L'arme au poing, notre héros à la combinaison moulante est de retour pour dézinguer de l'alien et de l'humain dans un New York envahi par la jungle. De quoi profiter d'une belle vue (sur PC surtout) et de gunfight explosifs mais sans réelle difficulté. Une balade sans saveur quoi...

Un monde en danger

Je ne vais pas vous la faire à l'envers, je n'ai pas tout compris du scénario de Crysis 3. Alors de deux choses l'une, soit j'ai oublié certains évènements passés, soit l'histoire n'a pas vraiment réussi à me captiver. La faute à des cinématiques remplies de blabla et une narration franchement peu engageante. Oh ! Rassurez-vous, les aliens sont toujours là et les humains du CELL qui cherchent à contrôler le monde aussi mais de là à dire que leurs plans machiavéliques pour asservir notre planète sont parvenus à me tenir en haleine, il ne faut pas exagérer. Vous l'aurez compris, malgré quelques cliffhangers (téléphonés) et de jolies cinématiques, Crysis 3 fait dans l'histoire rocambolesque qui a du mal à décoller et même à se conclure. Ah ben tiens, justement, si on parlait de la conclusion dès le début de ce test : le jeu peut être bouclé en moins de 5h30 et même en moins de temps lors du second run... Je sais, ça parait court mais ne vous inquiétez pas, certains d'entre vous auront tout de même le plaisir d'en prendre plein la figure pendant ce laps de temps... Enfin surtout ceux qui ont un gros PC.

De haut en bas

Si Crysis 2 jouait sur la verticalité en termes de gameplay, Crysis 3 nous refait le coup mais d'une manière un peu différente. En effet, si la saga est connue pour son rendu visuel hallucinant, elle ne sera pas trahie par ce troisième opus dans sa version PC. Oh oui c'est beau ! De la jungle, un peu statique parfois, aux structures détaillées en passant par les effets de lumière splendides ou les animations ultra classes des ennemis, Crysis 3 sur PC met une claque. Attention tout de même pour ceux qui n'ont pas une machine dernier cri, jouer en Ultra se révèle particulièrement gourmand en ressources, au point que cela ira jusqu'à occasionner quelques crashs si vous n'avez pas fait les bons réglages ou mis en place les derniers pilotes de votre carte graphique. Bref, il faut un belle bête de course pour faire tourner le titre à fond mais le rendu est absolument sublime malgré quelques impairs dans le registre des explosions, il faut bien l'admettre. A contrario sur console, le rendu est évidemment moins bon. Pour autant le résultat n'est pas si dramatique que ça si on a pas vu la version PC et si on passe sur certains types de textures pas franchement jolies ou quelques ralentissements dans les rares espaces ouverts de la campagne. Pour résumer, Crysis 3 déboite sur les PC de luxe et envoie du lourd sur les autres, tandis que du côté des consoles on n'est pas mécontent d'apprendre que la PS4 ne va plus tarder.

L'alarme au poing

Qu'est ce qui fait la saveur d'un Crysis ? Le scénario ? Non. Les graphismes ? Ouais, en partie. Le gameplay ? Ah ça, normalement, oui. Mais alors que s'est-il passé dans ce troisième volet... Franchement, j'ai fait un carton sur les ennemis, sans même me sentir en danger une seule seconde. La faute, ou grâce - c'est au choix - à la fameuse Nano Combinaison, ce qui fait coeur du FPS de Crytek. Avec cette combinaison high-tech Prophet, le héros peut accélérer sa vitesse, sauter plus loin, encaisser les dommages ou encore devenir invisible. Et c'est ce dernier pouvoir qui pose justement problème tant il est possible d'en abuser. En effet, il est extrêmement facile de berner les ennemis pour les achever d'un coup grâce au fameux arc au style inimitable (attention tout de même les flèches sont limitées, alors pensez à les ramasser), le tout en restant en mode invisible. L'énergie de la combinaison se recharge d'ailleurs beaucoup trop vite et l'I.A des ennemis, pas adaptée, donne l'impression d'être totalement intouchable. Comme si ça ne suffisait pas, il est désormais possible de pirater les tourelles de combat pour les retourner contre ses adversaires, d'augmenter la puissance de l'armure grâce à des modules (comme si elle n'était déjà pas assez puissante...), de marquer ses ennemis pour connaitre leur position, etc. C'est assez énorme sauf que voilà, vos adversaires ne font pas le poids et on passe son temps à les tourner en ridicule dans une aventure finalement assez linéaire aux niveaux qui ressemblent trop souvent à des couloirs. Pour résumer, c'est beau mais on s'ennuie ferme malgré la durée de vie limitée de la campagne solo. Un comble !

Pas de crise en multi

Maintenant que vous savez que le solo ne fait pas le poids si je puis dire, faisons un tour du côté du multi. Le constat est là nettement plus plaisant. En effet, on retrouve tous les modes de jeu classiques, Deathmatch, Capture the Flag, Conquest, etc. Le tout à 16 joueurs pour des parties endiablées puisque chacun possède les pouvoirs de la fameuse Nano Combinaison. Violentes et dynamiques à souhait, les joutes ne manquent pas de subitilités d'autant que les cartes sont plutôt bien fichues et adaptées aux pouvoirs des participants. Un bon point donc même si nous sommes loin de la révolution, sauf peut-être en ce qui concerne le mode Chasseur qui fait son entrée dans ce volet. L'idée est simple : deux chasseurs armés de l'arc et de la combinaison vont traquer des joueurs incarnant des soldats lambdas en plus grand nombre. Et chaque soldat abattu viendra grossir les rangs des chasseurs. Pas forcément super équilibré mais franchement fun, ce mode saura séduire ceux qui jouent en multi pour le plaisir et pas forcément la compèt'.

Crysis 3 est beau comme un camion sur PC mais son contenu rachitique (campagne bouclée en moins de 4h au second run) et son manque de consistance déçoivent grandement. Une difficulté mal dosée et une I.A pas bien maligne achèvent une campagne solo au scénario insipide malgré un univers finalement très travaillé d'un point de vue artistique. Reste alors le multijoueur qui ne révolutionnera pas le genre mais qui peut s'avérer fun sur la longueur.