Anuman nous propose ce mois-ci Dracula 5 : L'héritage du sang, qui ne nécessite pas d'avoir joué aux trois premiers épisodes mais tout de même au quatrième, qui était en réalité la première partie de ce nouveau jeu d'aventure développé par Koalabs Studio. Très court et sans réelle fin, l'aspect épisodique de Dracula 4, vendu pourtant comme un jeu entier, avait fait grincer des dents à l'époque... Mais rassurez-vous, on tient maintenant la fin.
Dans Dracula 4, Ellen Cross, restauratrice de tableaux, se lance à la recherche d'une oeuvre censée être le portrait de Dracula. Après quelques heures d'aventure, elle le ramène à New York et... c'est là que vous commencez ce cinquième opus. Heureusement, on vous résume brièvement les événements passés, mais ça me semble tout de même dommage de vous attaquer à Dracula 5 si vous n'aviez pas terminé le précédent.
Encore faut-il le vouloir
Les décors à 360° (à la Myst) font le minimum social : c'est la plupart du temps joli, avec zéro animation. Les personnages sont aussi vivants qu'un Pinocchio taillé par un Geppetto feignant, aveugle et sourd. La synchronisation labiale aux fraises n'aide pas à les rendre crédibles, pas plus que les dialogues totalement plats (une réplique m'a réveillé, une) et joué en VF avec la conviction qu'aurait Stephen Hawkins s'il expliquait qu'il croit aux vampires.
Promenade de mauvaise santé
Bref, ce n'est pas très reluisant... En tout cas, Dracula 5 enchaîne les manipulations d'inventaire, de manière générale très faciles, et les puzzles, de difficulté variable. Certains d'entre eux sont originaux mais fastidieux, d'autres sont hyper classiques et énervants, et d'autres enfin peuvent s'avérer plus sympas et intéressants... On doit aussi gérer la santé d'Ellen Cross, atteinte d'une maladie incurable, en gobant des médocs n'importe comment... Un mécanisme de gameplay totalement inutile. Voilà donc l'étrange cocktail qui vous occupera pendant quelques heures de jeu, le temps de découvrir un scénario pas mal ficelé, même s'il est bien enfoui sous une réalisation et une narration médiocres. Il propose d'ailleurs deux fins, toutes deux abruptes et insuffisantes.
Les développeurs de Dracula 5 devraient peut être trouver une direction artistique maligne pour le débarrasser de sa lourdeur en 3D et de ce pseudo réalisme qu'ils n'arrivent pas à atteindre. Ensuite, il eût été plus honnête de vendre le contenu épisodique de leur série Dracula en tant que tel. Avec un peu plus de travail, on aurait un jeu d'aventure un poil Indiana Jones-like agréable à parcourir. Mais pour l'instant, ce n'est pas ça.