Avertissement : si vous n'avez pas joué au volet précédent, des spoilers peuvent tomber sous vos yeux et vous donner envie de pleurer. Vous êtes prévenus, ce sera entièrement de votre faute.

Après la scène d'exposition, un peu brutale à son terme, place aux premiers mouvements. Le récit collégial, lié à la maison Forrester, commence à ressembler à un jeu d'échec. A Ironrath, les membres survivants et en deuil vont se réjouir d'un retour susceptible d'accélérer le départ des Whitehill. Mira tentera encore de s'attirer les faveurs de Margaery Tyrell (dont le petit nez bouge toujours aussi joliment quand elle parle) et de Tyrion Lannister. Gared arrive au Mur avec toujours le même objectif en tête, pour aider ses protecteurs, et fait la rencontre de Jon Snow. Enfin, Asher, le fils exilé, errant dans le même coin que Daenerys Tagaryen, prépare son retour chez lui. Cela pourrait bien se passer... Sauf que l'oeuvre de George R.R. Martin ne permet pas d'imaginer le meilleur. Surtout pas immédiatement. Et comme Telltale semble avoir parfaitement compris les ficelles de l'oeuvre du sadique barbu, attendez-vous à ce que peu de choses se déroulent comme escompté.

Cours Forrester, cours

Où que l'on soit, les surprises ne manqueront pas. La plupart seront mauvaises. Certaines découleront de choix absolument intenables dont on attend les répercussions comme une fessée après avoir été chopé les doigts dans le pot de confiture. Mais des différentes histoires parallèles, celle de Mira reste de loin celle qui captive le plus. Les intrigues, les scènes un peu flippantes, les suspicions, les retournements de situation et même de l'action - toujours à base de QTE très permissifs... La plupart de ses séquences sont brillantes, les dialogues nous y laissent toujours dans la crainte d'avoir fait une boulette vis-à-vis de la famille. Elle a clairement le plus de pression sur les épaules. Gared et Asher - ce dernier ayant le droit de faire l'ouverture de façon très nerveuse et plaisante - semblent avant tout préparer le futur et ne donnent, pour l'heure, pas l'impression de peser. Tout ce qui se déroule dans l'enceinte d'Ironrath est chargé d'émotion et il faudra jouer les équilibristes pour ne pas se retrouver en position délicate vis-à-vis de tout le monde, choisir entre la posture et le bien-être.

Tu ne sais rien, Jean Neige

Comment évaluer cet épisode ? Il y a le même niveau de la réalisation avec effet aquarelle, la même mise en scène soignée, le même voice-acting convaincant, les mêmes dialogues ciselés et le même système de décision... Les personnages, malgré une belle insistance sur des caractéristiques rappelant d'autres croisés dans les livres ou la série, restent intéressants, certains s'avérant hautement haïssables. Le rythme général s'avère plus temporisé. L'affaire se suit toujours comme un épisode de la série au sein duquel on serait totalement impliqué. Mais auquel l'absence d'un ou deux événements aussi choquants qu'à la fin d'Iron From Ice fait cruellement défaut. On ne ressent pas vraiment la satiété et l'on espère une suite plus propice à secouer nos émotions. En tout cas, quelques affaires déjà hors de contrôle le suggèrent...

S'il est bon de revenir après la tempête du premier épisode, de découvrir de nouvelles têtes et de nouvelles localités, et si l'on comprend que les choses progressent lentement, il est vrai qu'on reste un peu sur notre faim avec cet épisode. Au moins, certains choix se font toujours dans la douleur et l'on imagine combien ils pèseront dans le futur. La tristesse de quelques situations et l'angoisse d'un avenir tout sauf reluisant : l'hiver n'est pas dans cet épisode, mais, sans aucun doute, il arrive.