Pour resituer un peu ce contenu additionnel, Assassin's Creed : Chronicles sera une trilogie. Celui-ci est donc le premier épisode. Les deux prochains se déroulement en Inde et en Russie. De nouveaux univers seront donc à découvrir. En attendant, voyons ce que vaut celui-ci.

La Rage du tigre !

Asassin's Creed Chronicles : China nous emmène vagabonder dans l'Empire du Milieu, au XVIe siècle. Tout débute précisément en 1526 où un groupuscule nommé les Tigres a éliminé la branche chinoise des Assassins. Shao Jun est l'une des rares survivantes et veut, avec l'aide du nouveau chef de la confrérie, se débarrasser de ces templiers et ainsi libérer le pays.

La jeune assassin devra aussi retrouver l'artefact des Précurseurs donné par Ezio Auditore Da Firenze qu'elle a dû céder pour approcher sa première cible. Au cas où vous ne connaîtriez pas le personnage, celle-ci a déjà fait une apparition dans le court-métrage d'animation Assassin's Creed Ambers (où l'on découvrait la vie de retraité d'Ezio, peu avant sa mort). Si vous êtes passé à côté, aucune inquiétude à avoir. Vous apprendrez à la connaitre au fil de ses pérégrinations.

Il faut s'attendre à quelques scènes dessinées pour illustrer l'histoire et faire avancer la narration, mais ce n'est pas l'épine dorsale du jeu. Cela tient juste du prétexte pour envoyer paître du templier dans l'au-delà.

Cantonais pas vu, on est pas pris !*

La différence est ici significative. Exit la 3D, place à la 2,5D et à une patte artistique donnant l'impression de flâner à travers des tableaux peints à l'aquarelle. Cela a tout de même ses limites. Les extérieurs sont très jolis à contempler, mais une fois en intérieur, ce n'est plus la même mélodie. Certaines textures sont grossières, de même pour les modèles utilisés pour les ennemis.

Le level-design du titre découpe ses niveaux en petites zones, "parcourables" sans temps de chargement. Dès qu'une zone est terminée, vous serez récompensé suivant votre façon de jouer. Si vous être un adepte de la discrétion alors on vous donnera un emblème doré. A contrario, si vous êtes un bourrin, vous récolterez du bronze à chacune desdites zones. Pour continuer dans le level-design, sachez que celui-ci est plutôt linéaire, même s'il tente de donner l'impression que plusieurs chemins sont disponibles pour atteindre un même objectif.

Plutôt discret, il ne proposera pas de challenge intéressant avant d'avoir bien avancé dans le jeu. La faute à une progression où le joueur est constamment tenu par la main. Le plus dommageable est l'expérience de jeu globalement ternie par un équilibrage approximatif que ce soit dans les challenges proposés ou durant les combats. Des objectifs secondaires sont disponibles pour les plus aguerris d'entre vous, ou bien des petites zones cachées recelant des bonus comme des parchemins.

En parlant d'affrontements, sachez que ces derniers sont introduits par le biais d'Ezio. En effet, dès que vous récupérerez une arme, vous passerez dans une "'salle" qui fera office de lieu de tutoriel, dans lequel votre mentor vous expliquera la marche à suivre pour utiliser vos armes ou bien pour affronter les nouveaux ennemis que vous rencontrerez durant votre périple.

Affronte-moi si tu peux !

Ne tournant pas autour du pot, les combats ne sont malheureusement pas le point fort du titre. Ces derniers exploitent la mécanique de jeu établie par la licence. Vous parez une attaque pour contre-attaquer. Mais il est vivement recommandé de progresser furtivement plutôt que de combattre à tout prix. La faute à une durée de vie efflanquée et à une rigidité pénible au niveau des animations. Deux coups et vous passez par la case respawn. Le nombre d'ennemis ne fait que s'accroître au fil des niveaux, histoire de corser le tout.

Du côté de l'infiltration, tout est à portée afin de vous aider à progresser sans vous faire repérer. Shao Jun se déplace tel un félin. Celle-ci est agréable à manier et chacune de ses animations est faite pour vous aider à passer incognito.

Les ennemis arborent un cône de vision. Cela laisse donc une marge de manoeuvre pour élaborer diverses stratégies avant d'arpenter un niveau. Si vous faite du bruit, le cône de vision se mettra à émettre de la couleur jaune, indiquant que l'ennemi se doute de quelque chose. Si cela vire au rouge, c'est que vous vous êtes fait détecter. Bien entendu, vous pourrez fuir et vous cacher. Un compteur d'alerte d'un peu plus de 9 secondes s'enclenchera. Une fois à zéro, les ennemis repartiront en patrouille comme s'il ne s'était jamais rien passé.

Plusieurs archétypes d'opposants feront leur apparition au fil de l'aventure. L'ennemi basique armée d'une épée, puis l'archer, ensuite un ennemi à bouclier ou encore un lancier. Quand tous ces ennemis apparaissent en même temps dans une seule zone, l'infiltration n'est plus une option, mais une nécessité. L'environnement vous aidera à vous dissimuler avec la présence de diverses cachettes présentes un peu partout dans les niveaux.

Vous pourrez d'ailleurs dissimuler les corps inanimés de vos ennemis dans ces cachettes afin de ne pas attirer l'attention. Outre l'environnement, votre équipement vous donnera un coup de pouce. Entre les dagues, les appeaux ou encore le sifflement, tout est fait pour attirer ou tuer discrètement ceux que vous rencontrerez sur votre chemin. Une fois un niveau terminé, vous récolterez des compétences et des upgrades permettant d'évoluer un peu plus aisément dans votre environnement. Ne vous attendez pas à personnaliser Shao Jun comme le proposait Assassin's Creed : Unity.

Un voyage inattendu

L'aventure dans sa globalité vous demandera d'y consacrer un peu plus de trois heures de votre temps. Toutefois, celui-ci dispose d'une bonne rejouabilité. En effet les scores effectués dans les zones pourront être surpassés permettant ainsi d'avoir accès de nouveaux upgrades.

Bref, vu la qualité générale de la réalisation du titre, les fans apprécieront tout de même cette expérience de jeu aux antipodes de ce que propose la série en général. On préféra toutefois nettement ce qui se fait du côté de la scène indépendante avec des titres comme Mark of The Ninja de Klei Entertainment bien plus brillant avec un level-design ingénieux et un gameplay plus profond. On sent d'ailleurs que les développeurs de Climax se sont inspirés de ce titre pour l'élaboration du gameplay, mais avec un peu moins de réussite.

*Désolé...