Que l'on joue de manière posée, en privilégiant le footsies - configuration à base de zoning (gestion de la distance) et de pokes (attaques "sûres" afin de jauger et garder l'écart qui nous sépare de notre rival) ou en rushant notre opposant, le principal objectif dans un jeu de combat est de pousser son adversaire à l'erreur afin de lui ouvrir sa garde. Une fois qu'il se retrouve sans défense, il est important d'optimiser l'assaut en plaçant un puissant combo. C'est à ce moment que l'on saisit toute la complexité du VS Fighting et la raison pour laquelle il repousse tant de joueurs : les manipulations à enchaîner demandent à la fois un timing précis et des manipulations pas forcément évidentes à placer dans le feu de l'action. Afin de rendre Persona 4 Arena moins austère, Arc System Works offre d'une part, de nombreuses options pour s'approcher plus aisément de son opposant (dash/course, esquives, grand et double sauts, etc.) et d'autre part, des enchaînements et combinaisons peu compliqués à réaliser (pour les fondamentaux, je vous renvoie au test d'Arena).

Dans Ultimax, tout est fait pour que l'on s'amuse de suite, c'est dynamique et les coups sortent presque naturellement. L'Auto-Combo, déjà présent dans le précédent volet, permet une nouvelle fois aux moins aguerris de ne pas se retrouver à poil lors de leurs premières confrontations. Pour rappel, il s'agit d'une série de frappes suivie d'une furie. La manipulation ? Il suffit d'appuyer sur l'attaque faible 5 fois... Dans le même ordre d'idées, le S Hold System (une puissante technique qu'on libère après avoir gardé un bouton enfoncé) vient compléter la panoplie du parfait novice. Novice qui prendra donc ses marques assez rapidement. Encore plus s'il se sent l'âme d'un kamikaze en choisissant la version Shadow de son personnage. Nouveauté de cet épisode, cette forme retire quelques spécificités du mode normal pour donner la possibilité d'enchaîner des super attaques irréalisables autrement.

Pour les nuls ?

Si cette description prônant l'accessibilité peut attirer de nouveaux adeptes de joutes numériques, elle ne doit pas pour autant effrayer les habitués de versus. Pour la simple et bonne raison qu'Ultimax suit la trace des autres productions du studio et s'avère sur la durée être un titre à la marge de progression colossale, avec des possibilités quasi-infinies. Entre les nombreux mouvements à maîtriser (cancels en tout genre pour casser le rythme et varier ses combos, attaques normales, spéciales, boostées, coups accessibles sous certaines conditions, etc.) et le casting à la fois diversifié et inspiré (21 persos contre 13 dans le premier Arena - 3 en DLC par contre...), vous aurez largement de quoi vous mettre sous la canine.

Qui plus est, certains modes disponibles ont l'avantage d'être originaux et entraînants. Mélangeant des éléments de RPG (expérience à glaner, skills à accumuler) à une progression de style Survival, avec une succession de combats se soldant par un Game Over dès la première défaite, le Golden Arena, par exemple, vous tiendra à n'en pas douter longuement en haleine. Côté online, la représentation du lobby vous plaira aussi à coup sûr. Imaginez-vous déplacer votre avatar dans une salle d'arcade et lancer des défis à d'autres pugilistes en herbe via textes et emotes. Malin ! Pour ne rien gâcher, le netcode fait preuve d'une fluidité exemplaire. Pour tout dire, le seul réel bémol à émettre vient du mode Story. Visual novel très bavard (mais entièrement doublé), entrecoupé de scènes animées, il ne fait place qu'à de rares rixes. La traduction s'étant en plus fait la malle, vous devrez tout vous farcir en anglais.

Doté d'un habillage nickel (mix habile de 2D/3D pour les décors, superbe character design, effets spéciaux plus qu'appréciables), d'options novatrices et d'une prise en main aisée tout en proposant une grande profondeur de jeu, Ultimax confirme tout le bien que l'on avait d'Arena. Nous tenons là une licence de combat sur laquelle il faudra désormais compter. A déplorer toutefois le mode Story peu engageant ainsi que les 3 persos en téléchargement payant. Mais bon, il y a déjà suffisamment de quoi faire et à moins d'être totalement réfractaires au genre, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait vous empêcher de franchir le pas.