Voici donc, avec quelques heures d'avance, l'interview du Gamer aux mains carrées !

 

 

Salut à toi, ami gameblogeur ! Pour ceux qui ne te connaisse pas, peux-tu te présenter ? Qui es-tu ? D'où viens-tu ? Où vas-tu ?

Ça c'est une grande question métaphysique que tout le monde se posait, avant qu'internet n'arrive et ne la remplace par "comment faire le buzz en trois heures sans montrer mes fesses ?". Je serais donc bien en peine d'y répondre ici sans devoir d'abord complètement redéfinir ses termes essentiels, et notamment la question de l'"être" et du "aller", ce qui nous renvoie à certains concepts de la rhétorique grecque qui... quoi, tu dors ? Déjà ? Bon, j'abrège, alors. Pas mal de monde me connaît déjà par ici, alors on va faire synthétique : je suis une intelligence artificielle née de la matérialisation des désirs inconscients des internautes, ce qui en dit long sur la nécessité pour eux de suivre d'urgence une bonne psychothérapie. Et dans le civil, en attendant de pouvoir conquérir le monde avec mon armée de Lolcats, je me fais passer pour un secrétaire de direction (ça veut dire qu'au lieu de faire du café LIDL, je fais du Carte Noire) d'à peu près 38 ans en base de ton choix. Et je suis mondialement connu et aimé (oh oui !) sur tout l'interouèb' en tant que Hater francophone numéro 1 dans la catégorie Tidus. Ce qui, j'en profite pour le préciser, ne demande pas tant de travail que ça.

Tu connais Gameblog depuis quand ?

Ha mais ça avait déjà commencé ? :D Je proteste, votre honneur, j'ai mordu la ligne, c'est un faux départ (et faites vacciner la ligne contre la rage, votre honneur, on ne sait jamais).

Bon, ça n'a qu'à peine pas tout à fait commencé mais un peu quand même que je m'égare déjà.

Gameblog, donc.

Comme je ne suis pas à un paradoxe près, je me suis inscrit sur Gameblog le 4 novembre 2011, mais je ne l'ai connu qu'à peu près un mois plus tard (rires).

Tu auras donc droit à une paire de claques pour ton faux départ ! Alors tu t'inscris sur un site avant de le connaître ??  

Oh oui, oh oui, frappez-moi, Maî... Ha pardon, encore un faux départ, on verra ça par mp.

Bref. Oui, c'est exactement comme ça que ça s'est passé. Un pote gamer venait d'y ouvrir un blog, et comme j'adorais ce qu'il faisait (et que je n'ai pas de personnalité à moi), j'ai eu envie de m'y mettre moi aussi. J'étais en pleine période de deuil familial et j'avais besoin de m'investir dans un projet "sympa et sans prise de tête". Mais il y avait un bail que j'avais perdu les jeux vidéo de  vue et j'ignorais tout du principe des sites communautaires. J'étais persuadé que le fonctionnement était le même que sur blogger : moi, tout seul, sans lecteurs, une liberté rédactionnelle totale. Et comme je ne suis pas super sociable, ça m'allait tout à fait. J'ai assez vite compris que j'avais un peu sous-évalué le machin et que j'avais mis le doigt dans un engrenage qui risquait fort de m'arracher la main si je lui résistais trop. Ou quelque chose comme ça.

Vu comme tu le décris ça a un côté flippant en fait...

Si ça n'en avait qu'un seul, encore, de côté flippant, ce serait rassurant. Mais heureusement, je suis un grand fan de survival horror, j'y ai donc assez vite trouvé mes marques. Et comme dans les survival horror, sur Gameblog, le côté flippant fait aussi partie du charme de la chose communautaire. 

Donc tu as connu les évolutions de ce site ! Et tu en as pensé quoi ?

J'en ai connu quelques-unes, mais je suis loin d'avoir vécu l'histoire entière du site, en la matière. Ou bien je me suis endormi à des moments, c'est possible aussi. Ou bien je n'ai pas fait trop attention. Depuis sa création, il a eu de multiples visages et je n'en ai connu que deux qui soient vraiment distincts, mais de toute façon, je ne me suis jamais trop préoccupé de ce genre de considérations. Pour moi, le site, c'est une scène de théâtre et ce qui m'intéresse, c'est ce qui se joue sur ses planches, pas la couleur du rideau. Bien sûr, à force d'usage, on trouve ses marques, on s'attache à une forme et quand celle-ci évolue, il y a un cap à franchir, mais la nouvelle version ne me déplaît pas fondamentalement. Par contre, il semble qu'elle ait réduit considérablement le nombre de visiteurs sur les blogs de la communauté, voire le nombre de blogs de la communauté tout court. Ou alors ils ont enfin réglé les compteurs de vue correctement (rires). Toujours est-il qu'il y a existé une dynamique de groupe que je ne retrouve plus depuis le passage à l'habillage gris-orange.

Et l'évolution du ton rédactionnel ?

Ha ça ? ! (rires) A vrai dire, comme beaucoup, je passe le plus clair de mon temps de connexion dans la partie communautaire, si bien que je n'ai pas vraiment noté d'évolution - je doute d'ailleurs qu'il y en ait vraiment eu une, en fait. Certaines figures emblématiques sont parties, certes, mais d'autres rédacteurs ont pris la relève, et le site a su retrouver un équilibre entre peoplisation et dossiers de fond, il me semble. La ligne éditoriale très "Morandinienne" de Gameblog dérange pas mal de monde, c'est un fait, mais je ne suis pas du genre à prendre les jeux vidéo au sérieux. Pas autant, en tout cas. "Le jeu vidéo est un art", très peu pour moi. Le jeu vidéo, c'est le jeu vidéo : avec ses bons et ses mauvais côtés. Et j'apprécie le fait que Gameblog rende compte des deux, même si ce n'est pas volontaire et que le but premier n'est pas si "noble". Gameblog, pour moi, c'est d'abord une matière première : ce qui compte, ce n'est pas ce qu'est le site, mais ce que j'en fais. En tant que blogger, oui, mais en tant que lecteur aussi. 

Quel genre de lecteur es-tu ?
C'est très intime, ça, comme question. Fouette-moi encore un peu et je te dirai tout ce que tu veux (rires).

Je dirai un lecteur bienveillant, mais critique, qui ne se contente pas de ce qui est posé noir sur blanc. Ou qui ne s'y arrête pas. Ou qui ne s'en formalise pas. Ou qui esquive discrètement la question ? Disons que je prends ce qu'on me donne, mais je ne me contente pas.  J'ingurgite et je digère. Je n'essaie pas d'avaler tout rond. Du coup, je m'épargne pas mal d'aigreurs d'estomac.

Ca fais combien de temps que tu joues aux jeux vidéos ?

Houlaaaaaaa ! ça remonte à loin, ça. Tu vois, le moment de transition entre les raptors et les mammouths laineux ? Ben j'ai dû commencer à peu près à ce moment là. Avec des jeux électroniques à cristaux liquides, d'abord, qui étaient déjà des produits de luxe qu'on s'arrachait littéralement, juste pour avoir le plaisir d'essayer de faire le maximum de points en attrapant des crêpes tout en évitant des seaux d'eau, le truc à peu près aussi cohérent que les fins des jeux de David Cage ou les scénarios des Final Fantasy next gen (oui, beaucoup de gens se demandaient quand ça finirait par arriver dans la conversation, hé ben voilà, ça y est, c'est fait, la pression retombe d'un seul coup, là, c'est dingue, je me sens soulagé d'un poids). C'était moche, répétitif et stressant au possible, les piles du futur faisait peur parce qu'on n'avait pas le droit de les sucer et que ça voulait sûrement dire qu'elles étaient très toxiques, mais comme c'était tout ce qu'on avait à dispo, pour nous, c'était carrément le Futur, la Next Gen, l'aboutissement de la science des hommes. Les ordinateurs étaient trop chers pour qu'on puisse s'en acheter un, mais parfois, on avait un copain un peu fortuné qui nous invitait à venir chez lui jouer à un vieux jeu moche et à peine moins répétitif que nos jeux électroniques, mais en (cinq) couleurs, et sur un écran comme celui de la télé (ce qui donnait tout de suite au jeu une stature plus respectable à nos yeux). Le seul hic, c'était que le jeu était sur cassette (oui, oui, comme les cassettes audio, sauf qu'à l'écoute ça sonnait un peu comme du Lady Gaga) et que pour le charger, il fallait lire la cassette en entier dans le lecteur. LES DEUX FACES (si mes souvenirs sont bons). Généralement, c'était d'ailleurs à mi-parcours qu'on se disait que finalement, on aurait préféré jouer à l'autre, là, celui avec les cubes et les triangles... mais comme ça faisait déjà une demi-heure qu'on poireautait pour jouer, on se faisait une raison et on allait jusqu'au bout du processus. De mauvaise grâce, suite à quoi on enchaînait quatre ou cinq parties pour la forme. Puis on allait jouer aux billes en se disant que "la prochaine fois, on choisirait mieux dès le départ".

Tu as donc connu la grande époque de l'Amstrad CPC 464 ?

De loin, comme beaucoup, faute de moyens. Mais oui, je confirme, j'ai connu l'époque où à l'école, les cours d'"initiation à l'informatique" consistaient à essayer de scorer sur un jeu monochrome où on dirigeait un hélico et où on devait bomber des buildings à l'américaine pour ne pas se crasher dedans. Rétrospectivement, ça faisait un peu "camp d'entraînement", c'est très rigolo. L'Education Nationale a bien changé, depuis. Elle est devenue triste (rires).  

Et aussi le stylo magique qui servait à écrire sur l'écran ?

Ha tiens non, rien d'aussi perfectionné, dis-donc. Le fleuron de la haute technologie en la matière, chez nous, c'était la craie. Et elle n'avait même pas de port USB, c'était vraiment la lose. Mais ça me rappelle cette expérience de réalité augmentée bluffante (rires) qu'était Télétactica : tu regardais ton épisode à la télévision, et tout à coup la narration s'interrompait et on te donnait cinq minutes pour coller des formes géométriques découpées dans du papier calque pour construire un véhicule, un vaisseau, un abri, que sais-je encore, aux petits personnages dont on suivait les aventures. Et pour ce faire, il fallait acheter les patrons des formes géométriques dans le commerce... Une bien belle époque, ma foi.

Pas de next-gen ?

Si. La WiiU (hurlement de rire hystérique).  

Mais non, je n'ai jamais éprouvé le besoin de passer à la Next Gen. J'ai quarante jeux PS2 encore à faire, une dizaine de jeux PS1, une trentaine de jeux DS et une vingtaine de jeux 3DS (je ne compte même pas les jeux pour la Supaboy, ni ceux que j'ai envie de me RE-faire, yargl). J'ai commencé à jouer avec des carrés et des triangles, je peux donc encore tout à fait m'émerveiller de graphismes PS2, voire même Wii. D'autant que ce que sont devenus les jeux d'aujourd'hui ne m'attire pas particulièrement. Pas assez, en tout cas, pour que j'y investisse des fortunes. Cette volonté d'accessibilité, d'universalité, calibrée exprès pour vendre le maximum de titres au maximum de gens, ce n'est pas pour moi. Pour revenir encore à mon sacro-saint survival horror, je suis de ceux qui appréciaient énormément le type de contrôle "particulier" des premiers titres, qui faisait qu'on passait plus de temps à expertiser les murs avec la tête de notre personnage qu'à décaniller du monstre. Quand ceux-ci ont commencé à se surmultiplier, que les décors sont passés en 3D et qu'on est passé à un type de contrôle style arcade, j'ai senti que quelque chose était en train de changer, qui touchait la quasi-totalité du microcosme vidéoludique, et j'ai décrété d'un commun accord avec moi-même que ce n'était pas fait pour moi. Je préférerais toujours un jeu techniquement à la ramasse, mais porté par une intention, comme Fragile Dreams sur Wii, plutôt qu'un bijou parfait, mais sans âme.

Et depuis tant de temps que tu joues, tu as possédé quelles consoles ?

J'ai commencé vers 14-15 ans avec un Gameboy (là j'écris "un" pour faire genre mais j'ai toujours dit "une" et je n'ai pas l'intention de changer de crèmerie), puis avec une Megadrive d'occasion (et Phantasy Star II, évidemment). Ensuite, ça a été la PS One, trois ans après tout le monde, puis la PS2 avec le même décalage temporel, le temps que les prix baissent. Après quoi j'ai fais une longue pause, histoire d'essayer de finir ma pile de jeux en attente (en vain). Enfin, j'ai enchaîné avec une DS, une 3DS et maintenant une Supaboy. Mais après, on peut ajouter la Gamegear, la Super Nintendo et la SuperGrafX du petit frère, ainsi que le Gamecube, la Wii, puis la WiiU de ma compagne. ça fait déjà de quoi faire...

Comment analyses-tu l'évolution du marché ?

Avec beaucoup de cynisme. Et sans trop d'originalité, du reste. On investit des fortunes dans le développement des jeux, on veut donc rentrer dans ses frais. Pour se faire, on fait comme les américains (mais pas que) et leurs séries télévisées : on va chercher à disséquer, devancer, alimenter les attentes d'un public le plus large possible, en gommant toutes les aspérités, les particularismes, les touches d'identités qui font les projets à part, parce qu'elles sont autant de risques qu'on ne peut plus se permettre de courir, compte tenu des enjeux. Prendre le joueur à rebrousse-poil, on ne peut plus se le permettre, alors on lui propose ce qu'il est susceptible d'acheter, en lissant, uniformisant, accessibilisant de plus en plus (et tant pis si ce dernier verbe n'existe pas). Si bien que plus on procède de la sorte, moins le joueur en question va être disposé à accepter la différence, à s'aventurer hors des sentiers qu'on lui a commercialement balisé, si d'aventure on lui en donnait l'occasion. Et par conséquent, côté développeurs, moins on sera tenté de prendre de risques. Si bien qu'on s'est peu à peu, en dix ans (voire un peu plus), enfermé dans un cercle vicieux où la médiocrité appelle plus de médiocrité encore. Il y a, bien sûr, des exceptions, et heureusement. Mais plus assez pour que j'aie envie de suivre le mouvement. Je préfère râler dans mon coin, répéter "c'était mieux avant" et passer pour un vieux c*n. C'est le privilège de l'âge...

Il y a des dev indépendants qui innovent ! Regarde Brothers, Journey, Flowers...  

Voilà, tu viens de faire la liste quasi-exhaustive des seuls jeux qui pourraient me tenter sur cette gen'. Il faudrait juste ajouter El Shaddai (oui, j'assume) et on aurait fait à peu près le tour, en caricaturant un peu. Oui, comme je le suggérais, il y a effectivement d'excellents titres noyés dans la masse, qui donnent vraiment envie d'y croire encore (voire même des titres plus "classiques" tout à fait honorables en regard des attentes actuelles, et dont le seul tort est de ne plus correspondre à mes propres aspirations dans ce domaine, c'est aussi simple que ça). Il paraît d'ailleurs normal que cette standardisation entraîne chez certains développeurs et chez certains joueurs une pulsion de rejet, qui les pousse à rechercher ou à produire des oeuvres à part. Mais est-ce que j'irais acheter une PS3 juste pour jouer à Flower et Journey ? Alors que j'aimerais déjà trouver du temps pour me refaire Shadow of The Colossus (oui, j'assume aussi) et Vagrant Story ? Et que j'ai encore quatre Silent Hill à entamer ?

Et quel est ton genre de jeu ?

Celui avec des shorts asymétriques. Le short asymétrique, c'est l'expression la plus pure et la plus parfaite de la parole de Dieu.  

Mais comme il est très difficile de réussir un bon jeu à base de shorts asymétriques, je répondrai plus simplement : celui qui m'emmène là où je ne m'attends pas à aller, qui est porté par une vision, une envie. Tant pis s'il n'est pas parfait, voire même s'il tâtonne... si je sens qu'il est animé par la passion, avant toute chose, s'il se met en danger, s'il me questionne par rapport à mes attentes, justement, s'il m'apporte quelque chose, bien noté par la presse ou pas, je l'accueille à bras ouvert. En ce sens, j'ai vraiment beaucoup apprécié le Fahrenheit de David Cage, malgré son dernier tiers scénaristiquement consternant : difficile d'oublier le sentiment de désorientation, presque de panique, quand on se retrouve livré à soi-même dans ces toilettes de bar, alors qu'on vient juste de commettre un homicide par cinématique interposée, avec la police qui resserre inexorablement l'étau à mesure qu'on découvre les mécaniques du jeu...

 Et pour répondre de manière plus pragmatique (ou quelque chose comme ça), mes deux grands genres de prédilection sont le J-RPG (pendant pas mal de temps, je n'ai d'ailleurs joué qu'à ça, la faute à Final Fantasy VI) et le Survival Horror (auquel j'ai hésité à me mettre pendant des années, étant une âme sensible qui ne supporte ni les films d'horreur, ni les épisodes de Joséphine Ange Gardien).  

Et ton jeu préféré ?  

Jusqu’à il y a peu, j'aurais pu répondre Final Fantasy VI sans hésiter. A sa sortie, ce jeu a été une révélation, autant qu'une révolution, pour moi comme pour beaucoup d'autres : non content d'être techniquement impressionnant, il était porté par une narration exemplaire, qui sublimait son intrigue très "classique" et, à mon sens, cette alchimie reste aujourd'hui encore inégalée. Problème d'échange équivalent ? Je dirais plutôt : de méconnaissances structurelles en termes d'écriture et, comme suggéré précédemment, de nécessités commerciales en amont.

Ceci étant, depuis, j'ai découvert Shadow of the Colossus, Vagrant Story (oui, je suis monomaniaque, aussi, je crois que pas mal de gens ici s'en sont rendu compte) (TIDUS ! TIDUS !) (oui, et je souffre du syndrome Gilles de la Tourette, également. C'est d'ailleurs très pratique quand on veut troller),  Silent Hill 2, Project Zero 2, Forbidden Siren 2, Fragile Dreams... J'aurais donc du mal à trancher. Aussi vais-je rester sur Final Fantasy VI, et tant pis si ce choix pourra sembler manquer de personnalité : j'aime ce que j'aime et je me moque bien de savoir si oui ou non le net trouve ça hype, noob, hipster, et tutti cuanti. Les jeux que j'ai cités ont cette particularité d'avoir répondu à mes exigences, voire d'être allés au-delà. Et ça, ça n'a pas de prix, comme dirait l'autre, même s'il faut passer par la case Mastercard quand même (rires) (affligés).

Un avis sur les mondes ouverts qui se généralisent de plus en plus ?

Quand c'est bien fichu, ça a un côté grisant, ça crée une unité de jeu qui, elle-même, lui donne une certaine authenticité. Le sentiment de liberté, le plaisir de la découverte... on retrouve ingame ce qu'on ne peut plus vraiment expérimenter IRL, à une époque où tout ce qui n'a pas été balisé, exploré, répertorié reste quand même accessible via Google Earth (ou pas loin). Mais c'est également une limite, en ce sens que cela peut casser le rythme de la narration quand il y en a une, ce qui en réduit d'autant la portée et peut confiner la partie dans le champ de l'anecdotique... ce qui, du reste, peut être utilisé à dessein par les développeurs pour donner à leur travail une densité factice destinée à en occulter la superficialité. Un peu comme les chasseurs, en somme : il y a les bons mondes ouverts et les mauvais... Le bon monde ouvert, il est ouvert, tu vois. Alors que le mauvais monde ouvert, il est ouvert aussi, mais c'est un mauvais monde ouvert (ça commence à être crispant, ces rires en arrière-plan). Le monde ouvert, en soi, c'est une possibilité. C'est ce que les programmeurs font de cette possibilité, qui peut ou non prêter à critique. J'ai adoré me balader dans celui de Shadow of the Colossus, mais j'ai quand même été frustré de ne rien y trouver de plus significatif que des lézards à zigouiller.  

Des exemples de bons mondes ouverts ?

N'étant pas passé à cette Next Gen qui, bientôt, rejoindra mes consoles à moi dans la rubrique rétrogaming, j'aurais un peu de mal à répondre à cette question. Il me semble que celui de Xenoblade Chronicles est un modèle du genre, et ce que j'ai pu lire sur Skyrim vendait du rêve, même pour un vieux blasé comme moi. Je peux par contre dire que j'ai aimé celui de Shadow of the Colossus pour sa beauté "réaliste" et celui de Spider-man 2 pour la façon dont il exploite le style GTA... ainsi que ceux des Ys ou des Zelda, qui ne sont pas vraiment ouverts mais qui en donnent joliment l'impression, ce qui permet d'apprécier une aventure plus courte que dans la majorité des action RPG, sans se sentir spolié pour autant..

Je vais te donner à choisir entre plusieurs personnalités celle qui te parle le plus. Frédéric Raynal ou Hideo Kojima ?  

Il me semble que la coutume dans ta rubrique, c'est d'ignorer les choix que tu suggères et d'en proposer un troisième, alors je dirais Tetsuya Nomura. Nu. Dans un four à micro-ondes.

Blague (?) à part, je dirai Kojima, moins en tant qu'homme qu'en tant que personnage. Impossible de vraiment savoir s'il est fou ou brillant, sincère ou calculateur, ridicule ou charismatique, tant il s'instrumentalise lui-même dans les médias. ça le rend fascinant et effrayant, agaçant et admirable. Et j'aime les paradoxes, raison pour laquelle je me suis bien amusé sur son dos il y a peu.

Mozart ou Bob Marley ?  

Les deux. Simultanément.

Et avec de la colombienne pour les deux ?

Pas besoin. Ce que je sécrète de manière naturelle la vaut largement, en matière hallucinatoire. Tous mes proches, amis, employeurs, animaux familiers peuvent en attester. D'ailleurs ils seront invités à le faire très prochainement par le Tribunal de la Haye, mais c'est une autre histoire que nous vous raconterons une autre fois.

J'espère que tu me réserveras cette histoire en exclu pour mon blog ! Chuck Norris ou JCVD ?

Il faudra partager l'exclu avec Paris Match, mais ce sera avec plaisir. Et je suis plutôt JCVD, pour tout dire, en raison de son apport majeur à la philosophie moderne. Oh, et aussi parce que c'est un demi-compatriote, en fait. Mais le meilleur entre les meilleurs, ça reste Steven Seagal. Il a des traits si expressifs...  

Et ta liste de "j'aime / j'aime pas" ?  

Il n'y a pas une limite de nombre de lignes, pour les posts de blog ? Et tu restes ouvert jusqu'à quelle heure ? Tu peux m'en resservir un petit dernier ? Non parce qu'on est parti pour traîner jusqu'au bout de la nuit, là...

Une vraie liste serait trop longue à établir, et ne serait pas très intéressante à lire non plus. Disons pour résumer que j'aime tout ce qui tend à élever l'homme (je ne parle pas ici des eroge, hein, tu m'auras compris), et je n'aime pas tout ce qui le rabaisse. Pour cette raison, je n'aime pas la direction que la société semble prendre (sur tous les plans, y compris celui des jeux vidéo), mais j'aime à croire que mes semblables sont malgré tout capables de me surprendre encore agréablement. 

J'aime les oursons guimauves, aussi. Ils n'élèvent certes pas l'homme, mais ils remplissent son estomac. Et quel plaisir de leur arracher la tête d'un coup de dents ! (Non mais faut pas croire, je n'étais pas comme ça, hein, je le précise, avant de me mettre aux jeux vidéo). J'aime les mangas et l'animation japonaise, qui sont ma vraie "spécialité" (si l'on peut dire). J'aime les gens qui font les choses pour et par passion. Pas ceux qui cherchent la célébrité ou la thune (même si je peux comprendre). Je n'aime pas la prétention et la mesquinerie qui ont pignon sur rue sur internet. Ni, d'ailleurs, l'hypocrisie de ceux qui font semblant d'être ce qu'ils ne sont pas. J'aime la liberté, mais pas ce que l'on en fait. Oh, et bien sûr, j'adore les sushi.

Pour finir, la question porno : twitcher c'est tromper ?

ça dépend si on met la langue, non ?

Un dernier mot pour la communauté Gameblog ?

Viens sur mon blog, la communauté ! Parcours mes articles. Pas besoin de les lire. Pas besoin de les apprécier. Scrolle-les. Amène le curseur de ta souris à hauteur de "j'aime" et hop, clique. Et encourage tes amis à cliquer aussi, si tu en as. Rien de plus simple. C'est très interactif et plein d'émotion, tu verras.

Non mais franchement, elle est chouette, cette communauté. J'y ai fait des rencontres géniales. Bien sûr, la vie passe, les priorités de vie changent avec l'âge, et on doit accepter de laisser s'en aller pas mal de bons camarades, mais ça fait partie du jeu et il reste de chouettes souvenirs.

Moralité :

"La communauté Gameblog, c'est bon. Mangez-en" (Hannibal Lecter).

Merci d'avoir répondu à mes questions !  

Avec plaisir.

Ce fut une expérience bien sympathique et j'encourage tout un chacun à s'y prêter. On est très bien reçu et on peut même poser nos pieds sur la table basse. D'ailleurs si tu permets, avant de partir, je vais me resservir en Doritos. Ha ha ha. ;)

Vas-y !

Crunch crunch crunch...

Burps.

Oups, pardon. Elle tape, ta bière !

 

 

Noubliez pas que vous pouvez retrouver le blog du gamer aux mains carées ici !