Votre serviteur a pu se plonger dans l'univers Burtonien de MediEvil dès son plus jeune âge lors de sa sortie en 1998 sur PlayStation première du nom, et c'est avec une certaine excitation qu'il a pu s'y replonger récemment, en 2019, sur PS4.

This is Halloween

MediEvil nous remet donc dans la peau squelettique de Sir Daniel Fortesque, chevalier au service du roi Peregrin, souverain du royaume de Gallowmere. Mort lors d'un combat contre les armées du sorcier Zarok, le fier guerrier revient à la vie 100 ans plus tard quand ce même sorcier lance un sortilège sur toute la contrée, privant les vivants de leurs âmes et réveillant au passage les morts. Une bonne occasion de se venger et d'en découdre comme au bon vieux temps.

Le repos éternel

L'univers s'inspire très clairement, sur le plan artistique, des films de Tim Burton et notamment d'un de ceux qu'il a scénarisé et produit, y laissant sa patte : L'Étrange Noël de Monsieur Jack, sorti dans les salles obscures quatre ans plus tôt (en 1994). La première chose qui saute aux yeux, c'est la qualité et le soin avec lequel ont été retravaillés, réadaptés, les environnements, les éclairages et textures. À l'époque, le brouillard cache-misère était parfaitement adapté à l'atmosphère lugubre du scénario. Les développeurs ont donc dû matérialiser ce qu'il y avait au-delà de cette brume imposée par les contraintes techniques pour ce remake, ce qui relève d'office d'un gros travail artistique. Chose qui a son importance, ne vous fiez surtout pas aux différents trailers que l'on a pu voir jusqu'ici, car ils ne rendent pas au honneur au résultat final. Le jeu est fluide, fin et globalement très joli. Mention spéciale aux différents effets de lumière qui s'extraient des bougies et des vitraux.

Une ode à Tim Burton

Si l'on est sensible à l'esthétique de l'art de Tim Burton (films comme dessins) difficile de ne pas tomber sous le charme de ce MediEvil nouvelle génération. Très clairement, même si Crash Bandicoot N.Sane Trilogy et Spyro Reignited Trilogy ont vraiment accompli de belles prouesses en 2017 et 2018, cette nouvelle version n'a pas à rougir. Elle constitue en effet un bien bel hommage à l'épisode de 1998 et le travail de "restauration" et de création est de très bonne facture. Pour ce qui est du gameplay, c'est très clairement inchangé et ça ne brille pas comme à l'origine, les développeurs n'ont pas trop touché aux matériaux de base mais est-ce après tout le travail de ce Remake aux allures de Remaster ?

Des changements bienvenus

Le gros changement coté gameplay, qui reste centré sur l'action et l'exploration, vient des améliorations des problèmes de caméra par rapport à l'original. Difficile d'imaginer de toute façon garder cet élément qui avait de quoi rendre fou pendant certains combats. Enfin on notera l'ajout d'une toute nouvelle caméra "TPS", plus rapprochée, permettant de mieux cerner l'environnement, un ajout bienvenu qui fait plaisir. C'est aussi toujours avec joie que l'on parcourt les différents puzzles. Il y a vraiment une grande richesse et une grande "intelligence" dans les décors, de quoi parfois surprendre pour un jeu sorti à l'origine sur PSOne il y a plus de 20 ans. Le level design se révèle toujours aussi ingénieux et n'a rien perdu de sa superbe.

Pour le reste, le son a lui aussi été retravaillé avec des boucles sonores "HD" mais aussi et surtout une bande originale réenregistrée par l'Orchestre symphonique de Prague. Quelle classe. Le duo de compositeurs Bob & Barn est d'ailleurs de retour pour ce petit chef-d'oeuvre qui rappelle le travail du talentueux Danny Elfman. Enfin toujours au niveau de l'audio, de nouveaux doublages sont présents, notamment au niveau des gargouilles : certaines d'entres elles étaient totalement muettes dans le jeu d'origine.