La génération Z entre dans le monde du travail mais son avenir est déjà assombri par un constat plus qu'inquiétant pour sa prospérité future.
Un avenir de plus en plus pixelisé pour la gen Z. Celle à qui tous les rêves étaient permis au début des années 2000 voit désormais un horizon de plus en plus sombre se dessiner. Bien qu'elle soit hyper connectée, que les frontières ne semblent plus être que des mots abstraits, la situation sociale actuelle est loin d'être rassurante. Avec un monde en crise pour seul support, que reste-t-il pour la jeunesse ? Les chercheurs alertent encore.
La gen Z, perdue d'avance sur le plan économique ?
Quelques générations en arrière, personne n'aurait cru à un tel horizon. Alors que nos parents et grands-parents ont remporté plusieurs victoires sur le plan social, la gen Z connaît un revirement inattendu et dramatique. Selon Suzy Welch, professeur à l'Université de New York et journaliste business, la formule « études-travail-stabilité » est anéantie. Les jeunes d'aujourd'hui, certes plus diplômés qu'autrefois, ont d'autres exigences qui peinent à coïncider avec la société économique actuelle.
De fait, le marché du travail va en se complexifiant. Les entreprises taillent dans leurs effectifs, suppriment des postes à tout-va — le secteur du jeu vidéo en est un témoin particulièrement éloquent —, automatisent davantage les tâches avec l'intelligence artificielle et proposent des contrats de moins en moins sécurisant. En découlent des responsabilités accrues avec des salaires qui stagnent pour la gen Z, actuellement âgée entre 16 et 30 ans.
Dans le même temps, le coût de la vie grimpe, devenant une véritable source d'inquiétude pour les citoyens. Difficile de passer à côté des préoccupations financières en France alors que l'État reste sans budget fixe pour 2026 depuis des mois. Mais là où les précédentes générations s'inquiètent pour leur retraite, les jeunes actifs de la génération doivent revoir leur priorité.
Welch explique notamment que l'accès à la propriété après des années de dur labeur n'est même plus garanti. Le bruit général qui pointe du doigt une gen Z accusée de vouloir travailler moins pourrait alors concevoir que cette jeunesse n'a, de toute façon, plus rien après quoi courir, même en se saignant à la tâche. Du moins est-ce le sentiment qui se dégage de ces constats.

Des enjeux nouveaux pour les sociétés occidentales
Ajoutez à l'angoisse économique une écoanxiété généralisée qui dresse un portrait morne de l'avenir, difficile pour la gen Z de se projeter. Les jeunes semblent avoir perdu leurs rêves à long terme. À la place, ils seraient davantage en recherche de sens dans leurs activités, voulant mieux profiter de leur temps que de faire des paris sur un avenir dont ils ne sont pas certains de pouvoir profiter. En contrepartie, c'est aussi ce qui les rend plus prudents, moins enclins à se risquer à faire des emprunts qu'ils auraient du mal à rembourser, même pour de l'immobilier.
C'est un véritable choc générationnel qui se joue actuellement. Les « boomers », qui voyaient le diplôme comme un sésame vers une vie confortable, ne comprennent pas toujours la posture des plus jeunes. Or, ces derniers font face à des préoccupations loin de celles des Trente Glorieuses. Cependant, les projections estiment que les millenials et la gen Z représenteront 74 % de la population active d'ici à 2030. Dès lors, le risque est énorme si les nouveaux citoyens ne trouvent plus d'issue. Suzy Welch et d'autres chercheurs alertent sur les difficultés à venir, maintenant reste à savoir si un redressement est possible dans nos sociétés occidentales.
Source : Forrester.