Pour expliquer les choses très simplement, Shadow permet d'utiliser un ordinateur à distance. Le but étant en utilisation de ne voir aucune différence avec un PC classique. En fait au lieu d'avoir une tour à vos pieds, votre configuration est à Marcoussis dans un gigantesque Data Center.

Mais pour autant pas question de partager vos données. Votre espace de stockage et votre carte graphique vous sont dédiés. Seule la RAM et le GPU sont des ressources partagées.

Voici la configuration à laquelle vous avez accès avec Shadow :

  • Processeur : Intel Xeon (4 core, 8 threads dédiés), presque plus performant qu'un I7
  • Carte graphique : NVIDIA GeForce GTX 1070
  • RAM : 12 Go
  • Stockage : 256 Go de SSD
  • Windows 10

Là où Shadow fait fort c'est qu'il évolue constamment avec la technologie. Si l'année prochaine Nvidia lance une carte graphique GeForce GTX 2070, elle remplacera automatiquement la GTX 1070. Sauf si vous décidez de la garder et dans ce cas votre abonnement sera un peu moins cher.

Plus tard il sera possible d'upgrader sa configuration pour notamment avoir sous le capot une GTX 1080 et bien évidemment un disque dur, qui semble quasi-obligatoire étant donné la taille des jeux de nos jours. On ne sait pas encore combien cela devrait coûter.

L'Abonnement

En échange d'un abonnement vous avez donc accès à votre machine et à partir de là, libre à vous de l'utiliser comme bon vous semble, du simple traitement de texte à une partie sur Battlefield 1 en passant par le visionnage de vidéos.

Coté prix Shadow propose plusieurs offres :

  • 29,95 € par mois pour un engagement d'un an
  • 34,95 € par mois pour un engagement de 3 mois
  • 44,95 € par mois sans engagement

Point capital et extrêmement positif de Shadow, il est possible d'accéder à votre PC de partout puisque l'application est disponible sur iOs, Android, Windows et MAC OS. Il est donc techniquement possible de jouer à de gros jeux sur votre smartphone, si tant est que vous ayez une connexion internet en béton... nous y reviendrons.

Souhaitant s'adapter à tout le monde et à toutes les bourses, il est possible d'utiliser Shadow par deux moyens. Soit via un de vos appareils cités ci-dessus, soit via un boîtier gratuit sans caution mais qu'il faut rendre en cas d'arrêt d'abonnement (on en profite au passage pour rectifier notre erreur dans la vidéo ci-dessus où nous parlions d'une location payante).

La boite

Coté connectiques on a droit à ce qui suit :

  • 2 ports Display
  • 2 ports USB 3.0
  • 2 ports USB 2.0
  • Un port Ethernet
  • Connectiques audio (entrée et sortie)

Avec la boite est fourni un adaptateur HDMI/DisplayPort pour s'adapter à tout type d'écran. Un boitier sans superflu qui fait le travail de servir d'appareil pour simplement lancer Shadow.

Ça, c'est sur le papier. Car si la solution du boîtier est très utile pour quelqu'un n'ayant pas déjà un PC (ou un Mac), elle est toutefois assez capricieuse. À la rédaction nous avons en effet essayé deux boîtiers différents sur deux écrans différents, et à chaque fois nous avons subi une "GPU Error Fan" au démarrage du boitier.

Que ce soit avec un écran haut de gamme compatible G-sync 144 Hz (connectique DisplayPort) ou avec un banal écran de bureau en connectique HDMI. Rien n'y fait. Après plusieurs heures de bidouillage en tout genre nous avons simplement laissé tomber, pour nous concentrer sur l'essentiel : le Service.

Comme sur des roulettes ?

Avec cette grosse configuration le moins que l'on puisse dire c'est que cela tourne plutôt bien en jeu, peu importe le titre.

Dans l'ordre :

  1. Battlefield 1 Full Ultra et 1920 x 1080 en 60 FPS pour faire travailler à fond la carte graphique
  2. Europa Universalis IV en 1920 x 1080 pour faire tourner à fond le processeur
  3. Civilization VI en 1920 x 1080 60 FPS
  4. Prey en 1920 x 1080 FPS 60 FPS et 3840 x 2160 30 FPS
  5. Ghost Recon Wildlands en 1920 x 1080 60FPS

Bref rien à reprocher à ce niveau. D'autant qu'il est quasiment impossible de détecter une quelconque forme de latence. Sur le bureau ou en jeu, c'est bluffant.

Mais attention, pour l'utiliser dans les conditions maximales il faut une connexion en béton. Avec la Fibre Optique Orange de la rédaction, il y a quelques soucis d'artefacts visuels (sorte de clignotement violet). La raison est assez évidente, la connexion en question est partagée entre 10 PC et tire aussi bien sur le Wifi que sur le reste du réseau.

Dans un cadre plus classique, en l'occurrence à domicile avec une connexion fibre Free 1Gb, rien à signaler, ça marche de manière impeccable sans aucun accroc. Le problème est vraiment lié au partage de connexion est non au fournisseur d'accès.

Enfin et par acquis de conscience nous avons aussi testé via un réseau ADSL ou plutôt XDSL Free pour être parfaitement exact. Le résultat est sans appel... et sans la fibre, il est impensable de jouer sans faire des concessions. À savoir baisser les graphismes. Ça vaut aussi pour le Wi-fi. Par contre si vous avez la possibilité de lancer Shadow grâce à la 4G, ne vous en privez pas, car le résultat est assez stupéfiant. A condition d'avoir un abonnement en béton évidemment.

Un problème de taille

Le premier problème qui se pose est donc totalement indépendant du service Shadow. La France est encore loin (très loin) d'être toitalement fibrée. Pas avant 2022 selon l'Etat.

Mais étant donné que des villes d'au moins 100.000 habitants n'ont même pas encore de couverture totale fibre, on peut sûrement encore rajouter quelques années. Le problème est donc conséquent et même si le Cloud Computing de Shadow a ce qu'il faut dans son ADN pour "être le futur du PC" , la France est encore loin d'y être dans ce futur que les fondateurs de la start-up convoitent tant.

Mais l'horizon est loin d'être si sombre pour Shadow sachant que le service devrait s'ouvrir au reste de l'Europe comme l'Angleterre, qui elle possède un réseau fibre plus conséquent.

Pour 359 euros par an (avec engagement d'un an) vous avez donc accès à un PC évolutif assez stupéfiant qui a de quoi réjouir les personnes qui n'aiment pas trifouiller leur bécane, ou qui ne veulent pas investir trop d'argent.

Pour les plus craintifs comme Julo qui pensent toujours que le PC est une bête du diable qui ne fonctionne jamais et qu'il faut un doctorat en informatique pour le réparer, un support est disponible même tard le soir pour résoudre vos soucis en un claquement de doigt (ou presque).

Mais il ne faut pas se leurrer : malgré la certaine efficacité du service, il devrait être assez difficile de remplacer complètement le PC "classique" dans un avenir proche. Car même si une sécurité optimale est promise comme son hébergement en France pour la confidentialité, bien des gens ne sont pas encore vraiment prêts à une dématérialisation totale du PC (c'est notre cas).

Et le problème majoritaire et on y revient encore, c'est que l'utilisation de Shadow est indissociable et tributaire d'une très bonne connexion. Il va encore falloir beaucoup de progrès dans les plus hautes sphères de l'Etat et chez les principaux fournisseurs d'accès, pour que le réseau français s'améliore considérablement à ce niveau.