Avec des titres comme Fade to Black ou Heart of Darkness, il y a de quoi crier fièrement "cocorico" lorsque l'on parle de la French Touch dans les jeux vidéo. Mais aujourd'hui, les ambitions des frenchies semblent difficilement compatibles avec les attentes du marché. Néanmoins, c'est par le biais du jeu en téléchargement que ces derniers ont tenté une percée. Malheureusement, même avec de bonnes intentions, on ne parvient pas toujours à atteindre le paradis.

Complémentarité

Amy se veut comme étant un survival horror original bien narré dans lequel la complémentarité des deux héroïnes, Lana et Amy, est essentielle. De ce point de vue, le titre de Lexis Numérique et VectorCell, remplit son contrat. En effet, alors que la superbe Lana prend en charge la petite Amy, une autiste aux pouvoirs étranges, le train qui les emmène vers un hôpital capable de soigner les maux de l'enfant déraille. Lana, seule, se retrouve alors dans une ville accidentée et envahie de zombies...

Deux cerveaux valent mieux qu'un

Silver City est en proie à un mal qui transforme sa population en ce qui ressemble à des mort-vivants. Si Amy semble immunisée contre ce mal, ce n'est pas le cas de Lana qui doit rester près de sa petite protégée pour ne pas perdre son humanité. Cependant, certaines situations vont nécessiter que les deux comparses se séparent. En effet, Amy est capable de se faufiler dans plusieurs pièces pour atteindre certains objectifs permettant de libérer le passage. Sachant que Lana peut duper les zombies (à un certain degré de contamination et donc de conscience) pour ne pas qu'ils l'attaquent, sans oublier de rejoindre Amy au plus vite ensuite (ou de s'injecter une dose de sérum pour ne pas se transformer), on comprend qu'il s'agira de profiter des dons de la petite pour avancer. Amy peut ainsi amoindrir le son autour des deux héroïnes, utiliser des pouvoirs particuliers, etc.

Discrétion assurée

Lorsque l'on parle de survival horror, on pense souvent à Resident Evil et donc à des jeux plus orientés action que sur la discrétion. Amy, quant à lui, préfère jouer sur ce second élément tant les combats qu'il propose sont difficiles à gérer. Lana n'est pas réellement "un gros bras" et on ressent tout au long de l'aventure sa "faiblesse". Il est donc préférable de passer discrètement plutôt que de tenter l'affrontement. Cela va de paire avec l'ambiance pesante que l'on subit durant tout le périple et qui participe grandement au charme. Mais est-ce réellement suffisant ?

Des bugs bien lourds

Amy a pour lui une excellente ambiance, deux protagonistes qui sortent des clichés habituels et une relation intéressante à proposer entre ces dernières ; malheureusement, il souffre d'un manque de finition flagrant qui vous refile assez vite le mal de mer nerfs. En effet, la caméra est difficile à gérer et s'emballe parfois durant les courses ou en combats ( déjà souvent à votre désavantage, ça frustre). Ensuite, Lana manque vraiment de souplesse et la jouabilité rigide handicape drôlement lorsqu'il s'agit de progresser ou de sortir les armes. Comprendre les ennemis est d'ailleurs bien difficile tant ont les trompe facilement parfois alors qu'ils vous détectent ensuite presque instantanément dès votre entrée dans un lieu. Difficile alors de ne pas ressentir du stress (et ça, c'est voulu) mais aussi de l'agacement, voire de la frustration. S'ajoute à cela de nombreux ralentissements et une réalisation tout de même assez décevante (notamment en ce qui concerne les décors), même s'il faut reconnaitre que le boulot est tout de même pas mal compte tenu de la taille réduite de l'équipe de développement.

Amy souffre de défauts techniques majeurs qui viennent carrément amoindrir le plaisir que l'on peut ressentir au travers de son l'ambiance, ou de son scénario, même s'il n'y a pas de quoi non plus s'extasier côté histoire. Il s'agit là d'une belle déception qui démontre surtout qu'il n'est pas évident de s'attaquer au marché des titres classique (avec des coûts de développement mirobolants et souvent vendus en boite) via ce qu'on appelle les jeux accessibles uniquement en téléchargement. Dommage pour VectorCell qui semble mieux maîtriser la narration et l'atmosphère d'un titre que sa partie gameplay, pourtant essentielle...