Maskmaker débute dans une ruelle. Alors que nous sommes invités à nous déplacer, nous atteignons rapidement une boutique dans laquelle deux personnes semblent se disputer : deux créateurs de masques, un maitre et son apprenti, dont on suivra l'histoire par bribes. Le personnage qu'on incarne demeure inconnu et pourtant, après la résolution d'une petite énigme, nous découvrons un passage secret menant à un atelier de masques magiques...

Ssssssplendide

La ruelle, la boutique et l'atelier nous prouvent immédiatement le talent artistique de Innerspace, une patte graphique qu'on retrouve bien sûr dans A Fisherman's Tale, mais qui cette fois s'étend sur des environnements bien plus vastes. Car oui, le jeu ne se déroule pas uniquement dans l'atelier de masques bien au contraire. Chaque masque, que le joueur a la tache de fabriquer, transporte celui-ci dans un autre monde en prenant la place d'un des nombreux « gardiens des masques ». Avec un marteau et un burin, on façonne un bloc de bois pour créer la forme principale, on utilise les bacs de peinture pour lui donner une couleur, on accroche divers matériaux çà et là et c'est parti ! En plaçant le masque devant le visage, on est immédiatement transportés ailleurs et le simple fait de retirer celui-ci nous fait revenir instantanément dans l'atelier.

Cependant, bien que nous soyons libres au niveau de la création du masque, seuls certains modèles prédéfinis (une trentaine) sont connectés à des gardiens. Il faut alors les découvrir, pour cela nous sommes équipés d'une longue-vue permettant de voir au loin les gardiens qu'on peut incarner. Après avoir « scanné » leur visage, il est possible de créer le dit-masque, à condition d'être en possession des matériaux nécessaires. La progression est plutôt non-linéaire puisque parfois, un ingrédient manquant nous oblige à changer de « biome » pour partir à sa recherche. Les matériaux sont au nombre de 4 par biome pour un total de 24. Un peu de math ne fait pas de mal et vous saurez ainsi combien de biomes sont à parcourir dans Maskmaker. Même ce test vous propose de petites énigmes, c'est dire ! D'une forêt rappelant fortement l'âge de la passerelle de bois dans Myst, jusqu'au désert de sable et ses huttes de charmeurs de serpents, l'aventure nous fait voyager tout en proposant son petit lot d'énigmes.

Tchik Tchiki Boom

Bon, en réalité, notre progression est sans cesse bloquée par des ponts cassés, des précipices et autres éboulements, nous obligeant à utiliser chaque gardien au loin, en confectionnant leur masque. Parfois, il est nécessaire de déplacer l'un d'entre eux, sur une sorte d'ascenseur par exemple, afin de le faire descendre avec la manivelle actionnable par un autre gardien. Vous voyez le principe. D'autres fois, il s'agit de transmettre un objet clé de l'un à l'autre via un système de paniers. Dans l'ensemble, les énigmes ne sont pas bien compliquées mais nécessitent tout de même un petit peu de réflexion et d'agilité, notamment lorsqu'il faut jongler entre les divers masques en notre possession pour agir suffisamment rapidement. D'ailleurs, si au départ il est nécessaire de retourner à l'atelier pour changer de masque, il est possible d'en changer sans avoir à quitter le biome à partir d'un certain point de notre quête.

Outre les matériaux nécessaires à la confection des masques, il est possible de trouver divers objets de collection liés à l'histoire qui nous est contée. Petite parenthèse, l'histoire nous est par ailleurs racontée en langue française, nous permettant ainsi de nous immerger sans être pollués par des sous-titres. En plus de tout ça, des statues disséminées dans l'environnement doivent être découvertes et nous sommes alors invités à reproduire la pose de celle-ci afin de débloquer l'accès à une tour gigantesque et mystérieuse...

Nous portons tous un masque

En ce qui concerne les déplacements, tout est paramétrable. On peut se mouvoir librement avec le contrôleur gauche et se téléporter avec le droit. La rotation angulaire ou totale sont possibles bien que cette dernière soit un peu lente, même en choisissant la vitesse maximale. Pour éviter les incommodations liées au motion sickness, les vignettes de protection sont présentes mais tout à fait désactivables et on peut choisir de se déplacer en direction du regard ou de la manette de son choix, donnant alors la liberté de regarder autour de soi tout en gardant le cap.

Maskmaker est une très belle oeuvre. Comptez 4 à 5 heures pour en voir le bout, en ayant plus ou moins récupéré tous les éléments de collection. Pour en revenir à la création des masques, celle-ci s'étoffe bien entendu au fil de l'histoire, donnant ensuite la possibilité de varier les couleurs grâce à deux pinceaux. L'aventure est entrecoupée de petites séquences narratives jusqu'au dénouement final, révélant l'identité du maitre des masques, tandis que le joueur que nous sommes fini par lui aussi enlever son « masque » de réalité virtuelle après avoir vécu une quête immersive et originale.

Test effectué sur PC avec une carte graphique GeForce GTX 1080 (graphismes en ultra) et un casque HTC Vive Cosmos Elite.