Pour clôturer cette semaine spéciale manga, voici une courte sélection d'autres mangas sur lesquels j'ai hésité à les ajouter à cette sélection, histoire de vous proposer des oeuvres supplémentaires que j'ai aussi apprécié. Il y a ceux qui sont terminés, et d'autres encore qui sont en cours ou viennent de débuter.

LE SOMMET DES DIEUX de Jiro Taniguchi

Le Sommet des Dieux est un manga de Taniguchi (déja abordé dans un billet), qui a déboulé comme une bombe en France ces dernières années alors que le bougre a quand même de la bouteille. Les mangas de Taniguchi sont beaucoup plus posés que le reste de la production et est presque plus proche d'un roman que d'une bande dessinée au niveau du rythme et de la construction de l'histoire. Mais ça reste un manga avant tout. L'histoire prend place dans les années 90 et met en avant un photographe, Fukamachi, de voyage au Tibet et qui tombe sur un appareil photo qui pourrait être celui de Mallory et d'Irvine, les deux alpinistes connus pour avoir été les premiers dans les années 20 à avoir grimpé tout le mont Everest.

Le Sommet des Dieux, c'est l'histoire de la rencontre entre Fukamachi et Habu, alpiniste chevronné qui ne vit que pour sa passion et sa rage de vaincre, un homme prêt à tout pour réaliser ses rêves. L'histoire débute principalement par des flashbacks pour connaître le passé de Habu puis revient dans le présent. C'est prenant, bien rythmé et mis en scène, une grande fresque d'aventure, d'homme à la conquête de la planète. L'histoire d'un homme voulant être au-dessus de tout, mais découvrant que dompter la montagne n'est pas qu'une histoire de force de caractère. Un manga en cinq tomes, récemment réedité par Kana dans une magnifique édition cartonnée, un peu chère mais ça vaut le coup.

FULL METAL ALCHEMIST de Hiromu Arakawa

Full Metal Alchemist conte l'histoire des frères alchimiste Elric, Alphonse et Edward. Les deux frangins ont eu la mauvaise idée de vouloir ressusciter leur mère en utilisant l'alchimie mais ça a eut des conséquences catastrophiques: Ed a perdu sa jambe et son bras, et Al a eu son âme prisonnier d'une armure de métal. Tous deux vont partir à la recherche de la pierre philosophale, seule solution pour qu'ils récupèrent leurs corps.

J'ai découvert la série avec la première série animée, celle qui commence un peu comme le manga mais se sépare nettement en gardant les mêmes personnages et en allant dans une autre direction, parce que le manga n'était pas terminé. Une fois celui-ci finie, une autre série animée, parfaite adaptation cette fois-ci, nommé Brotherhood, est sortie. Chaque alternative de l'histoire offre sa vision des évènements, avec des personnages plus nombreux dans le manga. Ça se veut comme un shonen mais les thèmes, l'histoire en général et même parfois certains évènements font que je le rapproche presque d'un seinen, vu que les quelques codes du shonen volent souvent en éclat: les héros ne veulent pas être les plus forts mais réparer leurs erreurs, il n'y a pas de progression de pouvoirs et la construction du récit reste étonnamment déstructuré. 

Full Metal Alchemist est clairement un manga atypique, avec des grosses touches d'humour qui casse avec des moments clairement dramatiques. Il suffit de voir tout ce qui concerne la guerre d'Ishbal pour voir qu'on est loin de la naïveté de nombre de shonens. Le premier volume n'est pas représentatif de la globalité, étant trop proche d'un vulgaire shonen classique, mais le manga a énormément de qualités et se révèle bien plus subtile qu'on peut le penser. Une valeur sûre en 27 volumes.

COQ DE COMBAT de Tanaka Akio et Hashimoto Izo

Coq de Combat raconte l'histoire de Ryo Narushima, jeune homme de seize ans qui poignarde ses parents et les tue dans une ultime forme de désespoir. Il se retrouve enfermé dans une prison pour mineurs impitoyable où il est la cible des forcenés. Mais il va rencontrer un maître d'arts martiaux qui va lui enseigner ce qui deviendra principalement sa force de motivation et de survie.

J'ai découvert Coq de Combat il y a peu grâce à la réedition de Delcourt. Manga réputé par beaucoup et qui a repris sa parution il y a peu, je ne suis donc qu'aux six premiers volumes et déja je perçois l'aura d'un grand manga, cru et violent, qui ne pardonne rien et n'hésite pas à ébranler les conviction du lecteur pour le faire réagir. Le héros est clairement détestable et la prison n'est qu'un simple décor parmi tant d'autres qui permettra au personnage principal d'évoluer et de se trouver un objectif. J'avais un peu peur que les situations ne soient là uniquement que pour choquer, gratuitement, mais la volonté de raconter une histoire réellement noire et de mettre en avant une véritable ordure fait qu'on comprend la violence de certaines scènes. 

Coq de Combat a l'aura d'une grande oeuvre et ceux qui ont déja lu les volumes dans l'ancienne édition confirmeront peut-être les grandes qualités de cette oeuvre. J'espère simplement que l'histoire ne se perde pas trop dans ce qu'il amène, parce que sa grande qualité est qu'il est placé sur le fil du rasoir au niveau de l'intérêt, il ne faudrait pas qu'il franchisse le pas et commence à faire de la violence pour faire de la violence, ce qui lui ferait perdre beaucoup de crédibilité et d'intérêt.

DRAGON BALL de Akira Toriyama

Comment ne pas citer celui qui est presque synonyme de manga? Même si le maître Toriyama a perdu de sa superbe ses dernières années en ne participant qu'au design de jeux sans vraiment avoir la maîtrise d'avant, Dragon Ball est une oeuvre majeure, que tout le monde connaît. Pour ma part, je n'ai toujours connu la série qu'à travers la série animée, et je profite de la parution de la Perfect Edition pour enfin découvrir la version papier du manga, que je n'ai jamais eu l'occasion de lire. Comme quoi, vaut mieux tard que jamais.

La Perfect Edition en est au tome 20, la saga de Freezer, et même si je préfère One Piece pour beaucoup de raisons (notamment dans Dragon Ball des combats qui s'éternisent quand même pas mal), il faut reconnaître que Dragon Ball est plein de surprises, surtout toute la partie "Dragon Ball" du dessin animé, lorsque Goku est tout jeune et qu'il affronte l'armée du Dragon Rouge et le démon Piccolo. Bien mieux fichu, varié et plaisant à lire, c'est crétin et ingénieux à la fois, avec un style graphique vraiment maîtrisé et lisible. Le reste est aussi sympa, mais voir juste des combats contre Freezer et ses sbires et des allers-retours entre différents endroits pendant trois-quatre tomes n'est pas aussi fun que le début. C'est simple, lorsque j'achète les volumes récemment sortis, j'ai l'impression de fermer le tome et d'être au même point que le volume précédent. 

Mais ça n'enlève pas l'aura de Dragon Ball, qui a certes un peu vieilli surtout sur la construction du récit (le style graphique reste excellent et moderne). C'est une oeuvre majeure, qui fait partie de la culture populaire et il serait criminel de s'en priver (même si la majorité des gens l'ont déja lu).

AKIRA de Katsuhiro Otomo

Autre manga que je voulais incorporer dans la sélection (mais il fallait que je fasse un choix), c'est le monument Akira. Découvert il y a peu, j'ai été pris dans l'histoire fantastique de ce manga futursto-punk qui dépeint un Japon en proie au totalitarisme et à la peur du nucléaire. Divisé clairement en deux parties, le manga montre le talent d'Otomo dans le récit de son histoire, de la mise en scène et de son découpage clairement sans faille. L'histoire met en avant la confrontation entre Kaneda et son ancien camarade Testuo qui, suite à des expériences douteuses, se retrouve doté de pouvoirs hallucinants et il va entrer en contact avec Akira, être au pouvoir divin.

Le manga est disponible en noir et blanc ou en couleur dans une édition cartonné, et a eu droit à une adaptation animée ultra-culte, moins riche que le manga (au vu du format), mais bénéficiant d'une technique somptueuse pour tous les fans d'animation qui se respecte et une richesse visuelle hallucinante, surtout comparé à l'époque de sa sortie. Le film reste toujours un monument de l'animation, rarement égalée, et le manga fait de même.

 

Autres mangas commencés et qui se suit avec plaisir:

- BLACK LAGOON de Rei Hiroe: les mésaventures d'un groupe de mercenaires en mer de Chine. Un peu fouillis mais fun et décalé, avec des petits pointes surprenantes en terme de scénario.
- FRONT MISSION: DOG LIFE & DOG STYLE de Yasuo Otagaki et C.H. Line: très violent et cru, un peu comme Coq de Combat, Front Missione est surprenant de réalisme et de ce côté "horreur de la guerre" assez peu présent dans les mangas.
- GTO de Tôru Fujisawa: commencé avec l'édition double. Gros délire avec cette caricature de la société japonaise et un humour typique de la culture nippone. 
- IPPO de George Morikawa: shonen très classique et carré, avec une construction prévisible. Mais c'est plaisant à suivre. 

 

Voilà, cette semaine spéciale se termine, j'espère que vous avez apprécié et découvert des mangas que je considère comme mes gros coups de coeur. J'essaierai dans un futur proche de vous concocter d'autres fil rouge comme ça, avec des comics plus indépendants par exemple, ou de la BD européenne qui compte quelques petites perles qui ne méritent que d'être découvert!

 

 

Semaine spéciale manga