On prend les mêmes et on recommence... en essayant de faire mieux. Forza Horizon 2 reprend en effet tout ce qu'il y avait de bon dans le premier volet et ajoute à la formule à peu près tout ce qui y manquait. Pour ceux qui auraient loupé le coche, la (très bonne) idée derrière ce "spin-off" de Forza Motorsport est donc de profiter des excellents moteurs graphique et physique de la saga canonique, pour les intégrer dans un grand monde ouvert et les adapter à un gameplay nettement plus arcade. La mayonnaise avait déjà très bien pris dans le premier volet, avec un délicieux mélange entre accessibilité, fun et conduite subtile (notez que les réglages sont désormais proposés !), mais cette fois on passe encore un cap grâce à quelques nouveautés et quelques recadrages bienvenus.

Voyage voyage ♫

Certains reprochaient au premier Forza Horizon la monotonie visuelle de son monde ouvert (dans le désert du Colorado), et cette première critique, comme bien d'autres, se voit immédiatement balayée avec le nouvel environnement créé pour Forza Horizon 2. En effet, c'est désormais en Europe, aux abords de la Méditerranée, que vous allez "free-roamer" comme des bêtes dans un vaste monde ouvert. Le jeu s'inspire de localités réelles situées entre l'Italie du Nord et Nice. Sans les reproduire fidèlement certes, mais en tout cas cet environnement est bien plus accueillant, plus varié et surtout plus joli qu'avant. On pourra éventuellement regretter un monde ouvert essentiellement routier (les zones urbaines, même "Nice", sont minuscules), mais sur le plan visuel Forza Horizon 2 est presque inattaquable, à quelques défauts de popping près. C'est un régal pour les yeux (aaaah, les courses le long de la côte italienne !) autant que pour les sensations, avec une impression de vitesse redoutable.

Si a la liberta

Autre point frustrant du premier opus qui se voit corrigé ici : les barrières infranchissables de chaque côté de la route ne sont désormais plus un obstacle, et on les explosera allègrement dès que nécessaire (ou juste pour le fun) pour rouler à travers champs, sur la terre, sur l'herbe ou dans les vignes. Un point essentiel qui nous débarrasse donc de cette frustration initiale, mais surtout qui nous permet d'emprunter des raccourcis et d'avoir de vrais courses "off-road", avec de belles voitures de rallye ou de gros pick-ups. La variété, y'a que ça de vrai. D'autant que cette fois vous profiterez de tous ces décors selon un cycle jour/nuit et avec des conditions météo changeantes. Et, si la pluie ne fait pas souvent d'apparition, à chaque fois c'est un régal pour les yeux et une fois de plus pour les sensations (attention aux pertes d'adhérence !).

On fait quoi, ANNA ?

Pour parler un peu du déroulement du mode solo, sachez qu'on retrouve grosso-modo le même système, à savoir des mini-championnats variant les plaisirs (courses avec ou sans circulation, sur circuit ou de point à point, sur route, off-road ou mixtes...) qui s'organisent aux quatre coins de la map, et bien sûr la liberté de pratiquer diverses activités entre deux compétitions. Il y a les radars, qui enregistrent vos records et ceux de vos amis, les pancartes à détruire, les "trésors de grange" (épaves à trouver et à faire... retaper), ou encore les "rassemblements" (courses de dingue contre des avions ou un train !). Mais finalement, la seule vraie nouveauté dans ces activités hors-championnats (je mets de côté le mode Photo, cool, récompensé, mais qui n'a rien d'exceptionnel non plus) reste les "Défis Collector", qui sont franchement sympas cela dit. Il s'agit d'épreuves toujours différentes liées à une caisse en particulier, garée ici ou là. Mention spéciale au défi de la Ferrari 250 GTO (une belle caisse rétro de légende), qui vous fait faire un tour en time-attack sur des routes étroites et serpentées avec L'été de Vivaldi en fond sonore... la classe ! Il y a aussi un défi de sauts avec une grosse japonaise (une voiture, hein), une pointe de vitesse difficile à réaliser avec "La Ferrari" (une hyper-car de fou furieux)... et plein d'autres. Le GPS du nom de "ANNA" sera d'ailleurs d'un grand secours (vous pouvez le contrôler à la voix via Kinect, très pratique et qui fonctionne parfaitement) pour aller d'une activité à l'autre.

Contenu gargantuesque

Si les activités purement "free-roam" manquent un petit peu de nouveauté et de variété, si l'on aurait apprécié d'avoir plus de leaderboards à la Need for Speed (genre classement des sauts, des drifts, etc., pour se la raconter), le contenu du mode solo principal, lui, est juste hallucinant. Avec pas moins de 168 championnats et près de 700 épreuves, il vous faudra réellement des dizaines et des dizaines d'heures pour boucler l'ensemble (même s'il suffit de gagner 15 championnats pour officiellement avoir accès à la finale Horizon). Ajoutez à cela le temps "perdu" à vous balader de challenge en challenge, à jouer en multi (on y vient plus bas), à parcourir la map pour le plaisir d'engranger des points d'XP via le système de "prouesses" qui fait son retour (on conduit avec style, on chain-combo et on débloque divers avantages), à défier les Drivatars de vos amis... Eh oui, car désormais tous les concurrents en piste et en balade dans votre mode solo sont les Drivatars de vos amis, qu'ils jouent à Forza Horizon 2 ou qu'ils aient joué à Forza 5 auparavant. C'est assez drôle d'ailleurs, ça donne des allures de mode en ligne au mode solo, et surtout ça permet de croiser les doubles virtuels de ses potes et de les défier le temps d'une petite course en face à face.

Multi seamless mon amour

Les développeurs sont partis du principe que quand on joue à un jeu fun et immédiat, on a droit à une expérience multi simplifiée... et ils ont eu bien raison ! Dans Forza Horizon 2, vous ne trouverez pas de lobby, de menu super-complet pour organiser votre partie, mais plutôt une expérience totalement "seamless", c'est-à-dire presque confondue avec le solo, sans transition ou presque. A tout moment, il vous suffira d'aller dans le menu "pause" et d'activer le mode en ligne pour "basculer" de votre expérience solo à une expérience multi. A l'écran rien ne change : vous continuez de rouler jusqu'à ce que la partie soit trouvée, et lorsqu'elle l'est, il suffit de continuer à rouler jusqu'au point de rendez-vous. Sans transition ou écran de loading. Franchement cool. Ensuite, soit vous être en Balade Libre et vous pouvez ainsi choisir quel événement lancer, soit vous êtes en Road Trip et tout s'enchaîne automatiquement. Facile, efficace... et fun.

D'abord parce que tout est bien réglé (c'est stable, les poussettes n'envoient pas dans le décor, les accidents vous transforment en ghost quelques secondes...) et aussi parce qu'on découvre quelques modes spécifiques. En l'occurrence deux à ce stade, en arène : un mode Infecté (l'infecté doit contaminer les autres en leur rentrant dedans) et un mode Roi (garder la couronne le plus longtemps possible). Tout cela sans oublier (et après je vous laisse, c'est promis) la possibilité de créer ou rejoindre un Club (d'ailleurs, rejoignez "GAMEBLOG.fr [GBfr]" !) pour cumuler de l'expérience et devenir les rois du monde d'Horizon.

En un mot comme en cent, Forza Horizon 2 s'impose comme une grosse sortie Xbox One pour cette fin d'année. Le jeu tient toutes ses promesses, à savoir proposer sur les bonnes bases du premier épisode une expérience encore plus riche et plus fun, le tout dans un bel écrin next-gen qui ravit les yeux. Il est grand et beau, il offre d'excellentes sensations de pilotage tout en étant accessible et fun, et ses quelques défauts ne l'empêchent pas de s'imposer comme un indispensable sur la console nouvelle génération de Microsoft.