À sa sortie, Breath of the Wild a ridiculisé pratiquement tout ce qui se faisait en matière d’open world à l’époque. Et même encore aujourd’hui. L’immersion est totale. BOTW laisse le joueur vivre et expérimenter sa propre aventure avec un naturel et une intelligence folle. La recette miracle. Le succès est instantané et immense. Aujourd’hui, le jeu n’a pas perdu de sa superbe malgré les années, et les fans ne l'ont pratiquement jamais lâché. Alors quand Big N a annoncé l’arrivée de Zelda Tears of the Kingdom, sa suite directe, autant vous dire qu’Internet a brûlé. L’attente est immense. Juste au moment de lancer le jeu, je n’ai finalement qu’une seule question en tête. Qu'est-ce que Tears of the Kingdom peut bien avoir de plus à ajouter ?

Test sans Spoiler ! Réalisé sur une Nintendo Switch OLED

« Le test qui suit est garanti sans spoilers majeurs, je ne détaille davantage que ce qui a déjà été présenté en restant la plupart du temps volontairement vague. Zelda Tears of the Kingdom fait partie de ces rares jeux, comme BOTW ou Elden Ring, qui se doivent d'être découvert de A à Z pour profiter pleinement de ce qu'ils ont à offrir ».

Retour à Hyrule, ou presque

Mais le fait est que rapidement, et ce pour la grande majorité du jeu, The Legend of Zelda Tears of the Kingdom nous fait littéralement oublier l’ancien épisode. Pourtant, ce n’est pas chose aisée. BOTW a marqué les esprits, d’autant que l’intrigue se déroule une fois encore à Hyrule. Sur la même carte du monde et peu de temps après l’opus précédent. On se dit alors qu’il va être difficile de nous faire découvrir des nouveautés. Surtout lorsque l’épisode d’avant nous a permis de nous promener partout sur le continent, grâce à son open world titanesque et bourré de détails. Pourtant, dès l’introduction, Nintendo est malin puisqu’à aucun moment il nous est permis de voir les plaines d’Hyrule.

Dès le lancement du jeu, on retrouve ce bon vieux Link et sa princesse Zelda dans d'étranges sous-sols où semble se réveiller un mal ancien. Bien plus ancien que tout ce que l’on a déjà vu jusqu’ici. Alors qu’ils avancent, les deux compères découvrent de mystérieuses fresques qui contiennent une légende vieille comme le monde. Peu après, quelque chose les oblige à se séparer brutalement. Dans l’incident, Zelda disparaît et Link se retrouve assommé et blessé.

Zelda Tears of the Kingdom
Premier saut d'une longue liste à venir

Une introduction, fatalement plus explicite que celle de BOTW, et bien moins mystérieuse d’ailleurs puisque cette chère princesse nous jette tout sous le nez de but en blanc en nous expliquant une bonne partie du « nouveau » lore dans une longue tirade. Mais elle reste toutefois efficace et différente du précédent épisode justement. Sans compter que la trame réservera son lot de surprises des heures durant par la suite. On pourra donc être indulgent. Nintendo le sait, les joueurs le savent très bien, le plaisir de la surprise n’est plus. Il va falloir trouver autre chose pour surprendre et tenir en haleine ceux qui fouleront de nouveau les terres d’Hyrule. Et c’est chose faite, quitte à les désarçonner avec une intro un poil expéditive et un tantinet plus linéaire que le précédent jeu. Quant à ceux qui n’ont pas donné sa chance à BOTW, pour eux, l'effet de découverte sera total. En revanche, l’effet « Waouh » sera quant à lui valable pour tout le monde. La toute première sortie ne manquera pas de vous décrocher la mâchoire, ou du moins, un sourire au coin.

Et c’est finalement, c’est dans les cieux que Link ouvrira les yeux. Il débute par la même sa nouvelle quête : retrouver la princesse Zelda, et sauver Hyrule d’un nouveau mal qui ronge le pays de l'intérieur. Une nouvelle mission à la rescousse de sa princesse sur fond d’une énième fin du monde prophétique. Une trame un poil plus sombre que par le passé, mais qui n’est toujours pas suffisamment traitée avec maturité pour fendre le cœur et marquer les esprits autant que certains titres bien plus narratifs. Mais ce n’est clairement pas ici que l’on viendra chercher Zelda de toute façon. Bien qu’il serait désormais peut-être judicieux de traiter la narration avec plus de puissance pour mettre en exergue le lore ultra riche de l’univers. Une tâche qui serait d’autant plus bénéfique pour la franchise que tout le reste est d’ores et déjà presque parfait.

Zelda Tears of the Kingdom
Oui c'est beau dès le départ

On fait comme le grand frère

Dès le départ, le message est clair. Tears of the Kingdom est immense et généreux. Si ce n’est pas directement écrit, ça aurait pu l’être. Le premier panorama que l’on aura sous le nez nous annonce la couleur et nous laisse découvrir un nouveau monde au-dessus des nuages. La terre n’est, au début, nullement visible. Cachée par une nappe blanche et brumeuse. On le sait, Hyrule est sous nos pieds. Mais ça, on ne le découvrira que plus tard, après un passage obligé dans les nouvelles îles du ciel.

Un royaume au-delà du royaume, sur des terres anciennes et mystérieuses où rôdent de vieilles machines. Ultimes reliques d’une civilisation disparue, les Soneaus. Et cette espèce, en plus d’être importante dans la trame, apporte une toute nouvelle dimension à l’univers. Une couche supplémentaire de lore au monde créé par Breath of the Wild et à cette mythologie vieille de 35 ans. Et quel plaisir que de creuser encore et toujours davantage cette légende, tout en ouvrant la porte à tout un tas d'opportunités et théories.

Zelda Tears of the Kingdom bombarde le joueur de petites nouveautés dès ses premiers instants. Comme s’il avait besoin de le rassurer. « Nous sommes bien dans une suite mon ami, regarde ». Sur cet archipel flottant dans les cieux, similaire au Plateau du Prélude de BOTW, on tâtonne avec les premières mécaniques de jeu. Pour le néophyte, c’est le début de l’aventure. Mais le fan quant à lui ne sera pas dupe. Les premières minutes, ou les premières heures pour qui aime flâner, ne sont qu’un gigantesque tutoriel. TOTK copie son aîné avec les mêmes gimmicks et troque son final en planeur depuis le haut du plateau par une session de base jump incroyable que l'on pourra par la suite reproduire à volonté. Si l’on chipote, on sentira certainement un premier sentiment de déjà-vu, mais si l’on se laisse prendre au jeu, la supercherie fonctionne à merveille.

Zelda
Le début d'un long périple

Au début donc, il est une nouvelle fois question de découvrir quelques ficelles du métier d’aventurier et d'expérimenter par soi-même plusieurs éléments de gameplay. Toutefois, comme pour le début de l’aventure BOTW, Tears of the Kingdom prend discrètement le joueur par la main pour le diriger vers quelques sanctuaires. Ce sont des lieux hors du temps, sortes de petits donjons parsemés de puzzles toujours bien sentis, différents et intelligents. Même lorsqu’on en a fait plus d’une trentaine, la magie opère toujours.

Mais avant de nous permettre de gagner des cœurs supplémentaires et de l’endurance, ces sanctuaires nous offrent leur savoir. De manière plus générale, ils nous permettront, tout au long de l’aventure, de découvrir de nouvelles mécaniques de jeu. Ou encore des manières inédites d’utiliser tous les outils que l’on aura à notre disposition et auxquelles nous n'aurions pas forcément pensé. Par la suite, on se surprendra à reproduire ce que l’on a « appris » dans le monde ouvert. Un apprentissage presque pédagogique qui fonctionne du tonnerre. On ne se sent jamais obligé ni poussé à faire les choses et pourtant… Toutefois, les premiers sanctuaires sont surtout là pour servir l’intrigue et nous fournirons nos premières compétences et de bonnes bases pour s’en servir.

Zelda iles dans le ciel
Une sensation de liberté incroyable

Un gameplay et un design malin

Exit les bombes et autres pouvoirs magnétiques, TOTK nous donne ici la possibilité de nous jouer de chaque objet et élément qui nous entourent. Contrôler leur place dans le temps ou encore leur matière pour se faufiler au travers et gagner les hauteurs. Mais aussi et surtout leur physique pour les combiner entre eux à la volée et construire tout un tas de choses, ou encore les greffer à nos armes et boucliers pour en tirer profit. Je ne dévoilerai rien de plus.

Bon par contre, et ce n’est pas un secret, les armes cassent toujours et ça rend toujours aussi fou. Quand bien même, cela force à jouer avec tout ce qui nous tombe sous la main. Frustrant, mais soit, on fait avec. Heureusement que les armures n’ont pas ce problème. Casques, plastrons et pantalons se trouveront ici et là, en boutique ou dans des coffres. Ils offriront de nombreux bonus en plus d’être améliorables et de changer l’apparence de Link. On aura d'ailleurs vite fait d'en changer puisque certaines des caractéristiques de l'équipement peuvent s'avérer extrêmement utiles. Voire indispensables même dans certain cas. Au final, la gestion de l'équipement permet d'offrir un peu de challenge et de relief. Frustrant parfois, mais souvent intéressant finalement.

Pour en revenir aux compétences, Link pourra déverrouiller plusieurs autres capacités uniques, toutes utiles. Qu’elles lui permettent de briller en combat, de déverrouiller de nouvelles zones explorables et plus encore. Sans compter que la plupart des acquis de BOTW (planeur, cheval, etc...) sont de retours. Quelques fonctionnalités ont même eu le droit à plusieurs améliorations ici et là. Offrant de nouvelles opportunités d'approche et de gameplay. La vérité, c’est que Nintendo n’avait même pas besoin d'aller si loin, même si on les félicite de tant de générosité. Il n’avait rien de plus à ajouter après les pouvoirs d’Emprise et d'Amalgame nous permettant de jouer avec tout ce qui nous tombe sous la main . Comme des gamins lachés en pleine nature.

zelda Switch Sanctuaire
Les sanctuaires proposent des énigmes ludiques et jamais ennuyantes

Quand on a de tels pouvoirs entre les mains, on se demande d'ailleurs comment il est possible que quelque chose d’aussi simple, mais pourtant d'aussi instinctif et ludique que ça, n'ait jamais été fait ailleurs. Ces deux mécaniques, qui ne sont finalement que des outils offrant la liberté ultime à l’expérimentation et à l’imagination, sont de véritables game changer. Au point peut être de même d’excuser que d’autres pouvoirs sont très (trop?) proches de certains déjà présents dans Breath of the Wild.

C’est bien simple, tous les objets que vous croiserez, peu importe leur taille vous seront utiles d’une manière ou d’une autre. Dans un premier temps, on vous apprendra à les coller les uns aux autres afin de construire tout et n'importe quoi. Une plateforme, une nacelle, un wagonnet… Plus vous avancerez dans le jeu, plus vous découvrirez des combos inédits et des objets interactifs qui vous permettront de créer des constructions plus complexes qu’au départ. Comme par exemple, des planeurs propulsés, des véhicules sur roues, etc. Si le jeu vous fera découvrir implicitement ou explicitement quelques constructions, c'est surtout votre imagination qui fera le gros du travail.

Ces objets, ce sont des artefacts Soneaus, la fameuse civilisation disparue. Il en existe des dizaines et des dizaines différents, disséminés un peu partout dans Hyrule. Vous pourrez en trouver à même le sol ou dans d'étranges distributeurs. Dans tous les cas, ces artefacts vous seront d’une aide précieuse tout au long de votre aventure et seront surtout utilisés pour vous faciliter la vie lors de l’exploration ou résoudre tout un tas d’énigmes.

zelda Wagon
Le genre de véhicules de fortune que l'on peut se construire

Ensuite il y a le pouvoir d’Amalgame, lui aussi très utile. Grâce à ce pouvoir, il est possible de greffer n'importe quel objet à l’une de ses armes, son arc ou son bouclier et d’en tirer des propriétés. Des combinaisons, il en existe des centaines au bas mot et ce sera à vous de découvrir ce que vous pouvez en faire. Et c’est ça qui est merveilleux. En tout cas, vous pouvez être sûr que vous allez l'utiliser très souvent. Que ce soit lors des combats, pendant l’exploration ou pour résoudre des puzzles.

Et les énigmes, il y en a, et il y en a énormément, presque partout. Vous en trouverez bien entendu dans certains lieux spécialement conçus pour ça comme les sanctuaires, ou certains temples et autres grottes explorables. Mais vous en trouverez également dans l’environnement, bien plus que dans BOTW. Il n’est pas rare de croiser des rails, des plateformes brisées, des endroits accidentés, qui nécessitent votre intervention. Ou pas d’ailleurs. Comme dans Breath of the Wild, tout est savamment pensé pour qu’il n’y ait ni temps mort, ni sensation de trop-plein lors de l’exploration. Le level design, le gameplay et le game design fonctionnent en parfaite harmonie et tout est amené avec naturel. Au point d'en oublier totalement la main des développeurs.

Puisque oui, si le jeu nous laisse en liberté totale, il est en réalité habilement conçu avec un très grand souci du détail. Rien n’est laissé au hasard. Zelda Tears of the Kingdom fait partie de ces rares jeux capables de captiver et stimuler sans interruption.

Test Zelda TOTK Switch
Chaque problème à plusieurs solutions, même si elles sont rudimentaires

Pourtant, les tâches ingrates et les missions répétitives existent. Quoi de plus frustrant que de courir après ces fichus Korogus qui se planquent ici et là pour améliorer la taille de son inventaire ? Sans parler des missions anecdotiques du genre, « va me chercher ce fruit, j’ai besoin de X poissons, aide-moi à maintenir ce panneau droit »… autant de quêtes répétitives et pourtant qui passent comme une lettre à la poste. Simplement parce qu'elles sont savamment intégrées dans l’univers et suffisamment espacées pour ne pas susciter l’ennui ou la redite.

On pourra tout de même compter sur une pléthore de missions principales et secondaires de qualité. De plus, le monde d’Hyrule est toujours aussi chouette à explorer. Et les mécaniques de jeu nous permettent d'appréhender chaque mission comme on l’entend, de la plus petite à la plus épique. De quoi découvrir du pays et provoquer bien souvent de très longs voyages expressément conçus pour nous faire goûter à la liberté et nous pousser à quitter les sentiers battus. Que ce soit dans les cieux, sur terre, ou même sous terre. Oui, vous avez bien lu, Hyrule est creux dans Tears of the Kingdom.

Zelda Tears of the kingdom switch
Rocher + bâton = marteau. Chaque arme a ses propriétés, éclatez vous à expérimenter !

Zelda Tears of the Kingdom nous offre tout ce qu'il peut

C’est d'ailleurs là que le jeu est bon, excellent, magique même. Lorsque l’on s’y perd. On sait ce que l’on a à faire dans les grandes lignes. Les gros objectifs principaux sont marqués sur la carte d’ailleurs. Mais pour le reste, cette dernière est vierge. Il sera une fois de plus question d’aller scanner les environs en s’aidant de tours disséminées un peu partout sur la carte. À partir de là, certains lieux importants pourront s'afficher sur notre map à la condition que l’on aille les découvrir par nous-même. Sinon, il faudra faire ça à l’ancienne. Prendre de la hauteur, faire du repérage dans les environs et faire des balises à la main.

Comme dans BOTW, il y a énormément de choses à découvrir dans Tears of the Kingdom. Hyrule est une invitation au voyage constante et n’a pas perdu de sa superbe d’un épisode à l’autre, bien au contraire. Les différents biomes sont toujours aussi réussis et les modifications du terrains et les nouveautés, parfois cachées à flanc de falaise, apportent une nouvelle couche de découverte. Et pour ceux qui se demandent si ce n'est pas un poil ennuyant de revisiter Hyrule après BOTW, je leur répondrai que ça dépendra de chacun.

Dans l’absolu, Hyrule a changé. Pas totalement, mais en partie. De nombreux secteurs ont été transformés, ou légèrement modifiés. Des points d'intérêt sont apparus, certains secteurs déjà visités par le passé ouvriront de nouvelles zones explorables… vous en aurez pour votre argent ne vous en faites pas. Cette nouvelle lecture des terres d’Hyrule pourrait autant charmer que diviser.

Test Zelda TOTK Switch
On connaît ici non ?

Les plus exigeants trouveront certainement à redire. Mais globalement ce qui en ressort, c’est que Hyrule paraît rapidement aussi familière qu’étrangère. Et c’est bien entendu sans compter ce qui se trame dans le ciel et sous terre. D’ailleurs, les amateurs de FromSoftware pourront avoir comme un sentiment de déjà vu lors de certaines découvertes, notamment dans les profondeurs de la terre.

De bonnes vibrations qui leur rappelleront qu’un certain Elden Ring est certainement passé par là. Plutôt rigolo dans le sens où Breath of the Wild a très largement laissé son empreinte sur le GOTY 2022. Mais là, je vais vous laisser le plaisir de la découverte intact. Les développeurs ont vu les choses en très grand, en très, très grand même. L’exploration vaut très clairement son pesant de cacahuètes et en prime, c’est très utile puisque dans ces lieux inexplorés se terrent bien souvent des trésors inestimables à bien des niveaux.

Dans le ciel, sur terre ou sous terre, Zelda Tears of the Kingdom impressionne par son sens de la démesure, de la découverte et une maîtrise artistique qui n’est même plus à présenter. Même si les fans les plus exigeants trouveront à redire et que certains n’y verront qu’un BOTW 1.5, le fait est qu'ils se gâcheront le plaisir d’une véritable redécouverte d’un univers qu’ils ont déjà pu savourer des années auparavant. D’autant que, je le répète, d'énormes surprises vous attendent et devraient certainement vous scotcher à votre siège, même si vous avez plus de 200 heures au compteur sur Breath of the Wild. Les nouveaux venus quant à eux, seront aux anges à chaque instant.

Zelda relais cheval génial
Les relais, sortes d'auberges que l'on trouve un peu partout sur la carte

Pour le plaisir des yeux et des oreilles

Il y a un autre aspect sur lequel Zelda Tears of the Kingdom brille, c’est son visuel. Artistiquement, la licence n’a plus rien à prouver et encore moins depuis BOTW. Ce nouvel opus est sublime. Il reprend la même patte à la fois minimaliste et détaillée, mais toujours très colorée et aligne des panoramas à couper le souffle, à en faire pâlir les plus grosses productions new gen. Que l’on joue en dock ou en portable, la claque artistique est là. Ça fourmille de détails, c’est grandiose, intriguant… une véritable invitation au voyage, à mille lieues de ce que proposent Pokemon Écarlate & Violet. Techniquement aussi, c’est plutôt impressionnant parce que si la Switch souffre et nous balance de l’aliasing, de vilaines textures un peu partout ou du clipping, la petite de Nintendo en a quand même sacrément sous le coude (ici une Nintendo Switch OLED).

L’open world est titanesque, sans aucun temps de chargement (hors voyages rapides et sanctuaires), tout est interconnecté, on peut grimper absolument partout, explorer ce que l’on veut et interagir avec pratiquement tout. Et malgré tout, elle ne bronche pas, nous sert une distance d’affichage vertigineuse, et arrive à tenir un bon framerate dans la plupart des cas, malgré quelques chutes, parfois un peu (trop ?) violentes. Au passage, je n’ai eu absolument aucun bug, crash, ou plantage quel qu'il soit durant mes très, très nombreuses heures de jeu. Un délice.

Zelda Tears of the Kingdom
Les panoramas sont pratiquement tous splendides

Zelda Tears of the Kingdom n’est pas seulement une réussite visuelle, il cartonne aussi sur toute sa partie sound design. Les sonorités sont reconnaissables entre mille et font toujours un excellent taf, mais c’est surtout sur l’OST et les doublages que le jeu brille. Comme pour BOTW, le thème principal de TOTK nous immerge instantanément. Il en sera de même pour toutes les musiques que l’on croisera en jeu de toute manière, qu’elles soient discrètes ou non. Un régal pour les oreilles, en accord parfait avec ce que l’on vivra à l’écran.

Même son de cloche pour le doublage, disponible entièrement en français, qui fait très largement le boulot. Bon, certains acteurs ont peut être eu du mal à me convaincre, mais globalement, c’est très satisfaisant. Mention spéciale à Zelda (Adeline Chetail). Dommage cependant que le doublage ne soit pas mis plus souvent à contribution. Bien souvent, encore une fois, on doit faire avec des dialogues écrits pendant que les personnages gémissent et gesticulent à l’écran. Lorsque l’on a un casting voix de qualité, pourquoi s’en priver ?

Zelda TOTK test Switch
On revisitera des lieux déjà traversés, mais avec des surprises !

Zelda Tears of the Kingdom pourrait aussi diviser

Mais malgré tout le bien que j’ai à en dire, et tout ce que je me retiens de vous dévoiler, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce Zelda Tears of the Kingdom risque de diviser au sein même de sa fanbase. Oui, le jeu est excellent, exceptionnel à bien des niveaux même. Mais est-ce qu’il est si différent que le premier opus finalement ? Oui et non. Il y a de nombreuses nouveautés ici et là, mais le plus gros de l’expérience est déjà en place depuis 6 ans.
La liberté totale, la possibilité de grimper et d’explorer où bon nous semble. Le fait d’apprendre par soi-même sur le tas, le level design, le game design au poil et cette sensation de vivre quelque chose d’unique… tout ceci est une fois de plus présent, même si, au départ, comme dit plus haut, TOTK semble plus linéaire dans son approche narrative. Le fait est qu’il est encore et toujours ce bac à sable gigantesque.

Cette fable interactive et généreuse. Pourtant, toutes ces choses auront comme un goût amer de déjà vu pour les fans. Les plus hardcore s’en ficheront assurément et seront aux anges de retrouver Hyrule, Link et l’univers de Zelda. Les néophytes quant à eux se prendront une véritable claque, une leçon monumentale. Mais tous les joueurs qui se trouveront entre-deux, eux, pourraient bien rester sur leur faim, quand bien même ils seront forcés d’admettre que le jeu est un véritable chef-d’œuvre. Tears of the Kingdom n’est pas un Zelda 1.5, mais sur bien des aspects, il nous tromperait parfois tant les similitudes avec BOTW sont nombreuses. Que ce soit dans sa structure, sa narration, ses mécaniques de jeu ou même dans ses nouveautés qui, bien qu'inédites, sont parfois presque singées sur ce qui se faisait avant.

Zelda TOTK
Tout ce qui est visible ici peut être visité. Oui, c'est gigantesque et fabuleux.

On en revient à ma question au tout début de ce texte. Finalement, qu’est-ce que Zelda Tears of the Kingdom a de plus à apporter ? La vérité, c’est que l’on a l’impression qu’il ne sait plus quoi faire de plus. Comme si la recette avait atteint son objectif de toute une vie. Mais ce qui est également vrai, c’est que les quelques ouvertures qu’il a trouvé pour redynamiser sa formule et justifier son existence, il en profite à fond. Tears of the Kingdom ne réinvente pas sa propre formule, mais il bonifie absolument tout ce qu’il touche.

Il met de petites nouveautés partout, fignole les détails, ajuste les quelques défauts du premier opus, comme par exemple en facilitant la vie des cuistots en herbe avec des fiches recettes lisibles, mémorisées dans l'inventaire au fil des découvertes et consultables d’un clic. Le jeu trouve même le moyen de laisser encore plus de liberté aux joueurs. Ce qui est magistral, c’est que si ces ajouts apparaissent comme étant finalement que peu de choses, comme les pouvoirs par exemple, ils ouvrent en réalité tous les champs du possible. Mais c’est à vous d'en profiter et de le découvrir.
Donc non, dans le fond, Zelda Tears of the Kingdom n’apporte pas grand-chose à la recette de Breath of the Wild, mais il transcende chacun de ces aspects et améliore absolument tout ce qu’il touche en conservant un air de nostalgie au passage.