C'est l'histoire d'un couple qui décide de tenter l'aventure ensemble. Caddoc est la caricature du mâle dominant avec son physique de catcheur survitaminé. Quant à sa compagne de fortune, El'Ara, c'est une bombe sexuelle sur pattes qui joue le rôle du cerveau de l'équipe. Bref, comme souvent au début d'une histoire, on aurait pu croire qu'ils avaient tout pour réussir leur idylle et pourtant... Tout se complique lorsqu'une sorcière, habillée en pin-up, décide de leur demander de ramener un artefact maudit. Une quête qui les mènera face à des légions entières de morts-vivants, de sorciers malveillants et de monstres vraiment très (très) laids...

Un physique pas facile

En parlant de laideur, c'est un peu la première chose qui saute aux yeux dans Hunted : The Demon's Forge. Non pas que tout soit à jeter ! Il y a bien une direction artistique intéressante et une ambiance agréable mais certains détails viennent tout gâcher. Le plus flagrant ? Le retard technique du moteur graphique, l'affichage tardif des textures, les ralentissements agaçants... Le pire ? La traduction baclée et les voix vraiment mal choisies des personnages. Vous l'aurez compris, Caddoc manque de crédibilité et El'ara nous la joue "sexy bitch" à chaque conversation. Des détails agaçants qui viennent vraiment gâcher un périple déjà semé d'embûches...

Une vraie vie de couple

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que vivre à deux, c'est faire preuve de complémentarité. Avouons que c'est tout à fait le cas dans ce titre de Bethesda. Si Caddoc et El'ara peuvent, tous deux, manier l'épée et l'arc (ou l'arbalète pour Caddoc), il parait évident que le premier est plus à l'aise au corps à corps et que la seconde domine son sujet à distance. Ca tombe bien car les pouvoirs que chacun acquiert durant l'aventure, via un système de capacités à choisir, est justement là pour les spécialiser dans leurs domaines de prédilection respectifs. D'ailleurs, la belle déclenche des mécanismes à distance en enflammant ses projectiles alors que la bête utilise ses muscles saillants pour déplacer des structures dans les décors. Preuve qu'il s'agit bien de deux gameplays totalement différents auxquels chacun des joueurs (Hunted est jouable à deux en coop en ligne ou en local) pourra goûter en échangeant les rôles à des points clés de l'aventure. Une idée séduisante qui souffre, malheureusement, d'un certain manque de finition et d'envergure.

Le couple, une vraie galère ?

Si on ne peut pas reprocher à Hunted de manquer de cadence dans le registre de l'action pure et dure, il faut bien avouer que le rythme, de manière générale, n'est pas son fort. En effet, malgré quelques bugs de collisions en combat (surtout dans le cas de Caddoc au corps à corps) et une maniabilité qui manque clairement de souplesse (on pense, notamment, aux déplacements lourdeaux, à la caméra capricieuse et au système de couverture pas toujours fluide), les rixes contre les monstres et autres boss sont dynamiques et deviennent de plus en intéressantes au fil de l'aventure. Néanmoins, une liberté limitée à sa plus simple expression, malgré quelques passages alternatifs pour dégoter de rares trésors et équipements, et des énigmes récurrentes déçoivent à la longue. Le gros défaut d'Hunted se situe d'ailleurs ici, tout cela est assez convenu, trop linéaire, trop bourrin et pas forcément bien fichu, ni rythmé. Du coup, les possiblités offertes par l'éditeur de cartes s'avèrent finalement limitées, même si vous aimez créer des donjons pour vos compagnons d'aventure. En on ne vous parle pas du scénario pour le moins convenu et vraiment peu inspiré...

Hunted : The Demon's Forge n'est pas vraiment un mauvais jeu mais ses défauts marquent nettement plus que ses qualités. Le bilan s'avère ainsi très contrasté. Pour ne pas dire qu'il penche, en ce qui me concerne, du mauvais côté de la balance. Surtout à 70€ la galette. Pour résumer simplement, le Hack'n Slash de Inxile ne révolutionne rien du tout mais propose un défouloir bien gras, à partager à deux (surtout à deux car en solo, c'est l'ennui qui guette !), durant les longues soirées d'hiver (dommage, nous sommes à la fin du printemps...). Avec ses 5 chapitres et la petite dizaine d'heures nécessaires pour le compléter, ce jeu ne vous laissera pas un souvenir impérissable mais peut néanmoins satisfaire vos fringales d'action de manière sporadique, lorsque vous n'avez rien de mieux à faire...