Car avant de rentrer dans le détail, un constat s'impose d'emblée : LittleBigPlanet 3 est un jeu stimulant. Pas seulement parce qu'on peut y faire à peu près n'importe quel jeu vidéo issu de son esprit pourvu que l'on y passe un peu de temps, mais surtout parce qu'avec ce titre, Media Molecule a confié son bébé à Sumo Digital, et que toute la bonne volonté de ce nouveau studio pour être à la hauteur se ressent à chaque instant. Sans aucun doute stimulés et enthousiasmés par ce projet d'envergure, la passion des Britanniques se ressent dans tous les compartiments de jeu, à commencer par le commencement : le mode "histoire".

Planète d'artiste

Et force est de constater que l'histoire de ce LittleBigPlanet 3 est certainement la mieux structurée et la plus entraînante de la série, avec moult nouveaux personnages amusants (jouables ou non) et plein de nouvelles idées de gameplay qui font mouche. Bien sûr, il y a les nouveaux personnages à débloquer, aux capacités diverses : Swoop, le piaf, pratique dans les cimes et pour transporter des objets léger ; Oddsock, qui glisse et rebondit sur les parois, pour appréhender les niveaux à vitesse grand V ; et enfin Toggle, petit ou grand selon les circonstances, léger ou lourd aussi, et qui pourra donc marcher sur l'eau ou alors briser des parois sous son poids. Une nouvelle galerie de copains qui dynamise bien entendu la progression, le petit Sackboy, la mascotte de la série, n'étant pas oublié pour autant. On pourra, comme avec ses amis, lui donner le look de son choix (un magasin est désormais disponible pour des achats, sans que ce soit, heureusement, intrusif) et on pourra aussi lui faire utiliser de nouveaux objets, lui qui voit son "Popit" gagner en capacités ! Petite sensation peut-être très personnelle, qui en réjouira certainement beaucoup : il y a un côté moins "lunaire" dans les déplacements du personnage en laine et dans ceux de ces amis. On s'en réjouit d'autant plus avec les différentes valeurs de plans de jeu, trois désormais. Mieux scénarisé et plus dynamique, le mode "histoire" est une vraie réussite, et il est bien sûr toujours jouable à quatre, en ligne ou en local.

Just Popit !

Dans le nouveau monde de Bunkum, où l'arrogant et incompétent Newton se prend pour le plus grand des inventeurs, les objets rigolos à utiliser sont légion, comme ce lanceur de balle qui quand il touche une certaine matière au mur permet de se téléporter, ou ce gadget qui permet d'absorber puis de recracher de l'air. Le mieux dans tout ça, c'est que le sens du rythme est là. On vous demandera rarement de faire la même chose, où alors d'une manière assez différente ou amusante pour que ça passe sans qu'on s'en aperçoive. Un excellent point pour garder la fraîcheur des idées tout juste incorporées. Bien évidemment, le Popit, aux pouvoirs démultipliés qui permettent d'utiliser des fonctionnalités jusque là réservées au mode "création", densifie encore plus le côté bricoleur du titre. En fait, plus que jamais, la part d'improvisation et de créativité s'invite dans ce titre, alors qu'il faudra modifier la structure de plateformes, en faire disparaître, en dessiner de nouvelles pour progresser. Un mode dédié à ce genre de manipulations est même présent pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment se creuser les méninges en s'amusant. Et impossible de finir sur le mode "histoire" sans évoquer la bande originale du titre, toujours composées de morceaux contemporains plus ou moins connus et aux styles très différents (électro, pop, jazz...) mais qui ont toujours comme point commun de relever d'un bon goût musical certain. La meilleure manière de s'en faire une idée, c'est encore de regarder à quoi ressemblait les playlist des jeux précédents. Si CD il y avait, il serait mien.

C'est moi qui l'ai fait !

La deuxième composante majeure d'un LittleBigPlanet, c'est bien entendu son mode "création". Tout d'abord, pour ceux qui ne se sentirait pas l'âme d'un créateur, LittleBigPlanet 3 propose tous les niveaux inventés par la communauté pour LittleBigPlanet et LittleBigPlanet 2. Avec plus de 9 millions de niveaux (!), il y a de quoi faire, et si le nombre peut paraître illusoire, avec bien entendu un certain nombre de créations sans grand intérêt, le nombre de jeux qui peuvent vraiment se targuer d'en être est assez impressionnant. Tomber sur une réplique façon LittleBigPlanet de Street Fighter ou de ChuChu Rocket fait toujours son petit effet ! Et puis, il y a ce nouveau plan 3D qui change tout, comme quand vous voulez créer votre propre NBA Jam avec une vraie profondeur multi-dimensionnelle pour placer votre panier de basket. Avec la personnalisation poussée de la physique des personnages, à vous de donner au jeu la nervosité qui convient. En se servant du Popit, on peut écraser ou étirer des décors de manière très aisée, définir des niveaux verticaux jusqu'à 16 plans (un petit remake d'Alex Kidd ?) ou encore définir les manières d'intéragir de manière hyper simple. Et c'est bien là toute la puissance de l'outil créatif de LittleBigPlanet 3 : les possibilités sont énormes et la prise en mains très intuitive. Encore plus qu'à l'accoutumée.