Au début, je voulais mettre comme titre : ceci est le meilleur article jamais créé. Et puis, je me suis dit que si ça se trouve, une fois arrivé à la fin, je me rendrai compte que j'ai peut-être un peu survendu le truc. En plus, il y a de grandes chances que vous soyez déçu. Ok, j'ai des idées géniales, je suis drôle et tout, mais il ne faudrait quand même pas que je passe pour un mec imbus de lui-même ou mégalo. Nan, alors je vais écrire mon article normalement sans vous promettre que... Oh putain, désolé je ne peux pas. Vous allez voir, ce que vous allez lire va changer votre vie à jamais et je vous promets que si vous likez comme des porcs, je vous révélerai un des secrets de l'univers. Qu'est-ce que c'est ? Pour l'instant tout ce que je peux vous dire que cet article inaugure une nouvelle rubrique : "That What He Said". Le but : présenter une figure du jeu vidéo à travers ses déclarations. Ouais, je sais c'est con, mais je pense que ça peut être rigolo comme feature.

J'étais déjà dans cette industrie lorsque la plupart d'entre vous n'étiez encore que du sperme. (2012)(à des collègues de l'industire)

Euh ouais, c'est une façon assez imagée de dire que Monsi... , oups pardon la boulette, Sir Molyneux est un peu un vieux de la vielle quoi. Le truc c'est que je trouve ça chiant les biographies donc on va faire bref. On va passer sur sa période logiciel de gestion (même si ça dit déjà beaucoup de choses) pour commencer direct en 1989. Le coco fonde Bullfrog, nous sort Populous et devient du même fait l'égal de Dieu sur Terre. Ensuite, il fait une fixation sur 2 concepts : le joueur doit être tout puissant et faire des choix moraux. Ces deux thèmes se retrouvent dans quasiment tous ses jeux. Que ce soit dans Powermonger, Syndicate, Dungeon Keeper, Black and White ou la série Fable. Voilà, ça c'était juste histoire d'avoir quelques repères avant de foncer gaiement vers la suite.

 

Antoine Villette (Alone in the Dark), Peter Molyneux (Dieu) et Eric Viennot (In Memoriam) avec leurs belles médailles de Chevaliers de l'Ordre des Arts et des Lettres.

La plupart des conversations sur le développement d'un jeu mobile se déroule dans un bar. Ce n'est pas parce que les développeurs mobile sont alcooliques, mais parce que c'est l'endroit idéal pour déplorer le peu de motivation que l'on a à travailler dans une industrie aussi frustrante.

Car c'est un peu ça Peter Molyneux : un enfant dans un monde d'adulte. Je tiens d'ailleurs à dire tout de suite que j'aime le bonhomme (d'amour hein, qu'il n'y ai pas de méprise) pour la simple est bonne raison que je le trouve touchant et assez détaché des considérations de l'industrie. J'avais trouvé une autre citation datant de 1994 (trop chiante à traduire) où il disait que l'industrie du jeu vidéo c'est un peu la mort, mais pourtant tout le monde y va. On sent bien que ce dernier travaille uniquement par passion et accepte de ce fait toutes les contraintes liées à l'industrie du jeu. C'est un peu comme un gamin qui voudrait pouvoir faire tout ce qu'il veut, mais la technique et les grands monsieurs riches (EA et Microsoft en l'occurence) lui mettent parfois des bâtons de berger dans les roues.

The Movies est loin d'être le jeu le plus connu de Lionhead. Pourtant, le concept de gérer un studio de cinéma tout en en réalisant de petits films a clairement plu aux amateurs de machinima. Malgré tout, le jeu n'a pas réussi à décoller au niveau des ventes.

 

J'ai fait des bons jeux, mais jamais de jeux géniaux

"Je ne pense pas qu'il y ait un jeu parfait en moi, mais je m'efforce de le créer."

"Je sais que je devrais dire que le jeu est bon, peu importe ce qu'il est, mais le score Metacritic est en dessous de 80. J'ai vraiment honte de ça pour être honnête et j'en prends toute la responsabilité sur mes épaules, pas sur celles de l'équipe." (A propos de Fable III)

"Pour Fable, nous n'avons pas passé assez de temps sur l'histoire"

"Il y a ce moment incroyable où des recherches nous sont revenues et elles révélaient que la moitié des joueurs de Fable ont compris ou utilisé seulement la moitié des feature du jeu. Et quand vous voyez ça, vous vous dites : "Oh mon Dieu, quel con sans talent je fais !" (2010)

"Cette pensée, la pensée que chaque once d'énergie, chaque once d'expérience, chaque erreur que j'ai fait dans chacun de mes jeux. Si je pouvais apprendre de tout ça et utiliser cette énergie pour faire un jeu, c'est ce que j'essaie de faire..." (2012)

"Si dans le passé, j'ai évoqué des éléments qui ne sont pas apparu comme je l'avais annoncé dans le jeu, je m'excuse. (...) Tout ce que je peux dire c'est que Fable est le meilleur jeu que nous pouvions faire et les gens semblent l'aimer"

"Je me rappelle être arrivé en réunion 3 mois avant la sortie du jeu et balancer : "Je viens d'avoir une idée brillante, pourquoi on fait pas ça ?". C'était juste fou." (A propos de Fable)

On s'attaque ici à un des aspects de la personnalité de Peter Molyneux : l'auto-flagellation en public. Personnellement, je pense qu'il est sincère, mais il faut reconnaitre qu'il en fait parfois des tonnes. C'est sans doute l'une des seules personnalités du jeu vidéo à autant remettre en question ses précédents jeux. Ce qui est assez déstabilisant parfois. Est-ce donc un éternel insatisfait ou un bon moyen de se faire tout pardonner pour mieux vendre la suite ? "Ou une merde" me souffle-t-on ? Vous connaissez déjà ma réponse puisque je prie St Molyneux tous les soirs, mais je pense que les trois réponses sont justifiables (plus dur pour la dernière). A vous de me le dire. En tous cas, ce qui est sûr c'est que ça ne l'empêche pas juste après de repartir, promesses aux poings dans la prochaine bataille.

 

Black and White 2 : le seul jeu où tu tape sur des créatures divines parce qu'elles font caca dans tes villes et mangent tes habitants.

Il y a un gland et c'est un gland en or. Nous amenons le gland à un niveau supérieur.

Je peux vous dire qu'il y a un gland et qu'il va pousser pour devenir un arbre. Et cela fait partie de l'histoire maintenant. Nous avons décidé, puisque nous avons eu tellement de problèmes avec les glands et les arbres, que nous allons l'intégrer à l'histoire principale"  (A l'annonce de Fable II)

Mais nom de nom ! Vous vous demandez peut-être pourquoi je parle de façon aussi libéré de gland ? Qu'est ce qu'il raconte ? Est-il fou ? Je pense que oui, mais ce qui nous intéresse c'est cette affaire de gland. En effet, avant la sortie du premier Fable, Molyneux avait complètement craqué et nous avait annoncé maintes et maintes choses. Comme une map grande comme l'Angleterre, une croissance du héros en temps réel, la possibilité d'avoir des mioches ET le fait que planter un gland ou le piétiner ferait pousser, ou non, un arbre. Donc maintenant, vous savez tout et autant vous dire qu'aucunes de ces feature ne seront présentes dans le jeu. D'ailleurs, je me suis toujours posé la question de l'utilité d'un tel truc. Molyneux avait même balancé après coup que la pousse en temps réel des arbres prenait 15% des ressources processeur de la première XBox. Ok...

Fable va devenir le meilleur jeu jamais créé (2003)

"Tout ce que j'ai dit à propos de Fable est absolument vrai. Oui, vous pourrez vous marier, oui, vous pourrez avoir des enfants, mais tout ça doit suivre l'histoire. C'est un RPG."

"Appuyez sur la gâchette droite pour voir la chose la plus intéressante du monde"

"J'essaye de faire de Fable II le meilleur jeu de rôle de tous les temps...une nouvelle fois... mais cette fois-ci, j'ai appris de mes erreurs"

"Wow, il va se passer de très très grosses choses avec ce Fable III. Plus grosses que vous ne pensez et ça va vraiment déstabiliser les gens. (...) Mais c'est la meilleure chose à faire. Je suis sûr que c'est la bonne chose à faire."

 

Je trouve ces citations très parlantes pour se rendre compte de la pathologie (si, à ce niveau-là, c'est pathologique) dont souffre Sir Molyneux. "Ok, je me suis loupé, mais laissez-moi encore une chance de faire le jeu le plus awesome ever !". C'est beau. Je sais pas moi, balancer des phrases de ce genre sans broncher et avec plein de petits poney multicolores dans les yeux, ça me rend toute chose. Et puis d'un autre côté, ses jeux ne sont jamais mauvais en fait. C'est vrai que je ne l'ai pas encore dit, mais c'est plus le fossé entre ce qu'il dit et ce qui est qui déçoit, rarement le jeu en lui-même. Pour ma part Fable a été une grosse claque en 2004 et reste encore aujourd'hui pour moi un des meilleurs jeux Xbox. Manger des poussins quoi ! Ca vaut tous les chiens et les enfants du monde ça.

 

Dans Dungeon Keeper, c'est vous qui pétez la gueule aux gentils

Les mini-maps, c'est de la merde. C'est de la merde parce que tu fais un jeu qui te coute des millions et les gens y jouent les yeux rivés sur ces petits points.

"J'ai toujours détesté la SNES et la Mega Drive... Ces horribles consoles sont enfin hors-course. On peut désormais s'en servir comme cale-porte comme elles auraient dû être utilisées depuis tout ce temps. En tant que designer, je les ai méprisé. Dieu merci, elles sont parties." (1994)

"Si on bannit la violence des jeux, on va finir comme Nintendo. Vous devez toujours avoir conscience que vous tuez quelqu'un."

"Je ne suis pas encore convaincu par la WiiU. Je regarde les gens jouer et ils paraissent parfois perdus quand il s'agit de savoir quel écran regarder" (2012)

"Je suis un peu lassé de toujours faire les choses de la même manière dans les jeux. J'aime les histoires des jeux modernes, mais ils se ressemblent. Ce sont à peu de choses près les mêmes. L'un est dans les tons vert, l'autres dans les gris, on tire, on esquive, on plonge et ça ressemble de plus en plus à Hollywood et ses films d'action."

"Il y a des millions de joueurs potentiels (sur mobile) et en ce moment ils jouent tous à de la merde" (2012)

(lors de la présentation de Curiosity)

Et ouais, c'est trop un bad boy le Momo ! Vas-y que je tire dans les pattes de Nintendo ou que je critique ce que font les autres. On en connait un autre en France qui aime bien se faire plaisir de temps en temps avec ce type de déclarations. Ouais, ça ressemble un peu à du David Cage des fois quoi. Après, il faut dire que Molyneux a le don de faire passer tout ce qu'il dit avec un peu de second degrés. Sinon, il serait certainement imbuvable. On note aussi qu'en 1994, il n'y allait pas de main morte avec les consoles du moment. C'est bien la peine de faire le gros dur puisqu'en 2006, il décide de vendre son corps à Microsoft. Le meilleur des Mac...

 

C'est vous les américains. Vous avez un problème avec les tétons. Si on était en Allemagne, on serait déjà en train de faire n'importe quoi, tout nu sur la scène. (Lors d'une présentation)

"J'ai appris à compter jusqu'à 12 et découvert que Peter Molyneux voulait en fait dire "nichons en bois". C'était toujours bien pour se marrer. Si je voulais briser la glace n'importe où, je disais juste Peter Molyneux et ça détendait l'atmosphère"

(Quand il a voulu apprendre le japonais)

Voici un bref aperçu de l'humour so british de Peter Molyneux. Car l'humour a toujours était le petit plus de ses jeux. Je vous l'accorde, ce n'est jamais hilarant, mais jamais complètement sérieux non-plus. Il y a toujours un peu de lol disposé çà et là avec tout de même un attrait tout particulier pour le pipi-caca-prout. Un genre comique pas toujours considéré comme il le devrait. Bref, une conférence de Molyneux c'est l'assurance de ne pas s'emmerder et rien que pour cela, on peut dire que c'est un OVNI de la scène vidéoludique. Un peu de décontraction et de second degré font vraiment du bien dans cette industrie de plus en plus sérieuse. Oh, tient, j'irais bien péter sur des gens dans Fable moi !

 

Curiosity

Vous voyez, la technologie que nous avons et incroyable. Tout est une question de persistance. Curiosity expérimente la connexion entre les gens. Mais c'est aussi un jeu sur la persistance. C'est un indice. Vous n'agissez pas seulement sur le cube. Vous ne vous en rendez pas compte, mais vous êtes en train de faire quelque chose d'autre ailleurs au même moment.

Je pense que vous avez certainement eu vent du nouveau délire de Molyneux ? Le concept est simple : vous avez 64 milliards de cubes et le monde entier se sert de ses doigts pour découvrir ce qu'il y a au centre. Ensuite, il y aura un connard sur Terre qui aura la révélation de déglingo qu'il y a au centre. C'est du Molyneux tout craché quoi et je trouve ça absolument génial. De se dire que sur une simple promesse d'un mec (il a l'habitude en même temps), des centaines de millier de gens masturbent leur écran d'IPhone ; comme ça, pour rien. Et pour cause, il y a eu tellement de connexions la première semaine (500 000 personnes simultanément) que le serveur a lâché.

 

Ca m'a prit 20 ans à imaginer

(A propos du contenu du cube)

En même temps, le jeu est gratuit et l'Homme est curieux, il n'y avait donc aucune raison que ça foire. Il faut dire aussi que le bonhomme sait faire monter la sauce. Il n'y a qu'à voir les deux citations que je vous ai balancé pour se rendre compte à quel point ce dernier est au summum de son art. Allez tiens, comme ça, j'aimerais qu'on ouvre les paris. Qui y a t-il dans ce cube, selon vous ? Personnellement, j'ai deux-trois idées. Et si le mec qui casse le dernier bloc se retrouvait face à un chiffre : le nombre d'heures que ce dernier a "volé" à tous les autres en découvrant la vérité ? De toute façon, il y a de grandes chances que ce soit un peu pérave comme révélation. En tout cas, voici ce qu'il n'y a pas dans le cube...

Ce n'est pas Half-Life 3