Que ceux qui connaissent la série se rassurent, la recette n'a absolument pas changé. Jack Slate, un flic honnête de par sa morale mais brutal dans les actes, fait le ménage, avec son meilleur ami, le fameux Shadow, un bestiau aux allures de loup à la violence inouïe, dans la ville de Grant City. Un scénario ultra classique mais assez efficace qui n'envie rien aux beat them all d'antan. En effet, après quelques heures de jeu, on comprend bien vite que nous sommes cernés par les traîtres et que ce n'est pas sur l'histoire qu'il faut compter pour prendre son pied. Alors si tel est le cas, c'est avec les poings qu'il faudra compter. Et, justement, du bourre pif, Jack en a revendre !

Tu la vois celle-là ?

Alors autant être clair, notre brave policier est un mur infranchissable. Probablement élevé aux stéroïdes, le garçon part seul à l'assaut de packs entiers d'ennemis. Dans la veine d'un Die Hard Arcade sur Saturn, pour ceux qui s'en souvienne, la première scène du jeu n'est pas sans rappeler Piège de cristal, le film tout en finesse avec Bruce Willis. Eh bien Jack, c'est l'ex mari de Demi Moore après la rupture. C'est un homme en colère contre le crime ! A tel point qu'il n'arrête pas les malfrats, il les défonce. Adepte du combat au corps à corps, sommaire mais efficace, il enchaîne les mandales avec talent. Plus on progresse dans les couloirs à l'architecture peu inspirée, plus on découvre un système de combat rudimentaire mais qui permet de se défouler avec sadisme. Coups de poings, prises, super coups, désarmement et "finish moves" sont de la partie. On souligne d'ailleurs que DTRR est déconseillé aux moins de 18 ans et pour le coup, c'est parfaitement justifié. D'une violence sauvage, Jack casse des bras et tord des cous avec un acharnement proche de celui du psychopathe. Ça impressionne au début et ça excite par la suite. D'autant qu'évidemment, notre héros désarme ses victimes (vous noterez le changement de terme... Ce ne sont plus des agresseurs mais des agressés...) et leur colle une balle dans la tête pour conclure l'action. C'est de cette unique manière qu'il profite d'un arsenal musclé pour rosser le menu fretin. Comme dans un Gears of War, ou même Uncharted 2, il se cache avec aisance derrière tout ce que l'on trouve le long des couloirs faisant office de décor. Ce système de couverture, une fois maîtrisé, fonctionne correctement. Ce qui souligne d'ailleurs certains problèmes liés à la jouabilité sur lesquels nous reviendront en fin de test. Notez par ailleurs qu'à chaque action, Jack augmente une barre de concentration qu'il utilise pour ralentir l'action et donc avoir le temps de réaliser ses actes de bravoure. Bref, DTRR emprunte aux plus grands mais ne les surclasse jamais. Pourtant, le sentiment de puissance pendant les fusillades flirte avec la jubilation totale tant l'ensemble est cohérent et fonctionne globalement assez bien malgré quelques problèmes de caméra. Dieu soit loué, les développeurs de Volatile Games ont décidé de sortir les crocs !

Le meilleur ami du flic...

Même si jouer avec Jack est plaisant, l'action s'avère répétitive. Heureusement, les développeurs ont ajouté une petite touche de finesse dans ce monde de brutes. Shadow, le chien de Jack peut lui venir en aide. D'une simple pression sur la croix directionnelle, il attaque ou capte l'attention des gardes. Des actions suffisantes pour prendre l'ascendant sur vos adversaires. Néanmoins, le must demeure les séquences d'infiltration durant lesquelles le joueur prend carrément le contrôle de la bête. Tapie dans l'ombre, elle attend que les ennemis passent pour les dévorer. Là encore, le mot est bien choisi car comme on le dit souvent, le chien et le maître se ressemblent. Qui de Shadow ou Jack est le plus violent, j'ai encore des doutes... Le carnassier mord les jugulaires, arrache des bras et dévore les parties intimes des gangsters. Vraiment impressionnant et profitant d'une jouabilité plus axée sur l'infiltration, ces phases avec Shadow apportent un second souffle salvateur au titre. D'autant que le canidé jouit d'une vision nocturne et d'un système lui permettant de déterminer le degré d'alerte des gardes, un peu comme dans Batman : Arkham Asylum. Bref, tout cela serait parfait si DTRR ne venait pas à lamentablement se vautrer sur certains aspects...

Il y a un os (à moelle)...

Je ne le cache pas, je me suis vraiment marré avec ce jeu. Pourtant, sa réalisation est franchement décevante. Textures limites, jeux de lumières peu subtils, interaction vraiment basique avec le décor et autres bugs en tous genres viennent nous gâcher le plaisir. En effet, il m'est arrivé de ne pas parvenir à tirer sur mes victimes car la caméra jouait les capricieuses. Ce fut assez rare mais franchement, cela vient à casser le rythme du jeu lorsque ça se produit. Cette caméra difficile à gérer dans l'action se couple à une jouabilité intuitive mais néanmoins peu précise. Ce sera donc à vous de vous y adapter pour profiter des possibilités du jeu et finalement, vous amuser comme il se doit ! S'ajoute à cela un level design vraiment, mais alors vraiment, basique. Des couloirs, des bureaux, des caisses et basta. Heureusement que l'action intense et le design global, sans grande prétention, mais néanmoins réussis, rehausse l'ensemble.

Très en dessous des standards du genre dans bien des domaines, Dead To Rights : Retribution parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu pour proposer un excellent défouloir. Pas forcément super inspiré mais diablement jouissif et efficace, le titre de Namco est ce que l'on peut appeler un bon petit jeu qui aurait mérité un meilleur traitement. Alors si vous voulez jouer les gros bras sans vous prendre la tête, n'hésitez pas, mais si vous ne supportez pas les fautes de goûts et la violence à l'état brut, passez votre chemin !