Vous êtes... Vous êtes qui déjà ? J'ai oublié. Ça commence bien ce test. Bref, vous êtes un soldat de la corporation qui dirige la dernière cité humaine de Beozar. Alors que vous picolez après votre service, une attaque soudaine se produit dans un secteur de la ville : les machines tentent une percée. On vous envoie enquêter. Bien entendu, il y a plus à découvrir durant la dizaine d'heures de jeu (en mode hard, avec pas mal de reload) qu'offre le FPS Hard Reset. Si vous comprenez quelque chose à l'histoire, vous m'expliquerez, parce que je n'ai RIEN capté personnellement. Le scénario se dévoile via de jolis artworks animés entre chaque mission, et malheureusement les dialogues sont joués par les pires acteurs de série B du marché, mais de toute façon j'ai décroché dès la première cinématique.

Les couloirs de la mort

Bon, on n'est pas dans Deus Ex, donc on s'en cogne du scénar. Hard Reset, c'est avant tout une longue série de couloirs et d'arènes qui vous balancent des vagues et des vagues de robots : des petits qui vous courent après avec des scies circulaires, des ronds qui roulent et explosent, des rugbymen en métal qui vous écrasent contre les murs, des bondissants qui vous tranchent en morceaux, des tireurs d'élite qui vous mitraillent et des artilleurs qui vous pilonnent avec des salves de missiles ininterrompues. À vrai dire, le bestiaire robotique n'est pas si varié que ça, j'ai dû en oublier un ou deux au max. La plupart de ces adversaires tenteront de vous massacrer au corps à corps, et comme les niveaux sont assez étriqués, on passe son temps à courir entre deux tirs en espérant ne pas se retrouver coincé dans le décor.

Si c'est pas physique, c'est électrique

De plus, la ville de Beozar est blindée ras la gueule d'explosifs. Ça traîne partout ! Et de nombreux appareils vont aussi décharger des arcs électriques quand on leur tire dessus. L'idée étant de faire sauter tout le niveau avec les monstres dedans, tout en restant soi-même vivant par miracle. Heureusement, vous disposez aussi d'un arsenal très particulier. Deux armes de base qui évolueront grâce à des points de nano (gagnés en butant du streum ou en récupérant des packs planqués un peu partout). La première est une mitrailleuse que vous pourrez développer en shotgun, lance-grenade, poseur de mine ou RPG. Chaque arme possède deux niveaux d'upgrade. Ainsi le RPG gagnera un dispositif de guidage ou une décharge de shotgun deviendra paralysante. La deuxième arme propulse des boulettes électriques, mais son mode Mortier est particulièrement efficace une fois poussé à fond. Trop même. Elle peut aussi électrocuter à courte distance, utiliser des projectiles autoguidés ou encore faire office de railgun pouvant tirer à travers les murs. Bref, il y a de quoi s'amuser, et je n'ai même pas tout essayé. Une dernière branche d'upgrades vous concerne directement : outils de perception, slowmotion quand la vie descend à un seuil critique, bouclier renforcé, stock de munitions amélioré, etc.

Director's cut

Avec tout cela, à vous de nettoyer niveau après niveau. Le déclenchement de l'action est assez scripté et certains points de sauvegarde sont assez mal placés, mais en mode difficile, la plupart des combats vous proposeront un bon challenge. J'ai même dû repasser en mode normal pour le Boss de fin... Il faut dire que l'action est assez répétitive. Avec seulement deux Boss au total, et aucun évènement particulier pour égayer la monotonie des combats, on est finalement assez content quand ça se termine enfin, même si l'histoire s'arrête abruptement (chez Flying Wild Hog : "Bon y'en a marre, allez hop, on balance sur Steam et basta !") Quant au fait qu'il n'y ait aucun multijoueurs disponible, je suis partagé sur l'idée que ce soit un bon ou un mauvais point. Y'en a pas, c'est tout.

Ça manque de jaune

Bref, tout dépend donc de votre affinité aux FPS bourrins en solo (et encore, dans ce domaine, on n'est pas au niveau d'un bon vieux Painkiller). Mais aussi aux jolis graphismes, parce que très franchement le moteur maison "Road Hog Engine" propose de magnifiques environnements, très fluides et bien éclairés. Les effets sont impressionants : ça explose dans tous les sens en envoyant des carcasses de robot voler aux quatre coins du niveau. Encore mieux : les menus in-game lorsqu'on utilise une machine (pour les upgrades par exemple) sont juste parfaits dans leur design et leur ergonomie. Tout a de la gueule : du très bon boulot.

J'aurais tendance à dire que Hard Reset est un poil cher pour ce qu'il offre (28 euros dans Steam), mais on n'est pas loin d'un bon rapport qualité/prix. Je connais des éditeurs qui auraient marketé ce titre comme un Triple A pour le vendre à 60 euros sans arrière-pensées. Ce FPS possède clairement des qualités et des défauts qui en font un jeu moyen de manière générale, mais c'est à vous de mettre vos goûts dans la balance pour décider d'un achat ou non. Un seul conseil : jouez en difficile au minimum !