Sans doute en partie torpillé par son investissement et l'échec du dernier Rock Band, Mad Catz a été contraint de se placer en faillite le 30 mars 2017. Ses activités ont été interrompues séance tenante et il a fallu attendre plusieurs mois pour qu'une solution soit trouvée. Ainsi, en janvier 2018 après un déménagement de son siège social à Hong Kong, la marque est revenue sur le devant de la scène. Un retour étape par étape donc puisque Mad Catz s'est d'abord contenté de claviers / souris avant de réinvestir le marché des sticks arcade. Présenté au CES 2020 de Las Vegas, l'EGO aura mis un petit moment à véritablement être commercialisé, mais ça y est, il est enfin là.

Design massif pour stick robuste

Le retour de Mad Catz sur le marché des sticks arcade était attendu de longue date tant les précédents modèles de la marque ont marqué les esprits. Pourtant, les premières annonces du constructeur ont déçu certains habitués. En effet, en décembre 2019, Mad Catz a présenté les premières photos de son EGO Arcade Stick et il ressemble étrangement à l'Universal Pro Elite Arcade Flight Stick Controller (ouf !) de chez DragonSlay, un produit que nous n'avons hélas jamais eu entre les mains. Reste que maintenant que nous pouvons juger de l'EGO Arcade Stick « sur pièces » et en nous référant aux articles évoquant le modèle de DragonSlay, les similitudes sont frappantes.

Esthétiquement d'abord, l'EGO se démarque ainsi nettement des précédents produits Mad Catz et adopte une silhouette strictement identique à celle du DragonSlay. Le large plateau supérieur (40 centimètres tout de même !) est surmonté d'une fine bande où se trouve toutes les options sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir, mais on y trouve évidemment les boutons start / options ainsi que les L3 / R3. Au milieu du plateau trônent le stick et sa forme « boule » si caractéristique ainsi que les huit boutons d'action disposés en deux lignes de quatre avec un léger « arrondi » dans leur positionnement afin d'épouser la forme de la main.

Le plateau supérieur est maintenu en place par six vis qu'il est très simple de retirer pour personnaliser le stick. Il faut effectivement reconnaître que côté illustration, Mad Catz est resté plutôt sage avec une espèce de cible, le logo de la marque et des teintes de rouge sombre sur la majeure partie du plateau. Dès modèles sont disponibles sur le site officiel du constructeur et il est donc facile de personnaliser la chose. Cette simplicité d'accès se retrouve d'ailleurs sous le périphérique. Là, ce sont sept vis qui sont disposées pour maintenir l'unité de l'EGO. Les retirer permet d'enlever la plaque inférieure et d'accéder aux boutons comme au joystick.

Comme il l'autorisait sur ses précédents modèles, Mad Catz permet ici la personnalisation mais aussi la réparation de son produit. Compte tenu du tarif de la bête - plus ou moins 200 euros - il est effectivement appréciable de ne pas être coincé par un bouton défectueux. À ce niveau de prix, on regrette juste que Mad Catz ne livre pas un bouton de rechange ou, plus encore, un stick « poire » pour remplacer la boule dans le cas où cette dernière n'est pas votre tasse de thé. Afin de simplifier encore les choses, soulignons que Mad Catz emploie un code couleur très pratique pour identifier précisément tous les boutons et éviter des inversions au moment de tout rebrancher.

Une polyvalence un peu contraignante

Terminons cette partie « découverte » du stick en évoquant la présence du pratique compartiment sur l'avant de l'EGO. Ce n'est pas franchement une nouveauté et Mad Catz procède de la sorte depuis longtemps. Aujourd'hui, de nombreux constructeurs font de même, mais ce n'est pas encore le cas de tous. Bien sûr, ledit compartiment permet de ranger le câble USB long de 3 mètres, mais également le câble supplémentaire (1 mètre) destiné à relier le port USB du stick au contrôleur de votre console. Au fond du compartiment, on retrouve également le petit tournevis livré par Mad Catz afin de simplifier le démontage du produit. Sympa.

Nous venons de l'évoquer, l'EGO Arcade Stick dispose d'un port USB sur la façade et d'un câble USB long d'un mètre. Celui-ci permet au périphérique d'afficher une polyvalence peu commune dans le monde des accessoires gaming. En effet, en plus d'être compatible PC, il peut aussi fonctionner sur PlayStation 4, Switch et Xbox One. Pour ce faire, Mad Catz exploite le port micro-USB du contrôleur PlayStation / Xbox. C'est d'ailleurs la raison d'une petite contrainte pour l'utilisateur. En effet, il faut constamment garder le contrôleur ainsi connecté pour profiter de l'EGO Arcade Stick sur sa console : le pad fait office de passerelle.

Une contrainte relativement mineure qui permet de s'affranchir de tout problème de compatibilité. Elle permet en outre d'utiliser le même stick sur toutes les plateformes : pratique pour aller jouer chez un copain. Sur PC, la polyvalence est également de mise. Par défaut, le stick se connecte à nos machines en mode X-input. Reste qu'il est tout à fait possible - en pressant simplement le bouton commutateur dans le coin supérieur droit du stick - de passer en mode Direct-input pour s'assurer de la compatibilité avec quelques vieux titres. Certains diront que c'est le minimum sur un produit à ce tarif, mais cela mérite malgré tout d'être signalé.

Pour le reste, il n'y a finalement pas grand-chose à signaler ou à reprocher à Mad Catz. Le constructeur emploie un joystick et des boutons de marque Sanwa exempts de tout reproche. Il a adopté une restrictor gate de forme octogonale. Là bien sûr, les avis divergeront, mais notez qu'il est reste possible de la modifier pour choisir une restrictor gate plus à votre convenance (carrée ou ronde). La précision du stick est irréprochable de même que les sensations ressenties en plein combat et la stabilité... merci les 2,76 kg. On enchaîne les supers et les ultras sans difficulté et le stick répond au doigt et à l'oeil. U mode turbo est eu menu et les touches peuvent être verrouillées. Au final, peut-être les meilleurs experts auront des remarques, mais avec notre « petit niveau », nous sommes enchantés.

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EN RÉSUMÉ

LE MEILLEUR AMI DU "STREET FIGHTER"

Plus qu'inspiré de certains produits signés DragonSlay ou GameSir d'approvisionnement difficile en France, n'est donc pas complètement une nouveauté. Il permet toutefois à Mad Catz de revenir sur le devant de la scène de fort belle manière. Le produit est lourd, robuste et sa précision ne souffre aucune critique. Les commandes ont tout le répondant nécessaire et l'ensemble est réparable / modifiable à l'envi. Sur PC, on apprécie la dualité X-input / D-input, mais sur console, on regrette qu'il soit nécessaire de disposer d'un contrôleur avec port micro-USB pour l'exploiter. Sa polyvalence reste appréciable. Un très bon produit.

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ON A AIMÉ : ON N'A PAS AIMÉ :
  • Robustesse et stabilité
  • Précision des contrôles, confort d'utilisation
  • Ouverture simplissime, réparation simplifiée
  • Très polyvalent, compatible PC, PS4, Switch et Xbox One
  • Câble USB de 3 mètres
  • Fonction turbo, commutateur du stick, verrouillage...
  • Sur PC, fonctionne en X-input ou D-input
  • Panneau supérieur aisément personnalisable
  • Pas de stick « poire » livré en accessoire
  • Besoin d'un contrôleur avec port micro-USB sur console
  • Sans doute lourd aux yeux de certains
  • Clone des DragonSlay Universal, GameSir C2, Gorilla Gaming Pro et Sparkfox Universal
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FICHE TECHNIQUE :
  • Prix : 200 euros environ
  • Poids : 2,76 kg
  • Dimensions : 400 x 250 x 80 mm
  • Connexion : filaire, USB 2.0 (3 m)
  • Connectique supplémentaire : second câble « contrôleur » USB 2.0 (1 m)
  • Vibrations : Non
  • Compatibilité : PC, PlayStation 4, Switch, Xbox One Garantie : 2 ans
  • Où acheter ? : Amazon et MadCatz