Pfff, je vieillis. Non pas que cet état de fait soit un scoop (vous vieillissez aussi, alors on ne se moque pas), mais parfois un jeu vous le rappelle sauvagement. Ça faisait un moment que je n'avais pas perdu lors d'une mission d'intro / prise en main d'un jeu. La honte. Un café plus tard, il est évident que UAW va me demander plus de concentration que prévu. Et ça, c'est bon signe.

Guerre des mondes

Rapidement relégués au rang de pauvres petites choses à sauver "si possible", les humains laissent la place à des guerriers autrement plus intéressants à jouer. Le scénario vous présente ainsi dès les premières missions les Novus. Ce sont des robots intelligents qui font la guerre aux vilains pas beaux de la Hiérarchie (un nom ma foi bien trouvé) depuis que ces derniers ont rasé leur monde. Ou plus exactement le monde de leurs créateurs, des êtres biologiques bêtement un peu trop fragiles. Les Novus sont ainsi devenus des machines animées par un but unique, la vengeance. Ce qui en l'occurrence arrange bien les humains... Derniers larrons de cette fiesta intergalactique, les Masari, sortes de demi-dieux qui sont à l'origine de tout ce foutoir cosmique, vu qu'ils sont les créateurs de la Hiérarchie. Laquelle a commencé sa grande carrière de bouffeuse de mondes en réduisant en miettes la race de leur "parents", qui était un poil trop sûre d'elle et espère bien, cette fois, pouvoir faire face.

Les scénaristes sont tous des drogués

Je vous passe les détails du scénario complètement loufoque, qui mélange légende de l'Atlantide et SF, pour parler plus en détail du gameplay. Avec trois races aussi différentes (les humains ne servant qu'à l'intro), les concepteurs s'en sont donné à coeur joie et leur maniement varie du tout au tout. Côté Novus, on se déplace rapidement, on maîtrise toutes les techniques de la guérilla et le but est d'éviter les gros affrontements massifs. J'insiste sur le "on se déplace rapidement" : c'est réellement impressionnant et sans conteste l'arme la plus efficace de cette faction. Des pylônes (qu'il faut construire) reliés entre eux par des rayons d'énergie permettent aux unités de voyager en empruntant ces voies ultrarapides. Les pylônes sont normalement invisibles pour l'ennemi et permettent de monter des attaques éclair et de revenir défendre en un clin d'oeil. Côté Hiérarchie, on fait dans la lourdeur, le gros, le massif, avec des engins de la taille de building, véritables usines à pattes ou Etoiles Noires selon l'équipement dont on choisit de les doter. Les Masari sont quant à eux puissants, mais leurs unités sont excessivement chères et doivent constamment switcher entre la lumière et l'ombre (puissance de feu et vitesse ou protection). Tout ce petit monde dispose de trois héros, tous différents et suffisamment puissants pour mériter leur nom.

Équilibre instable

Évidemment, tout ça fait qu'équilibrer le jeu est problématique, pour ne pas dire super casse-gueule. Le résultat tient pourtant la route malgré les différences flagrantes entre les factions. Mais malheureusement, UAW sent encore beaucoup trop la peinture fraiche : interaction impossible avec certains objectifs, unités qui restent totalement plantées et non sélectionnables au milieu de la carte, la liste des bugs pénibles reste bien longue malgré un patch disponible depuis le jour de la sortie américaine. Petroglyph a encore beaucoup de boulot pour rentre ce produit parfaitement jouable et a également promis de suivre de près les statistiques des parties en ligne pour peaufiner l'équilibrage des races et unités.

Bébé prématuré

Le choix douteux du Windows Live pour le multijoueur PC, qui oblige d'être membre Gold payant pour accéder à des options comme les modes Match avec Classement et Conquête du monde, pose un second problème : ces modes débloquent des bonus utilisables en jeu (meilleure armure, production accélérée, etc.), qui laisseront les joueurs possesseurs d'un compte gratuit Silver dans une position d'infériorité totalement injuste scandaleuse. Autre source d'insatisfaction, l'ergonomie du lobby et la stabilité du titre : on a vu largement mieux et les plantages ont été chez moi légion, comme souvent avec les titres Windows Live sous XP. Une vraie galère.

Recyclage obligatoire

UAW donne une impression de produit inventif, mais incohérent. Sa campagne trop dirigiste et aux maps ultra scriptées est clairement ratée, mais son mode multijoueur, pourtant très prometteur avec ses 3 races distinctes, est plombé par le choix de l'utilisation du Windows Live. Quant au design un peu fourre-tout, il ne m'a clairement pas emballé malgré un moteur 3D efficace. Bref, UAW peine à faire naître l'étincelle qui donne envie de rester scotché à un titre et d'y revenir autant que possible. Sans pour autant être mauvais, ce RTS est coincé entre défauts de jeunesse et réalisation en demi-teinte. Dommage, surtout que ce n'est pas la concurrence qui manque(ra).