Ce que je ne comprendrais jamais, c'est pourquoi le héros de ce FPS hyper japonisant est chinois. Mais bon, pas grave : Lo Wang est donc un excellent manieur de sabre à la solde du richissime Zilla. Et ce dernier souhaite se procurer un katana légendaire. Mais la transaction foire et, peu de temps après, une horde de monstres sortis d'on ne sait où vient mettre un peu d'ambiance. Un personnage mystérieux venu de l'enfer, ou plutôt du monde des ombres, va faire un pacte avec Lo Wang pour contenir cette invasion démoniaque à deux, pendant que trois la... non-rien.

Bro-sword

Forcément, après 14 heures de Shadow Warrior, avec sa multitude de vannes et son humour bas-du-front, on a du mal à sortir de cette ambiance graveleuse. Pourtant, le scénariste a fait du bon travail pour faire évoluer doucement le personnage principal de jeune coq hautain à jeune coq légèrement plus assagi sur la fin. Mine de rien, l'histoire est intéressante, cohérente, et même touchante à la fin, et elle entraîne bien le joueur dans des niveaux qui ont tendance à s'étirer un peu en longueur. L'humour et les échanges entre Lo Wang et son démon Hoji ne sont pas très subtils, mais ça fait sourire entre les combats, qui malheureusement se répètent un peu.

Pierre Ki roule...

Car Shadow Warrior, c'est avant tout du massacre de démon à la pelle. Enfin, au katana, principalement. Avec en plus une bonne panoplie de pouvoirs et d'armes modernes. L'originalité, c'est que si vous les utilisez à fond durant une vague de monstres, ceux-ci vont s'enrager et devenir plus difficiles à battre. Il faudra donc savoir quelle magie manipuler et quels coups d'épée spéciaux déclencher, pour faire du spectacle sans trop énerver les cibles, sinon vous risquez d'être plus touchés, sans oublier que le combat durera plus longtemps. C'est important, car en fin d'assaut, vous aurez une note sur 5, comme sur Gameblog. Et plus vous êtes bon, plus vous gagnez de karma. Il s'agit d'expérience qui s'accumule pour offrir des points, utilisables dans divers arbres de talents passifs. Les pierres de Ki que vous trouverez servent, elles, à améliorer les pouvoirs. Et enfin l'argent permet de customiser les armes.

Vague n°2541 s'il vous plaît

À vrai dire, je pense qu'il faut équilibrer ses combats ainsi, mais ce n'est pas totalement clair. J'ai parfois eu des scores minables alors que je croyais avoir bien joué. Et d'autres fois de bonnes notes là où me semblait sortir d'une boucherie tristounette. J'aurais bien aimé avoir plus de précisions sur le barème ! Quoi qu'il en soit, chaque affrontement en mode hard peut s'avérer être un défi en soi. Il faut vite analyser les ennemis en place (et ils sont nombreux : 10, 20, 30...) pour utiliser les armes appropriées. Ceux qui vous harcèlent à distance, ceux qui vous coursent partout, ceux qui vous rentrent dedans, ceux qui vous attirent à eux, ceux qui vous explosent au nez... Plus vous en tuez, plus il en arrive, jusqu'à ce que vous soyez à bout de souffle et de munitions. C'est vraiment prenant... dommage que ça soit toujours la même chose. Il y a bien quelques boss qui viennent vous divertir, mais même les mécanismes conçus pour les tuer sont identiques de l'un à l'autre. C'est un peu longuet et pas très difficile.

Insaisissable Wang

Comment aborder Shadow Warrior sous son meilleur jour ? Déjà, ne pas jouer trop intensivement pour ne pas s'écœurer. Ensuite, bien varier les plaisirs. En fait, je ne trouve pas les pouvoirs magiques très sexy. On utilise surtout le soin très efficace, mais le reste... bof. L'arsenal est sympa à une ou deux armes près. Rien de très original non plus, et dommage qu'il faille payer pour l'attaque alternative de chacune d'entre elle, surtout quand elle représente tout son intérêt. En plus, à moins de trouver tous les passages secrets où se cachent des trésors, vous ne pourrez pas tout débloquer. L'argent est assez rare. Reste le sabre, avec ses grands mouvements tourbillonnants, ses décapitations, ses coups puissants, ses vagues de force projetée... Clairement un outil fun, violent et spectaculaire, surtout quand on maîtrise bien les déplacements de Lo Wang, qui peut esquiver rapidement dans toutes les directions.

Beau comme une pub Nvidia

Ah ça, on ne peut pas reprocher à Shadow Warrior d'être mou du genou. Ça bouge bien et vite ! Et le moteur suit, en tout cas sur mon intel i7 2,93GHz, 16Go de RAM et Nvidia GTX 580. Poussé à fond avec un PC Gamer, le titre de Flying Wild Hog, qui avait déjà proposé de bien beaux décors dans Hard Reset, se montre carrément magnifique à de nombreuses reprises. En plus, les développeurs ont bien chargé le jeu en effets divers et variés, car ça pète de partout : les explosions en tout genre font partie du gameplay pour se débarrasser des démons. Le reste est aussi de qualité, des musiques discrètes aux bruitages en passant par la VO. La VF arrive plus tard, donc je n'ai pas pu la tester. Dommage. Finalement, ce qui dérange le plus, c'est le manque de sensations dans les coups reçus. Il vaut mieux surveiller sa jauge de vie, car vous n'aurez que les jurons de Lo Wang pour vous rendre compte d'une santé défaillante ! Et comme il jure tout le temps...

Shadow Warrior est un titre qui aurait beaucoup gagné à avoir plus de profondeur et de variété dans son gameplay. Des petites séquences qui changent un peu du massacre quotidien de démons... Ou alors, il aurait fallu le raccourcir pour le rendre plus intense ? Ça aurait été dommage, en un sens. Au moins, la difficulté est au rendez-vous, et plus encore pour les amateurs de scoring qui tenteront les modes hardcores. Je me demande aussi ce qu'aurait pu donner un mode multijoueur s'il avait été proposé. Au final, on se retrouve devant un bon FPS, bourrin et technique à la fois, avec une chouette histoire et plein d'humour débile. Et dans le paysage actuel, il tombe très bien !

Shadow Warrior est dispo dans Steam pour 34 euros environ. Si c'est trop cher pour vous, vous savez ce que vous devez attendre...