Les humains ne sont décidément pas vernis. À peine le monde sauvé du gobelin Gundahar qu'une nouvelle menace les frappe : des robots géants sortis d'on ne sait où sont en train de mettre la ville d'Oasis à sac. Pourquoi ? Comment ? Manifestement, le jeune Lucas a eu un rôle à jouer dans l'émergence de ces monstres d'acier. Et via un habile flashback, le joueur, qui va incarner le très morcelé Knack, va tout comprendre. En même temps, on n'est pas là pour se fracturer le cerveau.

Knacking on Heaven's Door

Adressé avant tout à nos chères têtes blondes, Knack 2 reprend logiquement les bases, simples, posées par le premier volet. Vous incarnez à nouveau le héros minuscule et mignon, capable, en amassant des reliques libérées de leurs containers rouges, de prendre de l'envergure pour devenir un géant redoutable, habilité à coller des torgnoles bien méchantes à des créatures encore plus imposantes. La progression, en trois dimensions, se fait toujours sous le contrôle de caméras fixes d'une manière qui n'est pas sans faire songer aux jeux LEGO de Traveller's Tales. Sans prise de tête, sauf face aux ennemis auxquels il faut renvoyer leurs projectiles en parant au bon moment, on castagne sec à coups de pieds et poings, on se défoule sur un décor qui a malheureusement peu de choses à offrir ou à déplacer, et, bien entendu, on affronte des séquences de plate-forme ne manquant pas de solliciter notre capacité à évaluer les timings, à comprendre quand rétrécir et à maîtriser le double-saut. Classique.

A la recherche du bonheur

Du coup, qu'est-ce qui pourrait distinguer Knack 2 des autres productions de ce style ? Qu'est-ce qui pourrait motiver un môme à se jeter dessus plutôt que, par exemple, les jeux des briques danoises ou encore un Ratchet & Clank d'un niveau stellaire ? La coopération, peut-être, qui permet d'avancer avec, il est vrai, un double et un peu plus d'entrain qu'en solo. La fonction duo, qui s'active à la volée, laisse les deux joueurs mutualiser leurs coups pour des effets dévastateurs, et se marrer lorsque les bonds sont mal assurés - parfois à cause d'une caméra hésitante. Ou bien, la possibilité de varier davantage les coups grâce à l'expérience acquise, qui permet de débloquer différentes compétences utiles pour raccourcir les rixes - . Ou bien les différents éléments aimantés par le héros (glace, métal, cristal d'invisibilité...) qui élargissent les types d'attaques et se montrent fort utiles pour certains puzzles - rarement compliqués. Ou alors cette bonne idée de donner un indice clair à l'écran - en pressant le haut de la croix directionnelle - si on galère un peu. En fait, on cherche pendant tout le jeu une raison de croire en ce titre. Jusqu'à la fin, qui intervient près de 10 heures après avoir débuté. Et même dans les modes bonus comme le contre-la-montre.

T'avais dit qu'on ferait un Knack 2

Il faut dire qu'on a presque l'impression qu'il le fait exprès, aussi. Car si Knack 2 consent à quelques efforts techniques par rapport à l'original, il ne fait toujours pas honneur au support qui l'accueille - en exclusivité. Les décors, qui nous font voyager dans des déserts, des forêts tropicales, des ruines antiques, des bâtiments sécurisés, un village monacal ou des usines de robots, brillent essentiellement par leur rendu très PS3 et leur vacuité, que quelques plans larges avec une distance d'affichage honorable et effets de lumière pourtant sympathiques ne suffisent pas à rendre plus ravissants. Le design global n'a rien d'attirant et le casting se montre tout sauf enthousiasmant.

L'allure cartoon des personnages se révèle même plutôt indigeste, digne d'un jeu no name PS2 qu'on trouvait dans les bacs de soldes des supermarchés hexagonaux. Et on ne vous parlera pas des tentatives d'humour, qui tombent toujours à plat, censés générer un minimum d'attachement... qui ne vient jamais - le doublage français peu impliqué n'aidant pas, il est vrai.

Mais la palme revient sans conteste à la construction des niveaux, datés, sans inventivité ni originalité, et qui semblent tristement longs et redondants. Les affrontements et les phases platformer s'enchaînent de manière mécanique, sans punch ni mordant,, avec toujours les mêmes gestes. Et les rares moments où un souffle épique pourrait se faire sentir tombent complètement à plat : des QTE qui, on le devine, ont été chercher leur inspiration du côté de God of War mais qui, en plus d'être téléphonés, se révèlent terriblement plats dans leur exécution.

Le tableau est sombre pour ce Knack 2, censé rattraper un premier épisode trop moyen. Mais au moins, même si c'est à ses dépens, il pourra toujours faire rire. Entre deux soupirs.