Les versions étant similaires, les tests le sont également.

Nous l'avons assez répété : Spider-Man : Shattered Dimensions se démarque de ses prédécesseurs en nous proposant quatre univers bien distincts, grâce à un scénario emmêlé dans les méandres des dimensions... Mysterio tente en effet de voler une tablette magique dans un musée de Manhattan, lorsque l'homme araignée arrive pour le coller au mur. S'en suit une petite bataille durant laquelle Spidey détruit accidentellement la tablette, dont on apprend qu'elle maintenait secrètement la stabilité des dimensions ! Autant dire que l'avenir ne s'annonce pas tout rose...

Quatre pour le prix d'un

Evidemment, ce scénario est prétexte à incarner quatre Spider-Men différents, dans des décors et avec des jouabilité propres, tirés directement des différentes séries de comics de la Marvel. Spider-Noir et ses niveaux au design monochrome jouera la carte de l'infiltration. Amazing et Ultimate offrent pour leur part un rendu très proche des comics classiques, et ils proposent d'évoluer dans des niveaux vastes tout en dézinguant du super-vilain. Notons qu'Ultimate s'articule plus sur les combats et Amazing sur la plate-forme. Enfin, Spider-Man 2099 nous propulse dans une vision futuriste des aventures de Spidey, avec des décors très high-tech et des graphismes de haute volée, pour des phases de shoot et de beat them all corsées. Un savant mélange qui aura au moins le mérite, de prime abord, de varier le gameplay et les situations.

Défilé d'araignées

Pour être clair, Shattered Dimensions est une réussite technique. Et son design très travaillé fera forcément un malheur chez les fans du héros en collant. Côté gameplay, chaque Spider-Man à ses spécialités bien à lui. O'Hara, le Spider-Man du futur, offre des combats rageurs et profite d'un pouvoir qui lui permet de ralentir le temps, histoire d'esquiver les missiles à têtes chercheuses par exemple. Amazing, quant à lui, joue avec des enchaînements aériens forts dynamiques, mais parfois confus. Ultimate, lui, se distingue d'Amazing grâce à une jauge de furie qui lui permet de lancer pendant un court moment les pouvoirs du costume symbiote, même si cela n'a rien de vraiment impressionnant finalement. Enfin, Noir demeure celui qui se démarque le plus, avec ses jeux d'ombres et de lumières et son Spider-Man faiblard, qui doit se cacher pour éliminer en silence. Une variété de gameplay bien vue qui tombe néanmoins dans une certaine répétitivité qui illustre une constante indéniable : à force de se diversifier, on finit par tout survoler. En effet, on fait souvent la même chose dans une dimension. Soit de la plate-forme, soit du combat, soit de l'infiltration... D'autant que cet effet est accentué par des niveaux un poil trop longs. Il est donc probable que certains finissent par se lasser.

Trop, c'est trop !

Malgré ce défaut agaçant, la recette fonctionne plutôt bien et il suffit, pour pallier cette lassitude, de changer de costume (et donc de dimension) pour retrouver le goût du jeu. D'autant que si l'univers et le héros changent, leur humour reste le même. Et autant dire que ça décoiffe. Rares sont les titres qui parviennent à retranscrire aussi bien l'humour, tantôt décapant, tantôt bien lourdingue, du tisseur. J'admets sans mal avoir souri, voire même m'être bien marré, sur les vannes permanentes de Spider-Man. Bref, côté ambiance, réalisation et variété dans les incarnations, on ne peut qu'être satisfait. Reste malheureusement, et comme je vous le disais plus haut, qu'en proposant trop de jouabilités différentes, le tout est un peu indigeste et manque de profondeur. J'en veux pour exemple l'imprécision de nombre d'actions, quelque soit le Spider-Man incarné, qui nous font chuter bêtement (heureusement, un système pompé sur celui d'Arkham Asylum, permet de se rattraper au dernier moment pour éviter la mort). De même, plusieurs combats contre les boss s'avèrent très brouillons, même s'ils ne manquent pas d'idées, et on s'emmêle parfois les pinceaux, surtout dans les niveaux de difficulté élevés. Pour en finir avec les mauvais points, parlons de la caméra, particulièrement capricieuse. Cette dernière a tendance à s'emballer contre les murs (invisibles ou non) et à nous cacher gâcher la vue. Un détail parfois gênant qui oblige à trouver une nouvelle position pour reprendre le combat dans de bonnes conditions. Bref, vous l'aurez donc compris, Spider-Man : Shattered Dimensions manque tout simplement de finitions, mais cela n'en fait pas un mauvais jeu pour autant !

Si, à coup sûr, les fans de Spider-Man seront pris dans la toile de ces quatre univers, tissés avec talent par Activision, certains auront du mal avec cette jouabilité, certes variée, mais souvent trop limitée dans chacun de ses genres. Heureusement, l'humour omniprésent, les différentes ambiances de chaque univers, la réalisation canon, les dizaines de bonus et de capacités à débloquer ainsi que les pouvoirs de chaque Spidey parviennent à compenser ce travers, pour un titre qui fait au final honneur à la saga de Marvel. Des raisons suffisantes pour avoir envie de sortir en collants, mais pas autant qu'avec le dernier Batman !