Une histoire de terreau...

Apres un SteamWorld Defense sorti sur DSIWare en 2010, les gars d'Image & Form remettent donc le couvert avec une "pseudo-suite", car cette fois nous sommes loin du gameplay Tower Defense initial... L'histoire du jeu nous plonge dans les méandres de Tumbleton, une petite ville du Far West au XIXème siècle, dans laquelle vous allez incarner un robot au look plutôt classe : Rusty. Nous sommes en pleine conquête de l'Ouest et à l'époque des chercheurs d'or. Originalité scénaristique : les humains ont disparus et les rares survivants se cachent dans des cavernes, à l'abri des robots à vapeurs qui ont pris le contrôle de notre planète. Bref, un scénario qui casse la gueule à Waterworld ! Apres avoir reçu une exploitation minière de la part de son oncle, notre Rusty à vapeur est prêt à en découdre avec les cailloux, la terre et les extraterrestres qui veulent prendre le contrôle de notre monde.

Gameplay simple et design efficace

Le jeu est construit dans la verticalité, vous commencerez ainsi dans le désert avec un seul bâtiment, situé au niveau de la mer. Une marchande est prête à racheter a différents tarifs les matériaux que vous allez extraire des entrailles de la mine. Elle met à votre disposition une lampe à huile et une pioche qui vont vous permettre, petit à petit, de creuser et d'aller découvrir les nombreuses richesses souterraines. Il existe une multitude de minéraux : or, quark, rubis et autres joailleries caverneuses. Je pense que vous l'aurez compris : le principe du jeu est de creuser et se faire du blé pour acheter encore plus de compétences et développer la ville du dessus. De nombreux objets et artefacts viennent étoffer les stats de Rusty (saut à vapeur, marteau piqueur, échelle, téléportation...) et tous les outils et compétences fonctionnent grâce à l'eau. Pour descendre dans les profondeurs, il vous faudra donc remplir correctement votre réservoir dans l'une des boutiques du village ou trouver des réserves d'eau souterraines.

Bien sûr, plus vous creuserez et plus il sera difficile de progresser : les roches deviendront en effet de plus en plus dures, nécessitent une consommation accrue de vos réserves d'eau, tandis que le réservoir d'huile de votre lampe se videra peu à peu, impactant directement votre visibilité et vous empêchant de distinguer correctement les roches et les ennemis... à savoir des humains en slip ! Eh non, il n'y a pas que Trevor ou le Roi Arthur qui se baladent en slip. Les pauvres troglodytes de SteamWorld Dig sont fauchés comme les blés et, à part se confectionner un vieux froc de temps à autres, leur seul hobby est de tout faire péter avec de la dynamite. Ils se feront d'ailleurs exploser la tronche lorsque vous les approcherez de trop près, probablement à cause de votre vieille odeur d'huile de vidange ou de votre manque de discrétion.

Au delà de ce concept, le jeu recèle de subtilités dans son gameplay, la ressemblance avec un Castlevania : Symphony of the Night est d'ailleurs épatante une fois en jeu, avec des doubles sauts, des glissades murales ou encore l'affichage de la map sur le deuxième écran (on se croirait dans le sous-sol du château de Dracula !). Mais ne vous méprenez pas pour autant, SteamWorld Dig n'est en aucun cas un ersatz du jeu de Konami, car le coeur du gameplay reste uniquement voué au travail de mineur et à l'exploration. Il n'y a d'ailleurs quasiment aucun affrontements directs, à l'exception du Boss de fin.

Un jeu d'aventure petit budget ? Oui !

Une fois les quelques mécaniques de jeu assimilées, il est temps de partir à la recherche des minerais afin de relancer l'économie de la ville de Tumbleton. Le voyage commence dans une mine souterraine type Nouveau Mexique, avec une palette de couleurs chaleureuses naviguant entre l'ocre et le jaune sableux. Au fil de votre progression cependant, à grand renfort de coups de pioche et de marteau piqueur, vous vous enfoncerez dans les sombres et lugubres profondeurs de notre Terre. Une superbe nappe musicale rythme la descente et vous plonge avec sérénité dans les vieilles cités engloutis, les mines abandonnées ou les vaisseaux extraterrestres. Apres quelques heures de jeu (5h30 non-stop pour le finir de mon côté), cette petite aventure m'a réellement rappelé le plaisir procuré par les jeux 16bits des années 90. Entre feeling moderne et émotion nostalgique, elle ravivera certainement la flamme de bien d'autres vieux briscards, tout en attirant certainement aussi des nouveaux joueurs.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup apprécié ce voyage en compagnie de Rusty. Ses musiques, son atmosphère, son concept addictif et son gameplay font de lui l'une des perles de l'eShop, aux côtés de Pullblox, Sakura Samurai ou NightSky. Si vous avez une 3DS donc, vous pouvez y aller sans sourciller !