Synthetik, c'est un shooter en vue aérienne mâtiné de Rogue-lite des familles. Il a été réalisé sous Game Maker, presque à la main, par les berlinois de Flow Fire Games, un minuscule studio de développement. Fort d'un joli succès d'estime sur Steam, le voilà qui débarque sur consoles (la version PlayStation devrait pointer le bout de son nez d'ici quelques temps, et les joueurs PC ont droit à une MAJ gratuite), pour le meilleur, ou pour le pire ? Eh bien ce sera un peu des deux !

Probotector

Doté d'un scénario anecdotique, Synthetik se la joue Terminator. Vous incarnez le dernier espoir de l'humanité qui va tenter de détruire le coeur d'une I.A façon Skynet, coupable d'un classique soulèvement des machines. Le tout bénéficie d'un design résolument rétro, absolument artisanal et même un peu bancal, ce qui lui donne tout de même un certain charme. Clairement, la beauté n'est pas sa plus grande qualité, mais devant les moyens du studio, on est épatés, comme avec le collier de pâtes d'un enfant en bas-âge. La musique, plutôt discrète, soutient plutôt bien l'ensemble et colle aux thème, quant aux bruitages des nombreuses armes a feu disponibles, ils sont plutôt réussis. En dépit de son aspect un peu grossier, on reste sous le charme de l'esthétique de Synthetik.

Twin Synthestick

Niveau action, cela fonctionne aussi. Un stick pour les déplacements, un autre pour la visée, et les gâchettes pour tirer. Simple en apparence, cette jouabilité bénéfice de nombreuses subtilités. À commencer par le rechargement, inspiré de celui de Gears of War. Si vous éjectez trop tôt le chargeur - en appuyant sur une touche spécifique, un vrai coup à prendre qui ajoute moult technicité - vous perdez les balles restantes qui s'y trouvaient. Au bon moment, un boost. Une vraie gestion a part entière, surtout quand on sait que les armes peuvent s'enrayer... Une centaine de pétoires seront à votre disposition, avec des caractéristiques et des sensations qui leurs seront propres, et plutôt convaincantes. D'autres subtilités seront aussi de la partie, comme des coups critiques, une visée améliorée à l'arrêt, qui rendent le tout vraiment très technique et plaisant à jouer. Et sachez que Synthetik propose son lot de challenge, vous allez mourir un certain nombre de fois et tout recommencer du premier étage... Cerise sur le gâteau : vous pourrez vous-même paramétrer la difficulté en réglant le curseur de plus de 10 options différentes. Un petit plaisir coupable !

Speluntik

On vous l'a dit, Synthetik est un shooter, mais aussi un Rogue-lite. Le principe est simple, si vous mourrez, vous recommencez le jeu depuis le tout début, au premier niveau. Et ceux-ci sont générés aléatoirement à chaque fois ! Dans votre malheur, vous conservez toutes les améliorations débloquées dans la partie précédente. Le level up se fait donc au fur et à mesure de vos parties, toujours plus simples que la précédente. Malgré tout, le chemin sera dur, très dur. Pour vous aider, de multiples aspects RPG vont venir enrichir la formule. Pour égayer votre progression, vous pourrez améliorer vos armes, vos accessoires, mais aussi la classe de votre combattant, qui permet de changer de pouvoir et d'arme de prédilection. Il y a clairement un petit gout de "reviens-y" dans Synthetik, et c'est tant mieux, car c'est un peu le principe de base du jeu !

Catastrophik ?

Malgré tout, même son mode supplémentaire qui prend la forme d'une arène ou l'on doit affronter des vagues de hordes ennemies, le jeu souffre un peu de son passage sur Switch. Il est possible de viser avec l'écran tactile, mais c'est complexe. La gestion des items, jusqu'à neuf équipés, est une vraie usine à gaz avec des combinaisons de deux boutons requises... Le HUD, très particulier, affiche des informations davantage réservées au PC. Comme si on avait laissé trainer un outil de développement dans le visuel. Et dans les menus, c'est l'austérité la plus totale, et le stick peine à remplacer la souris. Néanmoins, en jeu, ça reste parfaitement jouable, aussi bien en mode télé qu'en mode portable. Voilà une belle petite pioche que ce Synthetik, qui malgré ses quelques petits défauts, pourrait bien vous charmer et vous pousser à recommencer l'ascension de cette maudite tour encore et encore...