Fait assez rare dans un jeu du genre : Forza Motorsport 3 tient non pas sur un, mais bien sur deux DVD ! Le premier fait tourner le jeu classique, tandis que le deuxième y ajoute de nombreuses courses et circuits... Rassurez-vous tout de même, car un peu à la manière d'un DLC, vous installerez une bonne fois pour toutes les données de ce deuxième DVD sur le disque dur, pour n'utiliser finalement que le premier. Ceci fait, vous découvrirez comme d'habitude un choix simple entre le mode de jeu libre (le mode Arcade, quoi), qui livre immédiatement toutes les courses et bagnoles du jeu, et l'inévitable mode carrière, riche en challenges et en possibilités, qui retiendra bien sûr toute notre attention dans les quelques lignes et paragraphes qui suivent... Allez hop, en piste !

Challenges en cascade

Plus complet que jamais, le mode carrière s'articule autour d'un véritable calendrier de pilote. En gros, vous choisissez l'une des épreuves proposées (elles dépendent des voitures en votre possession), et chacune des courses de cette dernière se calera sur un jour de la semaine en cours. En parallèle, vous participerez au championnat du monde qui se déroulera environ un dimanche sur deux et durera plusieurs saisons, le but étant de grimper de catégorie en catégorie (de la classe F jusqu'à la classe R1) pour finir le jeu... Et croyez-moi, ça peut prendre un certain temps ! Si l'on se dirige vers la grille récapitulant tous les championnats et challenges du jeu, on en dénombre pas moins de 220 ! Chacun d'entre eux proposant trois ou quatre courses, je vous laisse imaginer l'investissement en heures... On peut d'ailleurs passer par cette fameuse grille pour lancer directement les compétitions de son choix (le mode calendrier n'en proposant à chaque fois qu'une petite sélection), mais attention ça ne vous fera pas avancer dans la saison régulière, et donc dans le championnat du monde.

Motivation maximum

Concernant la progression d'ailleurs, notez que le principe de leveling, si cher à Forza, est bien sûr toujours de la partie. Vous pourrez faire monter votre pilote en niveaux, ce qui vous fera gagner des bolides de plus en plus puissants, mais aussi chacune de vos voitures (sur 5 niveaux à chaque fois), ce qui vous fera gagner des ristournes sur les améliorations mécaniques liées à la marque. L'impression de toujours gagner quelque chose et de progresser est d'ailleurs vraiment entraînante. En plus de ce plaisir de découvrir progressivement de nouveaux circuits (il y en a plus d'une centaine) et de piloter des caisses de plus en plus belles et puissantes (plus de 400 en tout), on ne se lasse finalement jamais dans ce mode carrière pourtant très vaste et long, et c'est une grande qualité. D'autant que, côté réglages et upgrades par exemple, tout est fait pour faciliter la vie de ceux qui n'aiment pas se prendre la tête, tout en proposant au contraire une infinité d'options aux pros du pot. En gros, si par exemple vous désirez participer à une épreuve de classe S avec votre voiture de classe A, il faudra nécessairement faire un tour du côté du magasin d'améliorations, où l'on vous proposera un pack équilibré sans que vous n'ayez à choisir pendant des heures... "Tant de crédits, pour telles et telles amélioration, ça vous convient ?". Banco : un clic plus tard, vous êtes prêt pour la course. Les joueurs plus hardcores, eux, pourront évidemment se prendre la tête des heures... et avec bonheur : le nombre d'options paramétrables est simplement gigantesque !

Un gameplay pour tous !

Côté gameplay, on est typiquement sur ce même credo. Forza Motorsport 3 s'intéresse bien sûr à la course, la vraie, mais chaque type de joueur peut vraiment s'amuser avec. D'autant qu'avec les différentes options et aides proposées ici, on peut aller du pilotage ultra assisté, qui ne demande qu'à accélérer en permanence et tourner les roues (l'IA freine pour vous !), jusqu'au manuel complet, avec une touche pour l'embrayage et des modèles physiques complètement intolérants qui vous feront regretter amèrement la moindre touchette ou embardée. Et les paliers entre ces deux extrêmes sont vraiment très nombreux !

Mais intéressons-nous justement au réalisme du pilotage... Une fois les aides désactivées, on prend plaisir à constater que la saga de Turn 10 offre toujours ces fameux freinages difficiles en entrée de virage, ces dosages d'accélération subtils en sortie, ces transferts de masses dont il faut savoir tirer avantage, ces bas-côtés plus ralentissants que jamais... Notez d'ailleurs qu'une nouvelle option "rembobinage" (sans limites, étrangement) fait son apparition dans cet épisode. Idéal quand une trop grosse erreur vous plie la voiture en deux ! Car les dommages sur la carrosserie (certes beaucoup moins réussis visuellement que ceux des jeux Codemasters) se répercutent inévitablement sur le pilotage, là aussi de manière fort réaliste si les bonnes options sont choisies.

Le comportement de la voiture sur la piste est en tout cas un vrai régal, d'autant que la jouabilité est d'une grande précision, qu'on sent véritablement ses erreurs au moment même où on les commet. Tout cela procure des sensations excellentes, même si on est très loin des "effets" d'un GRID ou d'un NFS Shift, tous deux plus nerveux dans le pilotage ou les faits de course. La vue cockpit est d'ailleurs assez déroutante, sobre et un peu "molle", tandis que l'IA des adversaires est parfois un peu trop prudente dans le pilotage, parfois trop agressive dans les dépassements, qu'elle manque de naturel dans la façon dont elle loupe ses virages... De ce côté on reste tout de même au dessus de la moyenne (et des Gran Turismo notamment, en attendant le 5 bien sûr), mais ça peut choquer tant le pilotage, lui, est irréprochable ou presque. Presque ? Bah vroui. Personnellement, je trouve par exemple - et Traz ne me contredira pas - que le poids des bagnoles se ressent beaucoup plus dans GT que dans Forza Deux feelings différents, vous dis-je.

C'est beau, mais...

Côté réalisation, Forza Motorsport 3 a fait de beaux efforts pour nous offrir mieux que le deuxième épisode, bien sûr. C'est plutôt joli, c'est propre et surtout ça tourne avec un frame rate élevé et constant. Malgré une modélisation des caisses de très, très bonne facture, on peut tout de même déjà dire qu'on est loin du photoréalisme impressionnant de Gran Turismo 5, qui n'est certes pas encore sorti mais qu'on a déjà eu l'occasion de tâter deux fois. Disons qu'à l'image de cette vue cockpit, c'est assez sobre. On peut également regretter l'absence d'effets météo, mais on lui reprochera beaucoup plus les temps de chargement avant chaque course, qui certes s'améliorent nettement lorsqu'on installe le jeu sur le disque dur, mais restent conséquents (environ 20/25 secondes).

Communautaire à donf'

Forza Motorsport 3 ne trahit pas non plus ses aînés du côté du multijoueurs et de la personnalisation. Non seulement le jeu offre un mode 2 joueurs en écran partagé (ce qui devient rare, mine de rien), mais il permet surtout de se tirer la bourre jusqu'à 8 en ligne dans de modes de jeu paramétrables jusqu'à la moelle. Le jeu offrira en sus de nombreuses options communautaires et autres championnats. Bien sûr, les options de personnalisation de votre voiture sont toujours aussi poussées et vous permettront de vous démarquer, de partager vos créations. Vous pourrez même échanger vos réglages avec d'autres joueurs (idéal quand on ne veut pas s'embêter pendant des heures !).

Bref, vous l'aurez compris : malgré quelques micro-regrets, ce nouveau Forza s'impose comme le plus doué et le plus complet des jeux de course de sa génération. En attendant Gran Turismo 5, qui ne déboulera pas avant le Printemps 2010, vous aurez très clairement de quoi user de la gomme ici ! Forza Motorsport 3 est tout simplement imbattable en terme de contenu, il offre une jouabilité d'une précision et d'un réalisme exceptionnels, des options en ligne on ne peut plus complètes, une carrière aussi longue que scotchante... Des heures de course et de pur bonheur, tout simplement.