Jadis, la finalité des jeux vidéo se limitait à atteindre le score le plus élevé possible, ou simplement à parvenir à la conclusion, souvent grâce à la maîtrise grandissante de leur gameplay. Ensuite, alors que les possibilités narratives se développaient, de nombreux types de récompenses sont apparus pour renforcer l'intérêt, qu'il s'agisse de différents types de trophées à collecter, ou d'éléments pour étoffer progressivement l'expérience. Néanmoins les oeuvres intégrant ces composantes de manière organique restent rares, celles qui en font des objets tangibles encore plus.

Or voilà justement la particularité essentielle de la production de Picomy : Elle se résume à une sorte de jeu de plateforme qui se déroule majoritairement sous l'eau, aux commandes d'un hameçon orné d'une prise électrique servant à pêcher des Monomals, et ces derniers permettent de composer des musiques dans un mode distinct, appelé MonoMaker, afin de les partager sur le hit parade local ou en ligne. Ainsi chacun des Monomals ferrés à l'issue des niveaux ajoute un instrument, tandis que les pièces amassées au passage donnent la possibilité d'acheter des effets sonores supplémentaires, dans l'optique de créer des morceaux plus élaborés.

Bien que le concept semble venu de 20.000 lieues sous les mers, que les mécaniques au demeurant variées aient été siphonnées d'ailleurs, et que le maniement de la canne n'atteigne pas la subtilité d'Umihara Kawase, la pêche aux Monomals constitue déjà une activité accrocheuse, de surcroît avec les énigmes et les items judicieusement dissimulés. Mais l'éditeur de musique, relativement simple d'accès et doté de plusieurs styles correspondant aux multiples DJ se révèle non moins réjouissant pour les mélomanes en algue, surtout au regard de la sympathique communauté d'arrangeurs de tous bords. Autant de bonnes raisons de se jeter à l'eau !