La campagne de Battlefield 3 a fait pleurer les joueurs. Entre ses QTE inutiles et ses errances de scénario, il faut avouer que ce solo, qui en mettait tout de même plein la vue dans le registre technique, apparaissait clairement comme insuffisant pour tenir la dragée haute à celui d'un CoD, nettement mieux ficelé. La question est donc posée : à l'heure de BattleField 4, les scénaristes et autres développeurs de chez DICE sont-ils parvenus à trouver la bonne formule pour nous amuser en solitaire ? Là encore, j'ai la réponse mais elle ne vous plaira moins...

Irish, mets-la en veilleuse !

C'est l'histoire d'un mec sergent, Recker, qui ne parle jamais mais qui se retrouve constamment propulsé leader d'une escouade nommée Tombstone et composée de PAC, Irish et Dunn. Il doit régler un gros conflit chinois qui pourrait éventuellement déboucher sur une guerre nucléaire. Voilà le pitch du solo de Battlefield 4. Classique mais peut-être efficace diront certains ? Non, pas vraiment, et il y a plusieurs raisons à cette défaite. La première est le côté extrêmement générique du scénario, avec des passages un peu mièvres que l'on doit essentiellement à Irish, le perturbateur du groupe qui a des prises de conscience au milieu des rafales chinoises. La seconde est due au découpage des niveaux. On se retrouve régulièrement dans des arènes a devoir suivre des scripts qui se déclenchent lorsque nos comparses ont terminé leurs dialogues. Et ne parlons pas du syndrome qui consiste à tuer tous les ennemis présents sous peine de ne pas pouvoir progresser non plus. Un système mieux fichu que celui du solo de BF3, dans lequel les vagues d'ennemis arrivaient sans cesse si vous n'avanciez pas, mais qui oblige à faire constamment le ménage. Pour résumer, il s'agit d'une campagne bateau serais-je tenté de dire, dans laquelle les scripts et le nettoyage obligatoire des niveaux gênent le rythme de la progression et dans laquelle les protagonistes ne gagnent jamais réellement en consistance. Très logiquement, on s'y attache autant qu'à une balle de mitrailleuse et leurs actions, tout comme leur avenir, importe peu. Voilà qui s'avère gênant pour profiter d'une intrigue comportant quelques rebondissements scénaristiques n'arrivant malheureusement jamais à nous convaincre. DICE a donc voulu nous proposer une aventure "rollercoaster" façon CoD, qui pète tellement qu'on se croirait au cinéma... mais sans le même talent. Dommage !

Mais ne soyons pas trop durs : cette campagne fait tout de même le boulot sans égratigner les meilleures du genre, et on dégomme quand même avec joie les ennemis grâce à une multitude d'armes et de gadgets à débloquer via des ravitaillements répartis dans les niveaux. On utilise aussi avec plaisir les jumelles pour repérer ses ennemis et envoyer les soldats de Tombstone au front à sa place. Dommage néanmoins que ceux-ci ne soient pas réellement efficaces et que vos adversaires ne voient que vous... Soulignons aussi la déception de ne piloter que peu de véhicules, aucun aérien d'ailleurs, durant les 4 à 5 heures de jeu... même si on ne peut que s'extasier devant la beauté globale du soft, absolument bluffante sur PS4 et PC.

Prise de conscience technique (Next Gen Vs Current Gen)

N'y allons pas par quatre chemins : BF4 sur PS4 en met plein les yeux. Profitant d'une animation jamais prise en défaut et de textures qui enfoncent les rétines, le titre de DICE est une véritable démonstration de force sur la console de Sony. Entre les scènes ultra spectaculaires façon Hollywood, les effets volumétriques à tout va et les couchers de soleil qui vous feront carrément mettre des lunettes noires dans votre salon, le résultat est une claque monumentale qui montre que la next gen est bien là. Comme on aime bien dire un peu de mal aussi, on soulignera un très, mais alors très, très léger aliasing sur PS4, qui est du reste totalement absent sur PC. Et justement, c'est le moment de préciser qu'avec un PC Gamer de compétition, BF4 sur PC est déjà un cran au-dessus de la version PS4. Ca se joue à pas grand chose : plus de détails et textures encore plus fines, même si les férus de comparatifs diront que le gap est tout de même déjà assez large. En comparaison les versions Xbox 360 et PS3 font pâle figure, tout en demeurant un peu au-dessus par rapport aux autres jeux du genre sur ces mêmes machines, en tout cas du côté du solo, comme vous pouvez le lire dans notre test de Battlefield 4 sur PS3 et Xbox 360. Précisons d'ailleurs qu'en multijoueurs, BF 4 est aussi absolument superbe et que la guerre moderne est évidemment encore plus crédible à l'heure de la next gen.

Un Battlelog mieux intégré

Entre Origin et Battlelog, les dents ont grincé au moment de la sortie de BF3. Vous pouvez garder vos dentiers : ces interfaces sont toujours présentes mais gagnent en performance et en confort. On passera donc toujours par Origin puis via une fenêtre web Battlelog sur PC (à noter que la liste d'amis Origin est désormais visible sur Battlelog) pour lancer le jeu en solo comme en multi. Très logiquement, les développeurs ont gagné en expérience avec BF 3, la navigation est désormais plus fluide et le lancement du jeu, bien que toujours un peu lent, s'avère efficace. Sur PS4, Battlelog est directement intégré au jeu, merci mon dieu, car ça simplifie grandement la vérification des statistiques, la gestion des groupes ou des challenges entre joueurs, le matchmaking, les discussions, etc. Battlelog gagne donc en confort sur PC et s'avère efficace sur PS4, ce qui montre que l'idée de base d'EA et DICE était loin d'être idiote, mais qu'elle a sans doute été lancée un peu trop tôt avec BF 3. Mais trêve d'égarements : passons maintenant au plat de résistance, le multijoueur !

Une histoire de "Levolution"

L'offre BF3 était déjà très consistante, avec ses larges cartes et son nombre de joueurs gigantesque sur PC. Si on reste dans le même registre avec Battlefield 4, les décors destructibles sont désormais plus nombreux et "Levolution" vient étoffer le tout. Pour faire simple, il est désormais possible de modifier les 10 cartes multijoueurs disponibles en faisant s'effondrer un immeuble, un barrage ou une tour, au point de voir des zones entières d'une carte devenir inaccessibles, ce qui permet de s'octroyer un avantage tactique. Si l'idée est excellente et profite à ceux qui connaissent bien une zone, on regrette cependant que certains joueurs s'acharnent à enclencher un élément "Levolution" en oubliant certains objectifs majeurs et au risque de faire perdre du terrain à leur équipe. Ceci étant, avec des team de joueurs expérimentés, le résultat peut être à la hauteur de nos espérances et donner lieu à des affrontements tactiques encore plus prononcés.

Vous connaissez désormais la nouveauté majeure de BF4, mais pas mal d'autres innovations sont à prendre en compte. Outre les quatre classes (Assaut, Ingénieur, Soutien et Eclaireur), des spécialisations sont disponibles pour chacune d'entre elles, apportant une fois encore des avantages spécifiques pour travailler en équipe. Le mode Commander permet par ailleurs de jouer via une tablette ou sur PC, avec une vision globale du champ de bataille mais sans y être réellement, histoire de donner des ordres précis à ses comparses afin de gérer la bataille au mieux et récolter plus de points en équipe. Ajoutez à cela la possibilité de profiter désormais de certains véhicules en mer (bateau, jet ski, etc.) et de nager sous l'eau, pour se cacher ou pour faire des approches discrètes, et vous comprendrez que la donne est différente, sans que les fondamentaux (destructions de bâtiments, pilotage d'avions, d'hélicoptères, de chars, de quad, etc.) ne soient bouleversés. Pour autant, et s'il ne fait pas le moindre doute que BF 4 est le meilleur FPS multijoueur du moment, on peut se demander si ces nouveautés sont réellement suffisantes.

Battlefield 3,5 ?

Le multi de Battlefield 4 est exceptionnel, c'est indéniable, puisqu'il propose des cartes gigantesques et modifiables grâce à "Levolution", des véhicules à foison, une jouabilité précise, des dizaines d'armes à débloquer (un peu plus de 90 objets à obtenir en tout) et à personaliser, une courbe de progression gigantesque et sept modes de jeu (trois nouveaux : Domination, Oblitération et Defuse) parmi lesquels la Conquête de territoires (64 joueurs), le Rush (attaque défense de territoire à 32 joueurs), l'Oblitération (placement de bombes à des endroits spécifiques à 32 joueurs), le Defuse (escorte de bombes à 10 joueurs), la Domination (mini mode Conquête plus dynamique à 20 joueurs) et les deux Deathmatch classiques à 20 joueurs... Mais rétrospectivement, il n'y a pas non plus de quoi crier au génie, d'autant que l'on peut parfois douter de la pertinence de certains "Levolution" sur plusieurs cartes. L'avenir nous dira s'il la communauté a été déçue ou non, mais ce qui est certain aujourd'hui, c'est que Battlefield 4 surclasse son prédécesseur, tant son offre est gigantesque en multi, et ceci malgré une campagne solo en demi-teinte.

Battlefield 4 demeure la référence du genre FPS en multijoueur, ça ne fait pas de doute. Néanmoins, les améliorations apportées ne sont pas aussi conséquentes qu'on pouvait l'espérer. Dommage aussi que la campagne solo ne soit pas plus prenante, mais ces défauts ne suffiront pas à calmer les ardeurs des amateurs de shoot en team-play, tant le jeu en multi organisé peut s'avérer jouissif avec des joueurs expérimentés et tant la réalisation de haute volée de ce BF4 version PS4/PC est effarante. Alors aux armes !

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