Quel stratège n'a jamais rêvé de s'affranchir de la micro-gestion, des manoeuvres coordonnées à la seconde ou des arbres d'évolution pour revenir au "lard de la guerre" à l'ancienne, ce plaisir trippant d'occire l'adversité sans prise de tête - du moins au sens figuré ? Voilà exactement le programme des hostilités dans Crush your Enemies, un titre qui définit souvent l'objectif (final ou secondaire) des missions. Il s'agit en effet de mener une armée de barbares écervelés contre des ennemis à l'intelligence artificielle également très basique, et pourtant rudement efficace.

La crétinerie ambiante s'exprime à travers un humour au second degré brut de décoffrage et le déroulement sanguinolent des combats, sensiblement atténué par l'aspect cartoon du rendu 16 bits. Néanmoins, cette démarche pragmatique se traduit surtout dans le gameplay, qui consiste à diriger et diviser ses troupes d'un simple appui du doigt, les joutes durant à peine quelques minutes. Car au delà de la conquête du territoire, la victoire requiert essentiellement d'organiser rapidement les opérations, un peu à la manière d'un puzzle game.

Naturellement, l'apparition de types d'unités supplémentaires, du management des ressources et les variations de l'environnement viennent brouiller les cartes au fil des deux campagnes, sans oublier les objets bonus obtenus avec les pintes de bière, la monnaie pétillante et enivrante du bien nommé monde de Generia.

Reste qu'une fois les objectifs optionnels accomplis, l'intérêt repose uniquement sur les escarmouches en ligne. Mais grâce à son approche résolument directe et accessible, l'oeuvre de Vile Monarch ne devrait pas trop batailler pour mobiliser les foules. En tout cas elle le mérite.