Retour en 1996, la folie Dragon Ball Z bat son plein et les adaptations en jeux vidéo sont nombreuses. Au milieu d'entre elles, un titre orienté baston propose un gameplay à part permettant de jouer en équipe, une première dans la série. Il s'agit de Dragon Ball Z Legends. Pas très étoffé en termes de gameplay mais extrêmement nerveux, le titre a marqué les esprits de certains fans puisqu'il retranscrivait vraiment bien l'intensité des affrontements de l'animé. Battle of Z reprend ces éléments en y ajoutant des rôles clefs pour chaque personnage au sein d'une équipe de quatre joueurs. Une excellente idée sur le papier.

Anachronisme pour la bonne cause ?

L'histoire "classique" de la série, de Raditz à Buu (et plus si affinités), tout le monde la connait. On pourrait même dire qu'elle a tendance à lasser dans ses versions jeux vidéo tant elle a été exploitée. Pour autant, elle est incontournable dans un titre estampillé DBZ. On la retrouve donc dans Battle of Z avec certains passages altérés, le but étant dans la plupart des cas de permettre au joueur d'incarner les méchants de l'histoire face aux héros. Une bonne idée finalement, qui permet même de rajouter Kuula (Cooler sous nos latitudes), le frère de Freezer, Broly le Super Sayajin, ou encore Bills, dieu de la destruction qui nous vient du dernier film sorti en 2013. Alors même si le casting n'est pas aussi pléthorique que dans les jeux précédents, il est suffisant pour combler les fans. Et puis il repose surtout sur un gameplay à part dans la série, avec a ses défauts et ses qualités.

Coopération sauce DBZ

Je passe rapidement sur les graphismes, façon cel-shading, qui font les choux gras des jeux DBZ depuis quelques années maintenant. Le rendu est propre et assez efficace pour les fans tolérants de la série, et il permet surtout de suffisamment coller au dessin animé. Dommage néanmoins que certaines couleurs pètent trop ou que les décors au moment des couchers de soleils (oui, au pluriel, puisqu'il y en a plusieurs dans DBZ) soient un peu trop ternes et foncés. Mais comme je vous le disais, ce qui fait l'intérêt de Battle of Z réside dans son gameplay, finalement assez original. L'idée est de proposer à quatre joueurs (on comble avec des I.A, peu vivaces, si besoin) de revivre les grands moments de la saga en coopérant pour lutter contre des adversaires dirigés par l'I.A. Ainsi, certains personnages sont des spécialistes du corps à corps, d'autres excellent dans les attaques à distances, certains aident à la régénération pour soutenir leurs comparses et éviter qu'ils ne meurent, et enfin un dernier type utilise des techniques pour gêner les adversaires. Si tout le monde peut évidemment frapper au corps à corps ou ressusciter un camarade tombé au combat, il est largement préférable de jouer son personnage comme il a été conçu, tant certaines rixes sont difficiles à négocier. En effet, on enchaîne parfois plusieurs adversaires d'affilés et il sera obligatoire de remplir son rôle correctement et de bien exploiter les forces de son type de personnage pour abattre, par exemple, C-16, C-17, C-18, Cell seconde transformation et Perfect Cell au cours d'un même affrontement.

Si de prime abord le jeu semble extrêmement limité, surtout lors de la découverte en solo, on commence à en comprendre l'intérêt lors des combats les plus difficiles. Et cela explique d'ailleurs pourquoi toute la campagne solo est jouable en coopération en ligne. Si une mission devient trop ardue en solo, on part la jouer sur la toile avec d'autres joueurs. Tour à tour les participants choisissent une mission de leur solo à accomplir avec l'aide des autres joueurs. Le jeu prend alors une toute autre saveur si on échange avec ses comparses au micro et que chacun tient son rôle, surtout dans des combats épiques contre les gorilles géants ou contre un Broly déchaîné par exemple. Et autant être clair, côté gameplay, nous sommes loin des combos par centaines et des enchaînements en solitaire qui en mettent plein la vue. Ici, on enchaîne à plusieurs en frappant de concert, en projetant l'adversaire au loin pour qu'un coéquipier le rattrape, alors qu'un dernier viendra finir la séquence avec un gros Kaméhaméha des familles. Finalement, le résultat visuel retranscrit plutôt bien l'esprit de la série. Les développeurs de Artdink ont ainsi fait un choix qui s'avère payant si vous aimez jouer à plusieurs avec des gens intelligents. Ca devient beaucoup moins drôle avec des joueurs bornés qui ne jouent pas leur rôle, des équipes peu équilibrés (Sangoku X 4 par exemple) ou avec des joueurs qui n'ont rien compris au système. On n'en voudra d'ailleurs même pas à ces derniers, tant le tutoriel est mal expliqué et que nombre de subtilités de gameplay ne sont même pas abordés. Proposer un gameplay atypique est louable, et il fonctionne plutôt bien, mais l'expliquer si mal est une erreur monumentale, d'autant que d'autres problèmes viennent gâcher la fête.

Dans la mêlée, on peut perdre ses repères

Je suis un grand fan de DBZ et je trouve les idées de Battle of Z particulièrement pertinentes, je vous le dit. Mais comme vous vous en doutez, nous sommes loin du Perfect Cell tant il y a de choses à redire sur la jouabilité. D'abord il faut constamment cibler ses adversaires en appuyant sur R et en jouant du stick droit pour passer de l'un à l'autre. Autant dire que face à quatre ennemis, il est parfois complexe de cibler le bon, celui sur lequel concentrer ses efforts, tout en se faisant taper dessus par un autre. De même, pour cibler ses comparses et les aider, en leur donnant de l'énergie ou en les soignant, il faut presser le stick droit et le bouger pour passer de l'un à l'autre... ce qui est peu efficace et ralentit un gameplay pourtant nerveux lorsqu'on attaque. Viennent ensuite les problèmes de caméra. Pourtant bien gérée dans les airs, celle-ci perd de son efficacité au milieu des montagnes ou au sol. Coincée entre un rocher, le personnage et une cible, elle se rapproche de vous au point de limiter votre champ de vision. Certains diront que c'est au joueur de se placer correctement puisque le jeu est, en effet, basé sur la gestion de l'espace. C'est vrai, mais il faut aussi avouer que cette caméra handicape parfois, surtout lors des corps à corps. Enfin, avouons qu'avec trois comparses, quatre cibles, des arènes de combat de taille moyenne aux murs invisibles, des boules d'énergie partout et une caméra qui a tendance à s'emballer rapidement... la lisibilité de l'action est parfois très limite. On s'y habitue, mais il y a tout de même de quoi perdre ses repères rapidement dans certaines situations.

Poker face

Comme à l'accoutumée, il y a une foule de choses à débloquer dans ce Dragon Ball Z : Battle of Z. Des lieux et des combattants par dizaines mais aussi des cartes permettant de customiser ses héros en augmentant leur puissance de frappe, leurs attaques à distance, leur vitesse, etc. Il sera même possible d'acheter certaines cartes (normales ou spéciales) grâce aux points de combat récoltés en jeu pour créer son guerrier ultime. Si ce système ne révolutionne pas le genre, il peut néanmoins s'avérer amusant d'essayer de faire de ses personnages préférés des monstres de puissance. Cela est évidemment valable lorsque l'on joue en versus (4 contre 4) contre d'autres joueurs, au cours de parties à buts variables (tuer tout le monde, avoir le plus grand score ou encore récolter toutes les boules de cristal) dans lesquelles il faut réellement jouer intelligemment, et surtout de concert avec ses partenaires, pour espérer s'en sortir.

Que les choses soient claires : si vous comptez jouer seul à Battle of Z, c'est que vous n'avez pas compris comment a été pensé le jeu, et vous risqueriez donc rapidement de vous ennuyer tant le gameplay peu paraître limité avec des partenaires dirigés par l'I.A (et ceci même si on peut leur donner de vagues ordres via la croix directionnelle). A contrario, si vous comptez jouer en ligne et que vous trouvez des partenaires avec des neurones (et pas seulement des doigts musclés), alors Battle of Z gagne grandement en intérêt de par la nature complémentaire des différents types de classes proposées. Ainsi, le concept choisi par les développeurs fonctionne plutôt pas mal et peut vraiment s'avérer plaisant à jouer... malgré des problèmes agaçants de caméra, une lisibilité parfois difficile, un gameplay limité si on joue dans son coin sans se soucier des autres et, enfin, malgré des tutoriels extrêmement peu précis et mal fichus.