours là (réaliser une belle esquive et l'enchaîner avec un coup de tronçonneuse, quel bonheur !). Et les ajouts effectués pour les besoins de ce remake (possibilité de recharger une arme en sprintant ou de soigner ses alliés tout en étant à couvert par exemple) ne font qu'améliorer un ressenti très bon à la base. Le seul élément qui peut être initialement surprenant pour un habitué de la série, c'est le framerate à 30 images/seconde de la campagne (la partie multijoueur du titre tourne en 60 images/seconde). Mais il ne faut que quelques minutes pour s'y faire, cette nouvelle fluidité étant un atout indéniable (il est tout de même possible de noter quelques rares baisses de framerate, mais rien d'handicapant). Pour les novices, cette Ultimate Edition constitue un excellent point d'entée. Et si les jeux de tir violents ne sont pas votre tasse de thé, un conseil : laissez sa chance à Gears of War Ultimate Edition. Vous pourriez être surpris. C'est après tout ce qui est arrivé à votre serviteur en 2006.

Waiting for Gears 4

En 2015, Gears of War est toujours un grand jeu. Et la réalisation de cette Ultimate Edition justifie la présence du jeu dans le catalogue de la console New-Gen de Microsoft. Pour tout possesseur de Xbox One qui n'a jamais touché à un Gears de sa vie, Gears of War Ultimate Edition apparaît comme un incontournable. Un morceau d'histoire du jeu vidéo qui mérite d'être traversé au moins une fois. Les joueurs qui ont retourné la version originale un nombre incalculable de fois dans tous les niveaux de difficulté peuvent quant à eux prendre le temps de la réflexion et ce, malgré un mode multijoueur toujours aussi efficace. D'autant plus que le Gears of War original sera bientôt rétrocompatible. Cela dit, ce temps de réflexion devrait être de courte durée. Pour tout fan de la série passé sur Gears of War, il va être difficile de se passer de cet apéritif New-Gen en attendant Gears of War 4.