Koihime Enbu RyoRaiRai est donc sorti durant l'été sur nos PS4 chéries, un peu à la surprise générale. Mais que voulez-vous, hormis les jeux tendancieux comme Summer Lesson, Dead or Alive Xtreme 3 et Omega Labyrinth, désormais, quasiment toute la production nippone débarque sous nos latitudes un jour ou l'autre. Et on ne va pas s'en plaindre. D'autant plus qu'ici, le jeu est vendu a petit prix (20€ au lancement) alors que j'avais payé plein pot la version PS3 de la précédente mouture du jeu, en import.

Koihime Enbu Turbo Diesel Plus

Car oui, Koihime Enbu n'en est pas à son coup d'essai, c'est même une série séculaire de romans visuels pour adultes, Koihime Musô, qui s'est également déclinée en jeux de stratégie avant de goûter à la baston exclusivement féminine avec ce Koihime Enbu. En effet, le jeu qui nous intéresse aujourd'hui n'est ni plus ni moins qu'un jeu de combat 2D à base de quarts de cercles pour les spéciaux. Comme pour ses aînés dans d'autres genres, l'action prend place dans la mythique guerre des trois royaumes, et toutes les combattantes portent les noms de généraux célèbres de l'époque, ce qui devrait faire sourire les amateurs de Dynasty Warriors ou d'Ikkitousen. Le jeu revient avec un suffixe délicatement nommé RyoRaiRai afin de bien nous montrer que nous avons affaire à une version améliorée du titre de base. En effet, si comme moi vous avez découvert la série sur PS3, le bilan y était alors extrêmement étrange. Nonobstant d'indéniables qualités de jeu de combat, pour les graphismes c'était une autre histoire, avec des sprites de personnages ignobles et une pixelisation hors normes, doublée d'une très forte impression que lesdits sprites avaient été réalisés via des captures d'écran de modèles 3D... Un résultat loin d'être harmonieux et qui m'avait doucement fait moquer le jeu à sa sortie.

Autant le dire tout de suite, avec cette version PS4, les développeurs ont clairement rectifié le tir : les décors proposent de belles illustrations, avec quelques éléments 3D que l'on arrive à deviner, les sprites des héroïnes ont enfin fière allure et ne sont (presque) plus pixelisés... même si l'on pourra remarquer des différences visuelles dans la finition de certaines combattantes, moins réussies que d'autres, et toujours une sale impression de modèles 3D mis à plat. Côté framerate, on est à 60 fps et cela aide vraiment cet ensemble un poil gauche à donner tout de même quelques frissons visuels. D'autant plus que comme je vous le disais un peu plus haut, Koihime Enbu RyoRaiRai à de quoi refiler aussi de bonnes sensations de baston. Les déplacements sont assez rigides mais rapides, et les commandes sont assez classiques, avec trois boutons de frappe et un quatrième pour les choppes et les ultras. Pour les attaques spéciales, le tout se fera à base de quarts de cercles. On peut aussi demander l'aide de son assistante (chacune possède son attaque particulière, à vous de voir celle qui comblera le plus vos faiblesses) et déclencher à cette occasion l'apparition d'une petite image friponne qui va venir recouvrir le décor. Si les attaques spéciales bénéficient du même traitement, avec là encore une petite image sexy, c'est avec les ultras qu'on va en prendre plein les mirettes, avec carrément une mini séquence animée aguicheuse et assez bien réalisée.

Girl's Band

Le tout reste très accessible, avec trois spéciaux par personnage, ainsi qu'un ultra et un ultime (même commandes pour tout le monde). Le coup ultime se distingue des autres car pour pouvoir le placer, vous devrez d'abord créer un combo au préalable... Impossible de le piffer, et c'est assez amusant de tenter de le poser ! Au final, Koihime Enbu RyoRaiRai reste un jeu assez basique, tout en proposant suffisamment de petites subtilités et originalités pour qu'on passe un bon moment en sa compagnie. Et pour apprendre toutes ces bases, il faudra passer par un tutoriel... Uniquement disponible en vidéo. On se consolera en se disant que c'est mieux que rien, qu'on n'a pas eu besoin d'aller chercher une obscure vidéo dans les bas-fonds de YouTube, mais c'est tout de même un peu rêche à l'heure du tout accessible et de l'auto-combo qu'on retrouve dans moult autres jeux de baston. Sur le reste de son contenu, le jeu sera tout de même un poil plus généreux, avec un mode Arcade et ses séries de combats entrecoupés de courts passages de visual novel pour nous offrir un soupçon de scénario, mais aussi un mode Versus pour affronter l'IA ou ses potes sur son canapé. Et si nos amis sont loin, pas de souci : le mode en ligne est là, avec ses matches classés et ses salons privés. Sans ami, ce sera un peu plus compliqué, à cause de serveurs peu fréquentés. Il sera aussi possible d'accéder à un mode training plutôt bien fichu, dans lequel on retrouvera aussi, caché, un mode défi combo avec 15 épreuves par personnage, allant de la plus simple à la plus complexe, pour entrevoir les possibilités de combos. Et ensuite, pour le plaisir des yeux, une mini galerie est de la partie, tout comme la possibilité de mater quelques replays.

Comme vous avez pu le comprendre à la lecture de ce papier, le casting de 14 combattantes et 8 soutiens est exclusivement féminin, et Koihime Enbu est issu d'une série assez sulfureuse, le fan service y est donc très présent et assez bien distillé avec ces animations de coups spéciaux qui se superposent à l'action. En revanche, on sent bien le poids des années de la saga Koihime dans le design des personnages, qui se montre bien souvent daté, avec des coupes de cheveux improbables sortant tout droit d'un manga des années 90, et parfois même douteux avec des combattantes un peu trop sexualisées pour leur âge... Les musiques ne sont pas non plus des plus réussies, avec quelques thèmes qui s'en sortent bien en combat, mais un style global "oriental moyenâgeux" assez agaçant à la longue. Koihime Enbu RyoRaiRai est donc un jeu de combat qui a des arguments à faire valoir, mais il sera difficile de le conseiller à quelqu'un d'autre qu'un féru de baston et adepte de "japonaiseries". Ou aux fans de l'univers de base, qui risquent de représenter une communauté assez restreinte, ici, dans notre belle France.