Si vous avez eu la chance de jouer à la bêta de Titanfall sur Xbox One et PC, vous avez à vrai dire déjà une très bonne vision du titre dans sa version finale. Aux modes "Hardpoint Domination" (défense et capture de zones sur la carte), "Attrition" (on bute tout ce qui bouge) et "Last Titan Standing" (la bataille s'arrête seulement quand il ne reste plus un seul Titan en jeu), viennent s'ajouter les modes "Pilot Hunter" (la partie s'arrête une fois le dernier pilote / fantassin éliminé) et "Capture the Flag" (on pique le drapeau dans le camp adverse pour le ramener dans le sien et vice versa). Cinq modes de jeu et c'est tout (dont deux réunis dans le mode Campagne, nous y revenons plus bas), qui sont assez classiques pour des confrontations FPS exclusivement multi et en ligne, mais qui tirent tout de même leur épingle du jeu (vidéo) en se démarquant vraiment dans la forme.

Laisse moi kiffer la vibe avec mon mech

Parce qu'avec les modes de jeu qu'il propose, si Titanfall peut donner l'impression de faire du déjà-vu, manette en main le sentiment est tout autre. Pas franchement impressionnant visuellement sur Xbox One (en 792p max) ou sur PC (où il est tout de même graphiquement plus fin et souffre de moins de chutes de frame-rate que sur console), Titanfall fait partie de ces jeux dont on ne peut juger la qualité qu'en tant qu'acteur, et celle-ci est bien réelle. Après avoir usé de son jet pack, sauté sur les murs tel Faith dans Mirror's Edge, usé d'un camouflage optique, d'un radar permettant de manière limitée et plus ou moins précise de détecter les ennemis à travers les parois, après avoir connu la frénésie d'une bataille nucléaire à plusieurs méchas ou encore après avoir joué les ninjas pour pirater ces mêmes robots géants, comment pourra-t-on revenir sur Call of Duty : Ghosts ou Battlefield 4 sans se sentir un peu pataud ? Vos torrents d'arguments sont déjà à lire dans les commentaires, et si la qualité des multi de CoD ou Battlefield ne sont pas à remettre en cause, il s'agit surtout ici de rendre hommage à Respawn, qui parvient avec Titanfall à proposer une nouvelle manière de jouer, ultra dynamique, avec un excellent rythme de jeu, des mechas qui tombent du ciel toutes les deux minutes, et ne s'essouffle jamais. Si on peut penser de prime abord que le mecha constitue d'ailleurs une arme ultime, il n'en est rien : l'équilibre de jeu entre les diverses factions est excellent. Une fois calé dans votre Titan, rien n'assure votre victoire, les fantassins pouvant se jucher sur votre mecha et le déglinguer. Quelle que soit votre condition, vous serez d'une manière ou d'une autre redoutable. Les touches de MOBA (les troupes IA à dégommer, les tourelles à pirater...) permettent à chacun de s'amuser à sa façon, à n'importe quel niveau, rendant les parties toujours trop courtes, pour tout le monde. Et comme dans la vie, quand on ne voit pas le temps passer, c'est plutôt bon signe.

Mechtoube

Difficile d'en dire autant concernant ce qui est peut-être la seule vraie déception de ce Titanfall, : son mode Campagne, qui est assez insipide et superficiel. Avec les visuels lâchés sur le web (où l'on pouvait voir des monstres géants par exemple), nombreux sont ceux qui ont rêvé de modes coopératifs où l'on pourrait par exemple se liguer contre de grosses bestioles... Eh bien remballez vos espoirs de frissons hollywoodiens : les monstres ne sont que des éléments du décor (100 points à gagner quand même si vous butez un inoffensif dragon), et le mode "Campagne" n'est en réalité qu'un enchaînement de parties de type "Attrition" et "Hardpoint Domination", durant lesquels le général Osef vous balancera des "Let's Go !" en début de manche, de petits évènements se déroulant via la fenêtre de communication en haut à droite de l'écran sans qu'on puisse y faire quelque chose et surtout sans qu'on en ait quelque chose à carrer. Que vous jouiez IMC ou Militia, l'histoire est la même, à quelques points de vue de situation divergents près. Mais pas d'objectifs dédiés, les manches s'enchaînent comme dans le mode multi classique, avec le blabla du commandement en plus dans les oreilles lors de la préparation au combat. On s'en passerait volontiers, mais terminer le mode Campagne vous permettra tout de même d'engranger de l'XP. Car en effet, dans Titanfall, toutes vos actions rapportent des points (frags, headshots, hacks, etc.), ces derniers permettant d'évoluer en niveau (50 en tout) et donnant accès à de nouvelles armes, de nouvelles capacités, des options de personnalisation (seulement effectives, non visuelles) pour votre arsenal, votre personnage et bien entendu pour votre Titan.

Titanomagie

Avec trois types différents (Ogre, costaud et lourd, Atlas, équilibré, et Stryder, rapide mais fragile), les Titans peuvent vraiment se jouer différemment selon le type d'armes affectées. Mitrailleuse parfaite pour le combat rapproché ou rail gun pour cibler sur de longues distances ? Le choix, s'il n'est pas pléthorique, est assez varié et convient parfaitement à varier les styles et les situations de jeu. Comme les maps, au nombre de quatorze, tout de même assez différentes les unes des autres pour qu'on s'y amuse sans se lasser, de manière verticale la plupart du temps mais aussi avec une portée de vue assez lointaine et redoutable pour les snipers. Car bien entendu, à la manière de la personnalisation des mechas, les pilotes (trois types de base : Rifleman, Assassin, CQB) , bénéficient d'un arsenal qui permet de bien distinguer les différents profils de joueur, avec le pistolet auto-ciblant (qui va en faire des dégoutés), le puissant shotgun, les mitraillettes plus classiques, mais aussi les armes anti-titans à ciblage , à tir automatique, à lance-explosifs... Il y a aussi les "Tactical Abilities", proposant camouflage ou radar plus performant, ou encore à chaque début de partie des cartes de capacités à "brûler" et que l'on gagne selon ses diverses performances en jeu. Trois de ces cartes sont à embarquer à chaque partie, et elles dynamisent encore les affrontements dans lesquels on est déjà toujours au taquet en permettant (après un respawn) d'utiliser une autre arme, des capacités augmentées (course, saut, camouflage...) ou encore de retourner les IA adverses à son profit. Une vraie bonne idée, capable de bouleverser bien des situations. Des défis dédiés permettent aussi de gagner plus d'expérience (réaliser 25 tirs dans la tête, pirater 10 fois un mécha, etc.). Et tout le plaisir de relancer une partie dans Titanfall tient au fait que plus on joue, plus on est efficace et plus on s'amuse. Quelque soit son niveau. Reste donc désormais à savoir si les joueurs de très haut niveau, une fois le niveau 50 atteint, trouveront un intérêt supplémentaire à saigner encore le titre, au-delà de l'adrénaline constante qu'il procure. A noter enfin puisque nous ne l'avons pas mentionné que la version Xbox One n'utilise pas de fonctionnalités Kinect particulières une fois en jeu.

CAMPAGNE SOLO EN VIDÉO


LES MONSTRES EN VIDÉO


LIVE. TITANFALL SUR XBOX ONE
AVEC PLUME ET TIGERSUPLEX