Transcending history and the world, a tale of souls and swords, eternally retold... On aurait du le savoir en entendant ça la première fois, la série ne faisait que commencer mais loin de moi l'idée qu'elle prendrait cette tournure. Avec des épisodes toujours meilleurs à chaque sortie (jusqu'à SoulCalibur III pour être précis) et un système de combat plus basé sur le sens du rythme que sur les enchaînements à proprement parler, SoulCa continuera, encore une fois, à plaire au plus grand nombre. Et a fortiori cette mouture, dont le système de jeu a été clairement simplifié pour satisfaire les joueurs de tous les horizons.

Le charme d'une époque

Si je vous dis que l'univers de SC est en grande partie la raison de son succès, c'est parce qu'une fois encore, les designers de chez Namco Bandai Games ont fait des merveilles. On retrouve un mélange savamment dosé entre la fantasy et un univers médiéval superbe aux graphismes magnifiques, surtout en ce qui concerne les personnages. Les décors ne sont pas en reste non plus, même si les plus observateurs (n'est ce pas Julo ?) crieront au scandale en voyant la ligne de démarcation entre le sol et le plan tapissant le fond de l'écran. Pourtant, ça fait 15 ans que Namco nous fait le coup, hein ? Bref, côté technique, SCV est une réussite et je ne me lasse pas de regarder les héros de cette saga se fracasser la tronche sur de superbes chorégraphies. En parlant de combattants, passons tout de suite par la case histoire, censée combler nos attentes en termes de contenu. Je ne vais pas perdre de temps, on s'est tout simplement fichu de nous. Il y a vingt chapitres d'une histoire insipide, mal racontée et mal mise en forme à coups de storyboards basiques. Quelques superbes cinématiques viendront relever le niveau mais une fois qu'on a vu ça, difficile d'estimer les scénaristes dans les jeux vidéo. Vous l'aurez compris, c'est lamentable... Dommage, parce que c'est un passage obligatoire pour obtenir certains personnages cachés. Et ça tombe bien, parce que je vais maintenant m'attarder sur le casting de cet opus, que l'on peut considérer comme étant le second point noir du jeu (promis, après j'arrête d'être négatif car le titre n'est pas si mal que ça...).

17 ans plus tard, rien de neuf !

"On a écouté les fans" ! Une phrase qui va devenir un argument marketing dans les années à venir, croyez-moi ! Mais entre le discours et le résultat, il y a un monde. Exit Zasalamel, Seung Mina, Rock et Talim, bienvenue à Patroklos, Ezio, Z.W.E.I et Viola. Ces nouveaux venus dans l'univers de SCV sont tous réussis. Patroklos profite d'un style original vraiment percutant et S.W.E.I utilise une sorte d'ombre de loup-garou pour combattre, ce qui le rend vraiment unique. Viola manie une sphère qu'elle place n'importe où sur l'aire de combat pour frapper l'adversaire de toutes parts et Ezio combine des attaques courtes avec une étonnante rapidité et des armes de choix issues d'Assassin's Creed. C'est excellent. Mais pour le reste, c'est extrêmement décevant. Taki est remplacée par Natsu, Kilik par Xiba, Xianghua par Leixia, etc. Et la plupart de leurs coups sont similaires... (après une étude approfondie commandée par notre chef à tous, l'ami Julo). Bref, à quelques coups près, vous connaissez le casting si vous avez déjà pratiqué un SoulCalibur. Une déception qui s'accompagne d'une cerise sur le gâteau, trois des lutteurs à débloquer sont des personnages random (dont les coups sont identiques à d'autres personnages et changent round après round). Kilik, Edge Master et Elysium ne sont donc que des coquilles vides. Deux versions de Patroklos et Pyrrha, les héros du mode aventure, offrent, heureusement, un peu de variété mais sans trop surprendre et Algol demeure tout aussi ridicule qu'avant. Vous l'aurez compris, le casting est une vaste blague puisqu'on nous avait annoncé de la nouveauté et qu'il n'y en a finalement que très peu.

Contenu transcendant ?

Le mode histoire est ridicule, je vous l'ai dit. Reste alors les modes classiques, Arcade, Versus, Entrainement, combat rapide et un inédit, les Âmes Légendaires en solo. Si les premiers n'ont rien de surprenant, ce dernier propose d'affronter des IA calquées sur de vrais joueurs de haut niveau de SoulCalibur. Il s'agit d'un réel challenge et préparez-vous à vous faire mâter. Néanmoins, c'est bon d'avoir, enfin, un peu de résistance dans un jeu de combat en solo. Il s'agit là d'une manière amusante de jouer avec des adversaires virtuels de valeur et surtout de débloquer de nouveaux personnages, même s'il n'y a pas de quoi crier au génie. On pourra toujours se consoler avec le mode création de personnages, nettement plus étoffé qu'avant et qui permet de créer, sans restriction aucune, de superbes combattants ou de véritables horreurs (c'est au choix) à utiliser dans les modes solo comme en ligne.

SoulCalibur Online

Rappellez-vous, jouer à SoulCalibur IV en ligne était une tannée. Mal pensé et mal foutu, ce mode ne proposait que très rarement des combats dans des conditions correctes lorsqu'on avait la chance de trouver des adversaires. Ce calvaire est désormais terminé. Avec un netcode nettement meilleur, un système de matchmaking efficace, des classements en temps réels, des replays et un mode Colloseo (une room pour se retrouver par continents et créer des tournois ou de simples affrontements), SoulCalibur V offre enfin aux joueurs un vrai mode de jeu en ligne qui en a dans le ventre. Merci, au moins, là, la promesse est tenue. Et ça tombe bien car justement le gameplay de cet épisode est, en plus, une réussite, dont vous pourrez jouir en ligne dans des conditions tout à fait honnêtes.

Une histoire de démocratisation

Je ne vais pas vous mener en bateau, SoulCalibur V propose un gameplay très orienté grand public et fait plus dans le spectacle que dans la technique. En effet, les joutes sont plus rapides et les coups d'éclats ne manquent pas. Afin de dynamiser les rixes, les développeurs ont fait disparaitre la jauge d'âme au profit de celle de critique. Elle a principalement trois fonctions : booster certains coups (le Brave Edge) façon SFIV et ses coups en "EX", lancer des Critical Edge (des furies rapides qui ne cassent pas le rythme des rixes) et contrer un coup ennemi avec le Guard Impact. Désormais, la manipulation pour cette dernière option consiste à appuyer sur les trois boutons (attaque verticale, horizontale et pied) et à placer le stick vers l'arrière. De même, le Critical Edge utilise lui aussi ces trois boutons mais précédés de deux demi-cercles vers l'avant afin d'être lancé. Enfin, certains coups boostés se déclenchent carrément automatiquement (ou avec l'aide des trois boutons), on peut donc légitimement penser que Namco Bandai a voulu simplifier l'ensemble pour gagner le coeur d'un public plus large et rendre le tout plus accessible et dynamique. C'est réussi même si ces simplifications ne feront pas l'unanimité. N'oublions pas, enfin, l'esquive rapide (deux fois haut ou bas) autorisant des retournements de situation fréquents et la garde parfaite (lorsque vous enfoncez le bouton de défense au moment d'une frappe ennemie) et vous aurez une nouvelle recette qui plaira à tous et que seuls les habitués jugeront comme différente. Namco Bandai Games réussit donc son pari : simplifier le gameplay sans trahir les origines. Bravo !

Si je vous disais que j'avais envie de crier au début de ce test, c'est parce qu'il n'y a rien de réellement problématique à reprocher à ce SoulCalibur V : gameplay nerveux et accessible avec quelques technicités, ambiance et réalisation au top, jeu en ligne bien fichu, etc. C'est tout simplement une réussite. Mais après nous avoir promis un contenu à la hauteur de la saga (on se rappelle de SCIII avec son mode conquête par exemple...), le casting peu ambitieux avec ses personnages "random" et le mode histoire baclé me restent en travers de la gorge. Pour autant, SoulCalibur V est indéniablement un bon jeu de combat en 3D à l'arme blanche pour peu que vous aimiez créer des personnages pour les utiliser ensuite dans des combats en ligne. Ceci étant, on aurait tellement aimé pouvoir dire que SCV avait du contenu à revendre mais là, ce serait mentir...