Pas de quoi effrayer James Grayson, un ancien marine obnubilé par l'idée d'atomiser tout ce qui ressemble de près ou de loin à des Chimères, notamment leurs tristement célèbres centres de conversion. Il faut dire que son frangin en a été l'hôte malchanceux, forçant notre antihéros à mettre fin à ses souffrances... Voilà pourquoi cet écorché vif a ensuite fait preuve d'un certain zèle dans son travail, quitte à oublier les ordres et à se retrouver condamné à la peine capitale par ses pairs. Mais son expertise dans l'éradication Chimérienne allait lui valoir un sursis, histoire de prêter main forte au Maquis dans une ultime offensive à travers le Vieux Continent. En parlant de vieillerie, un léger parfum de naphtaline émane de Resistance Retribution. Non pas de sa réalisation, la beauté des cinématiques n'ayant d'égale que l'échelle souvent impressionnante des décors. Il s'agit plutôt de son Gameplay, qui faute de second stick analogique rappelle les premières incursions des FPS sur console. On se croirait presque revenu à l'époque du préhistorique Turok sur la vénérable N64, hormis le principe de couverture résolument contemporain.

Allez zou, comme en 40 les gars !

Selon la configuration, la visée s'effectue en effet par le biais du stick tandis que les déplacements sont gérés via les boutons de la façade, et vice versa. Conscient du caractère archaïque et peu ergonomique de la chose, Sony Bend y a ingénieusement ajouté un système de visée (très) assisté. Ainsi n'importe quel ennemi situé dans le champ de vision - qui englobe une grande partie de l'écran - sera automatiquement ciblé, à commencer par le plus proche. Pas question néanmoins de mitrailler tous azimuts en espérant que la console se coltine le boulot à votre place, puisqu'il faudra passer en visée manuelle lorsque l'on veut atteindre certaines parties bien précises du corps des adversaires, telles que les caboches explosives des hydrocéphales Slipskulls. Avec de l'entraînement, les résultats obtenus sont satisfaisants, bien que l'on reste à mille lieues de l'efficacité du duo souris / clavier ou même d'un double stick. De toute façon, Resistance Retribution a été pensé dans cette optique, il suffit de s'y essayer avec la manette PS3 pour le vérifier...

À quand un antivirus sur PSP ?

Cette curiosité est autorisée par l'option "PSP Plus" qui permet littéralement "d'infecter" la version PSP, une fois celle-ci connectée à Resistance 2 sur PS3. Grayson se voit alors doté d'une santé régénérative et de nouvelles armes (dont le fameux .44 Magnum issu de la mouture de salon), sans oublier la capacité de respirer sous l'eau pour explorer des lieux autrement inaccessibles. De sacrés atouts compte tenu de la pénibilité de certains passages aquatiques, où la caméra montre quelques signes de faiblesse... Revers de la médaille, on doit se débrouiller sans la visée assistée, que l'on utilise la manette PS3 (recommandée dans ce cas) ou la PSP seule. Le challenge s'avère par conséquent nettement plus corsé, surtout face aux bons gros Boss qui laissent peu de répit pour ajuster les tirs. À défaut de s'adapter parfaitement à toutes les situations, hélas, cette méthode alternative donne cependant une raison supplémentaire de se replonger dans la campagne. Et il y avait déjà de quoi faire, puisqu'en sus des traditionnels documents à dénicher, chaque niveau comprend une série de points de compétences à collecter en remplissant des objectifs plus ou mois retors.

Rejoignez la résistance en ligne...

Une bonne préparation en vue de s'attaquer au mode multi joueur, puisqu'à l'instar des itérations sur console de salon, cette dimension constitue le noyau dur de Resistance Retribution. Ne rêvons pas, ce cru portable n'a pas la prétention de rivaliser avec les prouesses de ses aïeuls en la matière. Pourtant, du haut de son solide système d'expérience et de ses parties jusqu'à huit en ligne, le titre n'a pas à rougir de la comparaison, toutes proportions gardées bien sûr. On ne peut en effet que saluer l'architecture très étudiée des cinq cartes (croisons les doigts pour que d'autres soient téléchargeables par la suite). Idem du côté des cinq modes proposés, assez traditionnels dans l'ensemble, exception faite de "l'assimilation" où les maquisards vaincus viennent progressivement rejoindre les rangs des Fourchus. Sympathique, même si l'on aurait apprécié de pouvoir également s'affronter à bord des Mechas, ces phases s'imposant parmi les plus jouissives de la campagne.

En somme, Resistance Retribution démontre que la PSP n'est pas désespérément incompatible avec les Shooters, malgré d'inévitables lacunes pour la plupart inhérentes à sa condition de "manchotte" du stick.